18 avril 2010

Ne contestons pas la réalité

Se soucier de savoir qui on est pour être convaincu de là où on veut et peut véritablement arriver ne relève pas d’une quelconque folie de grandeur quelque soit la délicatesse de la question. Plus qu’une nécessité c’est une contrainte dans un monde ratatouille où l’effritement des barrières frontalières, ajouté à la mondialisation semblent confondre tout. N’étant pas dans un monde mais bien dans un pays, l’identification devient alors une nécessité.

C’est ainsi que dans des nombreux articles, j’ai plaidé pour une définition claire de l’identité mauritanienne débarrassée du grand flou qui le caractérise aujourd’hui encore et qui, au lieu de servir d’un outil psychologique de développement, empêche la communication et la compréhension en retranchant chaque entité raciale voire ethnique de notre population dans des idées toutes faites.

J’ai plaidé pour une identité synthétiquement plurielle à l’image de la réalité géographique de notre pays qui en fait est une sorte de trait - d’union entre l’Afrique du Nord blanche et l’Afrique du Sud noire, une identité à partir de laquelle tout mauritanien se reconnaîtra avec aisance et fierté.

Mais lorsque cette nécessaire identification se déguise d’une volonté inavouée de contester et d’exclure l’autre, elle ne pourra vouloir dire que son contraire aux conséquences lugubres dont l’histoire inavouée de notre pays reste un témoin que nul ne peut faire taire et qui continue de tenir certaines franges de notre population la main sur la gâchette attendant patiemment le fameux coup de semonce. Heureusement avouons-le nous ne sommes pas encore là mais pour combien de temps encore ?

Pour combien de temps quand certains se permettent de jouer le jeu du non consensus téléguidé ?