26 janvier 2009

POUR UNE AFRIQUE DEVELOPPEE IL FAUT UN GRAND RETOUR DE SES INTELLECTUELS

Depuis tant des décennies, la région africaine du sud du Sahara vit au rythme continu des problèmes socio-économiques aigus. Si l’histoire peut servir d’explication à un tel état de fait déplorable, l’on doit aussi reconnaître que si la situation tend vers le pire ce que l’africain lui-même en personne contemple son sort avec un œil mi-indifférent mi-irresponsable. Et pourtant tout laisse voir que ce sont les mêmes problèmes avec les mêmes causes et conséquences qui viennent et reviennent souvent sans changement de déguisement: le sous-développement avec ses excréments légitimes : Pauvreté, guerres de toute nature, famines épidémiques, émigration illégale sous sa forme la plus humiliante mais aussi la plus menaçante. Et c’est sûr. L’on ne se trompera pas lorsqu’on tient à défendre que les indépendances pour lesquelles nos grands-parents s’étaient sacrifiés n’ont jamais été des véritables illusions qu’aujourd’hui encore. Les décennies de liberté et de libre décision n’ont pas permis à l’africain du sud du Sahara de s’auto-suffire sur beaucoup de plans : les mendicités taxées continuent, l’on continue de faire appel aux experts internationaux au prix de l’or pour résoudre nos plus petits problèmes. A la question d’où va l’Afrique, mon ami le marocain n’avait pas tort de répondre : « Nulle part ». C’est vrai « nulle part » car l’attitude de certains intellectuels africains vis-à-vis de leurs pays s’avère être trop hypocrite. Après leur formation à l’étranger acquise par coopération de leurs pays d’origine pourtant, leur retour au bled se soumet à des conditions dont le choix final s’appelle : prétexte d’aller se performer en Occident ou envie de bosser quelques années dans le pays hôte à l’attente que tout entre dans l’ordre chez soi. C’est quand même très beau cet argument mais quelle fuite de responsabilité ! Et pourtant partout dans le monde des personnes étrangères de bonne volonté ne cessent de crier au nom de notre continent. Et dans ces lugubres bruits, cherchez les voix africaines. Ne vous étonnez pas de l’issue : rares. Voilà pourquoi l’Afrique sub-saharienne se trouve encore au niveau où elle est, c’est-à-dire pas loin de là où elle était il y a de cela quelques décennies. L’on feint d’œuvrer pour le changement afin que tout marche à merveille. Sans être pessimiste, je dirai qu’il n’y aurait pas de changement lorsque ceux qui sont porteurs d’un tel état d’esprit préfèrent rester à l’étranger. Il ne y’aura pas de changement tant que chacun de nous délègue sa responsabilité à monsieur « on ». Oui il ne y’aura pas de changement tant que chacun de nous ne reconnaitra pas que la peur d’entrer dans son pays par crainte de sombrer dans le chômage est une entrave majeure au changement. Oui il ne y’aura pas de changement tant qu’on a dans l’esprit cette envie injustifiée de profiter de l’œuvre de quelqu’un d’autre qui peut être également soi. Il ne y’aura pas de changement tant qu’on ne prêche pas le changement. Il ne y’aura pas le changement tant qu’on continuera à chercher une vie meilleure ailleurs que chez soi. Oui il ne y’aura pas de changement tant que nos forces restent éparpillées. Il ne y’aura pas de changement tant qu’à côtés de nos envies multiples de nous défouler, nous ne juxtaposons pas celles de penser en commun au service de nos pays. Il ne y’aura pas de changement tant que des forums comme la Cesam ne fasse pas partie de son programme la création des groupes de réflexions sur les sujets relatifs aux étudiants et au développement. Il ne y’aura pas de changement tant que chaque association nationale des étudiants étrangers ici au royaume n’ira pas au delà de retrouvailles centrées essentiellement sur des simples envies de danser à travers des journées culturelles où d’avance les visiteurs savent ce qu’il y’aura. Car c’est l’Afrique qui visite l’Afrique. Il y’aura du changement lorsque chaque étudiant tient parole en disant : « Après mes études c’est le grand retour ».

24 janvier 2009

La divergence des politiques ne permet une lutte éfficace contre l'émigration clandestine...


Sondons l'histoire, l'on peut tirer une leçon:l'émigration illegale en matière d'ancienneté aurait peu à envier à des vieux metiers comme la prostitution. Mais pourquoi autant de temps pour qu'elle soit vraiment un véritable sujet de préoccupation ? Pourquoi à l'heure actuelle encore, les opinions politiques internationales n'arrivent pas à faire l'unanimité en ce qui concerne les véritables politiques de lutte contre ce fléau ?
Si les multiples noyades dans la méditerranée, l'assaut quotidien des barrières de Ceuta et de Melilia sont là entre autres pour répondre à la première question, la divergence des approches des pays destinataires à l'égard de cette émigration pourrait servir de tentative de réponse à la seconde. C'est mon opinion. Mais c'est ce que la politique européenne de l'émigration conçue par Brice Hortefeux puis réadaptée laisse comprendre. Dans tout et pour tout, c'est vrai les pays africains resteront ce qu'ils sont mais l'Europe aussi continuera pour longtemps à dresser des barrières sans pour autant parvenir à mettre un terme aux flux migratoires. Car depuis les grandes retrouvailles de Rabat sur l'émigration, européens et africains se sont rendus compte de la part importante de la pauvreté dans ce fléau. Mais jusqu'à l'heure actuelle aucune véritable politique n'est entreprise dans ce sens. Manque de volonté, peur déguisée des droits-l'hommistes, ou crainte d'assumer une responsabilité aussi lourde que celle de contribuer à lutter contre un fléau comme la pauvreté dans des pays où tout est porté à dire que le terrain reste encore semé d'embuches de taille pour un véritable changement. Le constat inspiré peut répondre par un peu de tout cela. Et pour le moment la stratégie de défense est la plus recourue: partout on ne cesse de dresser voire de prolonger les barrières, on ne cesse de mettre en place des normes communes dont entre autres l'interdiction de légalisation massive, la réconduction aux frontières. Avec la crise économique actuelle ayant conduit à la recession dans de nombreux pays européens, on propose desormais le retour volontaire aux bleds pour ceux qui sont en situation régulière. Mais réellement tout cela mettra vraiment du temps ?
Je ne le pense pas, en tout cas, de mon côté. Car les pays du sud de la méditerranée restent encore regorgés de clandestins à l'attente du bon moment pour franchir l'autre rive.