26 août 2006

UNE LONGUE LETTRE...

Mauritanie, chère maman. Mauritanie, rêve de nos rêves,
C'est au fond des cités bénies d'ailleurs en pleine detresse,
Que le devoir déguisé en envie m'est venu de te signifier mes sagesses.
Des sagesses, peut-être élementaires mais nourries d'un amour sans trêve.

Entre le jour béni d'une telle révelation et celui de tenir la plume,
Il n'y a pas que des mois mais bien des années, voire des décennies.
Les raisons d'une telle passivité dans laquelle je me voyais condamner,
Loin de pouvoir être citées toutes, se resument à l'âge d'innocence,
Où je me contemplais pris entre les dents tranchantes du destin,
Le coeur braqué sur ton sort, l'esprit aux prises d'une avide curiosité,
Une curiosité, par qui je me sens, capable de te servir aujourd'hui.

Maman, je n'ai jamais perdu de vue de ton sort, abominable sort
Sort que l'Histoire reserva aux gravats de ses crimes passifs.
Comment le pourrai-je conscient que des vies se trouvent à bord,
Des vies innocentes, des vies tristes, des vies absorbées, oui des...
Je fus ainsi pendant des années, fier d'être à toi, foi en ma dignité.
J'ai tenté de remodéler un destin dont le scénario revient aux Cieux,
Courant sans savoir pourquoi. S'asseyant sans petit souci à l'esprit.

Soucis de grands pièges de la vie obscure, mystérieuse et occulte.
Mais quand la conviction est là, plus de doute pour l'âme:
Mes ambitions m'apportent comme les vagues par les typhons.
Mais puisque je n'arrivais pas à te servir comme le ressentait mon coeur,
La course poursuit son chemin avec divergents moyens et méthodes.
Voilà comment j'ai aimé tout, convaincu de te servir au moins par un.
Mais puisque tu consens avec moi ton enfant chéri,
Que ce qu'on a voulu n'a pas toujours été ce qu'on a eu.
Et que c'est ainsi que Dieu nous devance de ses inaltérables largesses,
Chère maman, vois en ce mystérieux silence un destin bien admis.
Il ne m'est point de honte si devant Dieu je fais allegeance.
Car agissant ainsi mes pas avec les vôtres ont fait même cadence.
Je ne me culpabilise pas non plus si je vous demande pardon
Car en réalité c'est ce que j'ai eu de toi comme un ultime don.
Maman, comment te parler sans vibrer ? Comment te causer sans pleurer?
Car il ya deux choses que l'homme de tous les cieux memoriserait:

L'amour et la haine. Tu ne m'as pas haï et pourquoi te voir errer?
Aujourd'hui j'ai tenu à te causer,

J'ai tenu à te parler d'un monde ambigû qu'il ne paraît
J'ai tenu à échanger bien d'idées avec toi,

Ce sont des idées adolescentes Maman,
Mais sincères, fruits d'un arbre nommé Coeur,

entretenues par une sève dite amour.
Et puisque tu es consciente d'une telle vérité et sachant que tu les lirais
Et moi confiant de ce que je te formule qui n'est pas tout à fait nul
Je te demande pardon si même un seul mot de cette lettre

Comme il est de coutume agit contre ta mine d'Eden.
Mon intention ici est de te servir, de rappeler ton unité sacrée,
Il se pourra bien que la langue dont je me confie,

Carrefour des sans-abris, pour te signifier mes sincérités,
Et qui m'est une langue étrangère,

Dont la maîtrise reste encore à performer,
Exprime ces rêves d'une façon contraire

A ce que je crois vouloir bien te dire.
Et si tel serait le cas, chère maman,

Je te prie de bien vouloir m'en excuser.

Ma présente lettre est un avis, un avis par rapport au présent, au vécu,
Un avis de ce que j'ai vécu, de ce que j'ai connu oui de ce que j'ai appris.
Maman le bilan n'est pas facile à nommer, oui ma parole est entrecoupée.