22 mars 2011

Les 03 vrais problèmes de Guidimakha : Cadres hypocrites, injustice quasi-institutionnalisée, sans recours ni secours en cas des fléaux naturels

Selon des informations avérées, le président de la république se rendra à Sélibaby ce Mercredi 23 Mars. Si le souci des temps actuels n’est pas de savoir ce qui sera dit, promis ou fait et qui est d’ailleurs généralement connu d’avance, il s’avère pourtant urgemment important de rappeler là où son Excellence sera plus attendu.
A bien d’avis, il est d’une importance cruciale de rappeler sachant que le premier véritable problème de la région de Guidimakha a d’abord, été le manque d’un canal d’informations sûr entre la base et le sommet. Ceux qu’on a l’habitude d’appeler les « cadres » de la région et qui doivent être les voix sûres de la population auprès de hautes autorités ont toujours brillé par leur indifférence voire ignorance de la réalité du terrain en n’ayant jamais été à la hauteur de la confiance que la population locale leur a toujours accordée. La plupart d’entre eux n’ont d’ailleurs été que des manipulateurs, des vendeurs de rêve qui n’ont jamais dit ce qui existe réellement, qui ont toujours minimisé voire dissimulé ce qui freine le véritable développement de la région. Ils ont mis en éclat le Guidimakha qui pourrait être le véritable laboratoire de l’unité nationale à cause de la politique politicienne. Et les différentes composantes de la population locale, aujourd’hui, ne se regardent plus qu’en chiens de faïence.
Malheureusement aujourd’hui encore ce sont ces mêmes personnes qui prendront le devant. Ce sont ces mêmes personnes qui guideront le président. Ce sont ces mêmes personnes qui inspireront son discours. Et encore une fois de plus on entendra les autorités locales divaguer, dire ce qui n’existe pas, glorifier ce qui ne l’est pas. On les écoutera magnifier, en prenant soin de ne pas rappeler ce qui ne va pas et qui est de leurs fautes. On les entendra dire que l’Etat a réalisé des paradis lorsque c’est le contraire. Abominables Midas qui traînent tout dans la boue sur leur passage. Oui on verra ces autorités locales et ces hommes politiques empêcher de rencontrer le président ceux qui doivent le rencontrer. On verra des hommes politiques s’approprier des villages alors qu’ils ne valent pas leurs propres mensonges. Ainsi déjà depuis deux semaines certains de ces opportunistes sont partis au front. Pour accueillir le président ? Non pour quémander, pour faire semblant. Pauvre Guidimakha, loin d’Aziz plus proche des hypocrites.
Mais au fait, on serait bien tenté de se demander les projets de développement intégré de la région que ces cadres ont eu à ficeler pour demander le soutien du président dans le cadre des concrétisations. Si tel a effectivement été le cas, les résultats de la visite nous le confirmeront. Mais puisque nous ne sommes pas encore là, nous avons le devoir sacré de rappeler à son Excellence, les véritables problèmes de la région de Guidimakha.
L’injustice, le deuxième mal de la région
La région de Guidimakha a cette chose de particulière : ce que c’est l’une des régions mauritaniennes où la présence de l’Etat ne se ressent pas ou du moins lorsqu’il s’agit d’entériner par la force ce que la justice ne permet pas. Pendant des années, enclavée et bénéficiant peu voire pas des projets de développement, la région a pu améliorer ses conditions de vie grâce à ses ressortissants dont la plupart ont émigré en France. Malgré tout, elle reste l’une des régions mauritaniennes où l’injustice institutionnalisée n’attend pas la nuit pour se manifester. Ici l’Etat est là pour renforcer la mainmise des forts sur les faibles, plus nombreux pourtant. Ici les animaux domestiques ne meurent jamais naturellement. Et souvent leur remboursement injuste frôle de centaines de milliers pour des crimes dont les supposés responsables n’ont pas pourtant commis. A cela s’ajoute la divagation des animaux dans les champs, problématique à la quelle les autorités locales ne trouvent d’autres solutions que des réponses culottées et irresponsables. Quant aux dons de l’Etat, on n’en parle pas. La chose publique est tellement politisée qu’elle est devenue la propriété d’un parti c’est-à-dire de quelques barons escrocs locaux qui s’approprient tout ce qui vient de l’Etat et le donnent à qui ils veulent. Les parents voire les protégés de ceux-ci ne manquent pas de se permettre tout en s’adonnant à des activités indignes d’un vrai citoyen. N’est-ce pas au Guidimakha où les papiers d’identité sont distribués comme des gâteaux offerts aux nécessiteux par un organisme de bienfaisance ? Cherchez, vous trouverez que la plupart des responsables de ces crimes sont les protégés d’un tel ou tel.
Le troisième problème de la région est qu’on ne vient pas à son secours quand elle souffre
Il n’y a pas d’années où la région de Guidimakha n’a pas été victime d’intempestives naturelles. Qu’il soit des inondations, des épidémies ou encore des luttes entre population, Guidimakha a toujours été laissée dans son sort. Pour ne prendre que l’année 2010, les inondations ont causé la destruction de plusieurs villages. Mais l’Etat n’a pas intervenu dans la plupart des cas. Les ressortissants de certains villages ne sont pas parvenus à rencontrer les ministres concernés et si tel est le cas, certains de ces ministres leur ont toujours menti. « Ke nti xatti rono konbo » disent les soninkés. Dernier événement en date l’épidémie de diarrhée qui a touché plusieurs familles en début d’année 2011. On n’avait pas entendu l’Etat en parler malgré les ravages que cette maladie faisait pourtant.
Bien évidemment, à ces problèmes s’ajoutent ceux qu’on rencontre partout en Mauritanie à savoir le problème d’infrastructures élémentaires de base mais aussi et surtout des perspectives d’avenir. Au Guidimakha, tout semble se diriger vers des ténèbres indescriptibles. D’un côté l’invasion des étrangers et de l’autre la fuite en avant de la jeunesse active attirée l’envie de se voir plus que ce que la situation de la région la destine réellement.
Si aujourd’hui le président de la république a, à se rendre dans cette région, il a le devoir de rappeler ces problèmes, de faire savoir qu’il en est au courant et prendre des mesures concrètes qui s’imposent. Et franchement tout cela ne peut se faire que s’il effectue une visite à l’intérieur de la ville de Sélibaby mais aussi de la région et toucher du doigt ce que les autorités locales auront du mal à lui montrer. Oui cela ne possible que s’il pose lui-même des questions directes aux populations. Ainsi à partir des faits avérés, prendre les mesures qui s’imposent parmi les quelles le fait d’avoir peu confiance à nos cadres de fenêtres, diligenter la formation le plus rapidement possible d’une commission consultative régionale chargée de réfléchir des solutions les plus adéquates aux problèmes de la région afin d’élaborer un plan régional de développement intégré, ce plan que nos cadres devraient d’ailleurs ficeler pour le présenter au président et demander son soutien dans le cadre de la concrétisation.
Soulé A. Diarra
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