17 avril 2009

Diplomatie africaine du sud du sahara pervertie au royaume: des autres affaires à celle de deux diplomates et de l'étudiant, un coup de plus à l'image

29 Janvier 2009. Nous sommes dans un quartier populaire de Rabat qui abrite une forte communauté d’un pays de l’Afrique centrale. Il est exactement 22 h 45 mns. Dans la maison mitoyenne à celle d’un ami, des bruits assourdissants se font entendre qui ne pouvaient laisser aucun voisin indifférent. Nous nous étions précipités sur les lieux. Un événement pas comme les autres : un étudiant d’un pays de l’Afrique centrale, de retour de son voyage de perfectionnement, aurait pris en flagrant délit d’adultère sa fiancée qui résidait avec lui et dans la même chambre avec deux diplomates ressortissant de la même région. Le pauvre ne s’était pas laissé faire. Mais même ayant brisé un gros bâton sur le dos de l’un des deux coureurs de jupons, il n’était pas parvenu tout de même à prendre une revanche qui serait à la mesure de cet acte humiliant. Une des raisons : l’intervention rapide de voisins qui avait été une opportunité pour les deux escrocs profitant du tohu-bohu pour rejoindre leur vieille voiture, sous la plaquette jaune, garée à quelques deux cent mètres de là. C’est la fuite. L’arrivée de la police ne servirait plus rien qu’à disperser les curieux. Affaire close. Car apparemment l’affaire s’arrêtait là. Elle eut tout de même un nom : l’affaire du 29 Janvier sous la précision de l’affaire de deux diplomates et de l’étudiant. Elle pouvait s’avérer bizarre voire extraordinaire. Mais seulement pour ceux qui ne connaissent pas certains hommes de pouvoir.
En effet selon le témoignage de nombreux anciens étudiants au royaume, cette affaire ne fut pas pourtant sans précédentes encore plus extraordinaires. Mais seulement à travers celle-ci, tout concourt à dire que rares sont ceux savent ce qui signifie vraiment honneur, image ou encore dignité. Surtout lorsqu’on est conscient que, contrairement aux autres affaires, celle du 29 Janvier se spécifiait par deux éléments : elle opposait les ressortissants d’un même pays mais aussi s’était déroulée à un moment où on émettait une émission consacrée à la nouvelle vie des milliers d’émigrants illégaux au Maroc. Raisonnablement tout bon africain devrait se retrouver devant son petit écran, cette soirée-là, compatissant passivement avec ses autres frères. Ce qui ne fut pas le cas pour certains. Toutefois, avec cette affaire la question de responsabilité de certains de nos diplomates ne peut être que relancée. Surtout quand la majorité des ressortissants africains du sud du Sahara, ici au royaume, ne ressentent pas, en réalité, le véritable rôle de ces représentations diplomatiques. Combien des déceptions, souvent, quand on rappelle, à beaucoup d’entre eux, leurs ambassades !
En effet l’intérêt personnel ne s’est jamais départi de la conduite de la plupart de nos diplomates. Voilà pourquoi sous couvert de leur déguisement de diplomates, ils se permettent tout. N’a-t-on pas vu à plusieurs reprises des diplomates mêlés à des activités délictueuses (trafic des cachets, falsification des documents officiels, trafic des drogues…) qui ne nuisent pas seulement à leur carrière, ce qui est leur problème, mais surtout à l’image des pauvres pays qu’ils représentent, ces pays sur les épaules desquels l’image d’Épinal fut toujours, pourtant, un fardeau difficile à s’en débarrasser. Rares mais pas inexistants. Certaines chancelleries sont devenues les lieux de la démagogie, de l’escroquerie, et de tout-laisser-faire. Les clandestins les plus escrocs, reconnus dans le royaume et recherchés constamment par la police, y sont accueillis à bras ouverts et même souvent invités pour venir en aide par des faux documents à de étudiants en délicatesse avec la police. N’est-ce pas dans ce contexte qu’il faudra situer cette ambassade d’un pays de l’Afrique centrale qui est en parfaite collaboration avec un réseau de trafic de faux papiers et dont le but est d’aider ses ressortissants à aller à l’étranger par des faux visas ou encore à permettre à leurs ressortissants illégaux pourtant, à avoir des cartes de séjour par des à-qui-de-droit montés, des faux contrats de bail …etc ? Bien évidemment comme on le dit dans cette partie du continent, il n’y a rien sans rien.
Abomination.
L’on peut satisfaire ses ressortissants sans compromettre l’image de son pays. Et du point de la morale, leçon élémentaire, un individu compte moins qu’un groupe donc un pays. La responsabilité doit dicter le comportement de nos diplomates. Leur vie privée, certes ne concerne qu’eux mais il y a des comportements qui entrent dans le cadre de la vie privée qui peuvent affecter la vie professionnelle. Ensuite, au lieu de se permettre à des frasques de toute espèce, il est bon d’abord de se demander si l’on a bien accompli la responsabilité qui nous incombe ou non. Sur ce plan, à vous de sonder les ressortissants africains ici au royaume. Convaincu que les avis ne sont pas du tout au rose de notre part, nous ne pouvons conseiller aux chancelleries africaines au royaume de cultiver ce champ et puis d’aller au-delà de la traditionnelle représentativité qui leur incombe. Car si l’ambassade est une représentation d’un pays quelconque dans un autre, il est aussi important de rappeler que c’est le pays même dans un autre pays, donc tout peut s’entreprendre pour contribuer au développement de ce pays.