19 août 2006

AUX INNOCENTS DE KANA

Ils étaient là entassés les uns sur les autres comme des indésirables
Ces êtres si chers ayant la vie de cette façon affreuse, abominable.
Rien que d'enfants et de femmes aux allures pâles teintées d'espoir
Qui par la voix de l' inconnu, de l'insu et de l'incompréhensible
Ont rendu les âmes par l'hypocrisie humaine rêvant de gloire,
En semant le desespoir, criant la grandeur par l'inadmissible.

Ils étaient là. Je les revois encore le petit sourire au coin des lèvres
Ils dormaient sûrement les membres tendus comme un pieuvre,
Elles avaient sûrement le programme du lendemain ces innocentes
Quand des cieux ils furen trahis par les flammes troublantes.

On les avait superposés les uns sur les autres comme des habits sales
Au chevet de l'infatigable blanchisseur humain de ces taches pâles.
Quoi vous dire que jamais les mots ne peuvent décrire cette mort,
Cette pirogue horrible parmi tant d'autres d'apocalyptique sort.

Ils ne savaient pas. Ils étaient innocents. Ils dormaient sûrement,
Quand des cieux si proches, on a vomis sur ces espoirs
Pouvant peut-être faire de demain une grande gloire
Des flammes dont ils opnt l'habitude de contempler fièrement.
Les voilà. Qui sont-ils aujourd'hui. Grand jour de deuil
Dont les maux ne peuvent être contenus dans aucune feuille.

D'autres pères ont assommé d'autres enfants, trahison de l'histoire
Donnant à leurs enfants ainsi un sujet à saisir dans leur mémoire.

La tristesse, la peur qui peuvent épanouir sur leurs figures jeunes
Est une critique, une offense passive de ces solidaires aux actes,
Aux crimes de leurs faux parents faisant de la mort une aubaine,
Confisquant les usines des roues et les roues de la vie. Quel impact!

Ces femmes à l'âge mûr de procréer, ces enfants rêvant un autre air,
Les voilà qui sont-ils aujourd'hui, jour de deuil, jour de penombres
Où l'oeil nu des sages s'arme des larmes de régrêt et des ténèbres.

On a mis en berne les tristes mines. Ainsi les sourires se sont éclipsés.
Les animateurs volontaires des maisons où ne règne que le deuil
Ne sont plus. La vie s'arrette. On ne peut plus voir de merveille.

Je les revois encore les membres bien raides indexant les cieux.
Mais pourquoi cette éternelle accusation me demandant un enfant,
Ne sont-ils pas morts avec ces mains ensanglantées poursuit le curieux
Les têtes éclatées par du béton dur, les cerveaux tremblontant ?
Oui ils sont bien morts les enfants de Kana, les enfants de la vie
Ces actes, ces crimes, ces assassinats sont l'hypocrisie des impies.
Notre monde pleurera pour toujours. Ce monde, oui cette épave.
Les enfants de kana, l'enfance universelle porte au coeur cette peur
Le souvenir d'un fardeau que la justice actuelle appelle prix de la guerre.