12 juin 2011

Tourisme en Mauritanie : Au salon Ticaa de Dakar, ce que j’ai vu, ce que j’ai compris et ce qu'il nous faut en Mauritanie

Du 27 au 29 Mai 2011 s’est tenue la deuxième édition du salon international du tourisme de Dakar - Ticaa (Tourisme, Industries Culturelles et Artisanat d’Art). Ce salon qui a vu la participation de 89 exposants dont 14 pays a été un succès à bien de niveaux : une organisation d’un professionnalisme incontestable, une participation massive et diverse des professionnels et surtout un programme sur mesure au contenu qui donne l’envie de revisiter le pays de la teranga.

Ainsi au terme de trois jours d’exposition, de conférences et d’échanges divers, il y a bien des leçons à apprendre d’un salon partant d’un pays, le Sénégal qui commence à croire comme du fer que pour un développement socio-économique intégré en même temps durable et auquel tout le monde peut profiter et partout, le développement du tourisme reste une des alternatives. Heureusement, les mauritaniens ont aussi saisi cette opportunité.

Mais au-delà de la simple participation épicée à outrance des faits divers aux élans dignes d’un proscénium, quelles leçons avons-nous réellement appris de cette sortie comme tant d’autres d’ailleurs ? Les mauritaniens espèrent-ils s’attendre à des réalisations en terme de développement touristique en Mauritanie comme cela est pratiquement le cas dans la plupart de nos pays voisins ? Si oui ou non quels avaient été les véritables signes annonciateurs lors de ce salon ?
Précisions mais pas forcément de moindres

Dakar, capitale du Sénégal. Nous sommes le Samedi 28 Mai 2011. Et il est exactement 10 H 30, quand nous franchissions le portail des lieux où se tient Ticaa 2011. De l’intérieur comme de l’extérieur, seul un polémiste aurait de quoi reprocher. En gros, tout est impec. La sécurité ; les halles, les hôtesses d’accueil, tous rimés par une organisation d’un professionnalisme de dernier cri. Apparemment, ici on n’a pas lésé de moyens.

Nous ne manquerions pas de faire le tour de 89 exposants du salon, pêle-mêle. Le stand mauritanien sur le chemin et en fin de notre parcours. Ici beaucoup d’exposants, la Mauritanie plurielle non exposée et une info à la une : la directrice de l’office du tourisme aurait été dérobée. Six mille euros en débandade. No comment.

Des précisions certes mais importantes à bien des niveaux surtout pour celui qui connait le tourisme mauritanien qu’on aurait dit victime d’un manque des moyens lorsqu’on continue pourtant d’en faire égarer à outrance. Ainsi va la Mauritanie.

Une leçon à tirer de ce salon : le tourisme mauritanien subit l’effet du spectre du terrorisme

Avec ses 89 exposants, ses milliers de visiteurs quotidiens, le salon Ticaa a eu un mérite : ce que l’une des occasions de rencontre entre les cinq continents, une occasion d’apprendre et de contracter au cours de laquelle, difficile de ne pas saisir le refrain qui revient inlassablement sur les langues lorsqu’il s’agit de la Mauritanie et qui n’est autre que le problème du terrorisme. Contre ce fléau, rien ne semble pourtant être fait par nos autorités.

Peu importe à long terme. En effet, d’après nos enquêtes, plusieurs opérateurs occidentaux ont des projets touristiques en Mauritanie. Signe fort d’un redécollage prochain de notre tourisme. Le fait que la Mauritanie soit une destination vierge en est une explication, entre des concurrents voisins où le touriste a presque assez de voir et revoir les mêmes choses en est une autre. Et que dire de la mondialisation économique qui semble faire de tout ce qui bouge une source d’enrichissement. Pourtant la spontanéité n’est jamais le terreau de durabilité pour un secteur comme le tourisme.

Voilà pourquoi cet avenir radieux de notre tourisme mérite d’être anticipé. Notre administration nationale du tourisme a ce devoir de tout planifier et d’aller chercher des touristes. Pour cela, la voie la plus adéquate ne serait pas que de prendre part à des salons de tourisme à l’étranger sans programme mais c’est surtout d’en organiser et d’inviter les opérateurs de tous les continents. Car aujourd’hui et au fait, selon nos analyses, la seule chose qui vaut est de convaincre de la stabilité politique de notre pays, cette stabilité aujourd’hui réelle mais dont on a du mal à faire savoir. Pour parvenir stop, entre autres, aux arguments qui consistent à rappeler le spectre du terrorisme tout en invitant des touristes à l’occasion d’événements d’envergure internationale. Faut-il organiser alors un salon ou des assises sur le tourisme mauritanien ? A mon avis les deux peuvent aller de pair. Et s’il tient à trancher entre les deux, j’oserai croire au salon dans la seule finalité de convaincre les étrangers de la stabilité de notre Mauritanie hospitalière.