27 novembre 2011

Mohamed Ould Abdel Aziz : Ce que l’Histoire nous permettra d’apprendre d’un général-président qui se révèle enseignant par attitude

Souvent une vie entière ne suffit pas pour connaître réellement un homme. Mais quand on est un observateur attentionné impartial, souvent, il peut suffire aussi d’un laps de temps pour s’en faire une idée. Ainsi, après environ trois ans de présidence, quelles observations peut-on réellement établir d’Ould Abdel Aziz notre président ? Que représente vraiment cet homme au sourire rare à nos yeux ? Y a-t-il vraiment une méthode Aziz qui peut désormais être qualifiée sans excès d’idéologie voire de doctrine ?

Last in first out. Dans une responsabilité comme la présidence où la règle des choses est sujette à l’atmosphère du temps qu’il fait, force est de reconnaitre que trois ans restent incontestablement cet instant où la règle nous ordonne à parler juste de méthode et sans se tromper. Et dans les faits, cette méthode, Aziz l’a et à sa façon.

La politique est une affaire d’appréciations. Mais dès 2009 à 2011, les mauritaniens ont eu à voir ce qu’ils ont à voir et parmi eux, certains ont eu la parfaite conviction, à partir des faits du présent, que la piste qui mène vers une Mauritanie de demain sûre est enfin plus ou moins entamée.

La vérité est qu’Ould Abdel Aziz, homme de force de carrière qu’il est, est en réalité un président-enseignant qui avertit, initie et punit quand il le faut. Il nous a fallu du temps pour s’en apercevoir réellement. Ce qu’on pensait être le sport favori des bouches des dirigeants du sud à savoir, logiquement dire ce qui le doit surtout quand on est aux commandes de tout un pays s’était révélé en actes tel qu’il a été dit. Et bien qu’un choc psychologique d’une grande ampleur ne s’en soit pas suivi, on retient néanmoins combien le mauritanien est réellement une affaire de circonstance dont le comportement défie souvent incroyablement les lois de la nature.

La vérité est que le sieur Aziz a su commencer par le commencement à savoir marquer les esprits en faisant du tabou une affaire ordinaire de destin. Les verrous qui cloisonnaient alors nos esprits ont depuis sauté. Il ne restait alors que le simple courage de sortir d’une prison désormais sans barrière.

A force de contrôler et de punir tout ce qui s’apparente au vol, à force de promettre et de tenir très souvent parole, à force de visiter et de prendre des mesures en temps réel, Ould Abdel Aziz a convaincu le mauritanien et commence à créer ce qu’il devrait être réellement.

L’Etat qui était en délabrement commence à se ressaisir physiquement et moralement à travers l’administration civile et militaire. Les bâtiments sont réfectionnés ou nouvellement construits. Le personnel administratif et militaire se rajeunit. L’équipement à tous les niveaux n’est pas aussi en reste.

Dans ses discours ou ses interventions publiques, on voit un Ould Abdel Aziz qui écoute, questionne, explique. Le palais n’est plus cette ile à part. Chaque jour des centaines de mécontents y prennent place. On est loin des périodes où nos bureaux étaient des buvettes temporaires et où le vendeur s’appelait administrateur toujours collé au téléphone.

L’expression « Aziz ne badine pas » met tout le monde en état d’alerte maximale. Les protestations populaires ne sont plus les aboiements des chiens qu’il faut faire taire à coup de pierre si ce n’est pas par l’indifférence. A chaque petit soulèvement, les responsables mis en cause sortent de leur mutisme pour échanger.

Sur les routes, les agents de la sécurité routière sont devenus aussi des enseignants délégués qui arrêtent, font remarquer l’erreur, expliquent et laissent partir.

A l’ancienne primature, l’organisation administrative des secrétariats de différents ministères qui y résident est l’incarnation même d’une administration en modernisation.

En effet, s’il est encore très tôt de crier victoire, on peut tout de même admettre que les bases sont déjà là: l’impunité épaulée par l’initiation en ayant la chance d’avoir en une seule personne un général par carrière, un président par destin et un enseignant par comportement. Ce qui est l’incarnation de la force, du pouvoir et du devoir, ainsi que le sens de la gouvernance. Ce sont là les trois ingrédients dont un repas appelé Mauritanie a, tant besoin pour être ce qu’elle doit être.

Car il s’agit d’avertir, de punir en étant non influençable tout en initiant. Et aujourd’hui heureusement ce chainon logique a eu gain de cause. Les mauritaniens sont en train d’apprendre au quotidien d’un président qui leur a fabriqué un comportement voire une attitude. Et l’histoire retiendra qu’Ould Abdel Aziz fut le père de la Mauritanie nouvelle.

Mauritanie unie ?

Il est encore très tôt d’en parler même si les présages sont déjà là.