27 janvier 2007

DEVELOPPEMENT: S'INVESTIR DANS TOUT SAUF DANS L'ARMEE

Les exemples ne manquent pas, les grands exemples de l'histoire pour démontrer que les Etats qui se sont faits comme souci la préservation de leur sécurité intérieure en faisant de l'armée le champ d'investissement des efforts les plus optimaux, furent aussi ces Etats qui ont dérobé à cesar ce qui lui appartient pour le mettre au service des activités qui n'ont de preuve et de raison d'être que l'esprit belliqueux. Ainsi définir aujourd'hui ce qu'est réellement le développement à l'africain et pour le continent africain peut inclure plusieurs domaines macro-économiques allant de la société à la politique via l'économie mais aller jusqu'à honorer l'armée c'est autrement oublier l'esprit de tribalisme, d'ethnocentrisme et de racisme, principales gangrènes de nos institutions autoritaires. C'est aussi oublier que la majorité des soulèvements militiaires, ou des révolutions de connotation d'insurgés ne sont que les resultats des divisions internes de ces mêmes armées dont le rôle pourtant est de défendre le citoyen, de maintenir l'ordre public voire de garantir la souveraineté nationale. Mais qu'il soit au Tchad, en Somalie, en Côte d'Ivoire, en RDC, en Mauritanie, les militaires avec leurs moyens limités continuent d'usurper des pouvoirs mis en place par suffrage universel comme et quand bon leur semble. Peut-être l'on me retorquera les raisons qui les ont poussés à aboutir à telles actions. Mais croire que la force est le seul moyen de conquerir ces pouvoirs c'est ne pas admettre que le monde évolue dans toutes ses facettes. Cela ne signifie point que nos Etats ne devraient pas être munis des armées capables de maintenir l'ordre public. Politiquement ceci est inconcevable car par le terme Etat l'on sous-entend la presence d'une autorité, incarnée sur le terrain par une armée dont le rôle est de veiller à la stabilité intérieure. L'Afrique a besoin et à droit à une armée mais l'Afrique doit reconnaître qu'une armée constituée des bombes à retardement prêtes à exploser à tout moment par le népotisme, l'iniquité, les agissements ciniques des leaders impavides et usurpateurs est une armée qui a vécu dans l'injustice, la faim et le délabrement total. Ces éléments rappellent le manque de démocratie, la spoliation au peuple de leurs droits les plus élementaires, la confiscation de leurs libertés naturelles en un mot la séquestration de l'avenir de tout un continent partant celui du monde entier. Non. Non, la notion de développement à l'africaine est loin d'être celle de l'Occident idéale, politiquement et hautement accrochée pour ceux qui ne portent pas la carrure occidentale. Elle n'est pas non plus celle d'un autre monde qu'il soit le marxisme épuré de ses excès, des excès de leninisme, de maoïsme ou de stanilisme. La notion de développement à l'africaine est purement africaine, locale et authentique. Voilà pourquoi depuis des decennies l'Afrique se cherche des voies pour arriver à son essor mais elle a toujours buté sur les embûches qu'elle a, elle même, placées sur sa piste. Car ce qui a reussi en Europe ne peut l'être forcement en Afrique. Il ne s'agit pas seulement d'une question de géogrqphie mais d'autres élements encore plus pointus comme la culture, la mentalité, les moeurs. Un développement à l'africaine est un développement qui doit prendre compte des besoins immediats de l'africain quand on part du fait que tout part de l'homme. Ainsi cela consiste d'abord à éduquer l'africain, pour l'adapter au contexte international marqué par la mondialisation et la globalisation économique afin qu'il prenne conscience de ce qu'il est, de ce qu'il doit faire et de sa responsabilité dans son apport à l'édification de l'édifice public qui est la patrie. Un citoyen éduqué est un citoyen dompté et conscient prêt à régler tout par tout sauf par la violence. Non l'on ne peut pas développer l'Afrique tant que l'africain est ignorant. Ainsi s'il y a une seconde étape à franchir pour l'essor de ce continent c'est celui de la question politique. Elle consiste à disponibiliser une société démocratique où le peuple n'est pas un objet mais plutôt un sujet ayant droit de vision sur toutes les affaires économiques du pays. Il doit avoir le pouvoir qui lui revient, un pouvoir qui lui fut confisqué depuis. Enfin pour developper ce continent il y a lieu de prendre conscience que quoique l'autre fasse pour nous, il ne peut donner au-délà de ce qu'il peut. Et ceci en prenant compte qu'il penserait toujours à nous maintenir sous son joug. Alors ne croyez-vous pas que développer l'armée au même moment que la société, la poltique,l'économie, c'est d'abord contribuer à la formation gratuite et délibérée de nouveaux insurgés et rebellions et commettre l'erreur historique qui est celle de ne pas prendre en compte que ces domaines n'ont pas les mêmes situations ni les mêmes façons et facilités d'essor? Cela ne constitue-t-il pas une façon..........................................................