21 novembre 2011

Réforme du système éducatif en Mauritanie: Quelle démarche pour éviter une énième frustration ?

Dans l’histoire politique de notre pays, nous n’avions pas connu beaucoup des reformes du système éducatif, il faut le reconnaître. Mais aussi peu qu’il y en a eu, les reformes adoptées jusque-là ont brillé, toutes, par leur faiblesse à harmoniser notre système éducatif à ce que nous voulons que la Mauritanie soit en réalité.

Aujourd’hui, une chose reste indiscutablement sûre, la reforme dont les états généraux sont actuellement en préparation, n’aurait de réel sens que si elle évite aux mauritaniens une énième frustration malgré que le contexte ne s’y prête aucunement : éclaircie, issue d’un assainissement raisonné à tous les niveaux et sur tous les plans.

Mais de par l’expérience, en elle seule, cette éclaircie ne suffit pas surtout quand il s’agit d’un pays comme le nôtre où notre naturelle diversité identitaire a toujours fortement impacté nos comportements sociopolitiques pour se solder par des divergences aux conséquences regrettables que chaque mauritanien vit le jour au jour. Dans la logique des faits, un tel facteur doit être pris en compte dans la définition des termes de référence.

Mais faudrait-il encore que la réflexion à la participative, loin de toute arrière-pensée à la politicienne, précède d’abord l’action afin de définir les contours d’une telle reforme en amont et en aval. En tout cas, à bien d’avis avertis, il y va de la réussite effective de ces états généraux qui ne peuvent être en tant que tels en amont que s’ils convainquent d’abord de la nécessité d’une reforme de notre système éducatif en tant que seul salut d’une Mauritanie unie et développée durablement de demain, ensuite font objet d’adhésion dans la conception et de participation dans la définition de grandes lignes, de toutes les sensibilités sociopolitiques : l’Etat, la société civile, les bailleurs de fonds, les experts du domaine, les parents d’élèves, les étudiants locaux et ceux de l’extérieur, les professeurs du supérieur et du secondaire ainsi que les enseignants du primaire.

En aval, il y a lieu de reconnaître qu’on ne reforme pas pour le simple plaisir, fut-ce politique, de reformer. Derrière toute reforme qui se veut sincère du système éducatif d’un pays quelconque se cachent un ensemble de finalités faisables et focalisées essentiellement sur le développement sur tous les plans : social, économique, politique et culturel. Donc au-delà du souci d’une préparation précautionneuse de toute reforme doit aussi se poser celui d’une démarche rationnelle traduite à travers des questions suivantes : pourquoi, comment, avec quels moyens et quand cette reforme de notre système éducatif.

Je ne saurai me substituer à ceux qui ont eu l’honneur de réfléchir pour des solutions de sur-mesure à ces questions. Mais une chose est sûre les défis de notre Mauritanie actuelle se trouvent à trois niveaux principaux : Consolider l’unité nationale à travers la culture du patriotisme par la moralisation responsable des citoyens, se définir une conduite claire dans le cadre du développement socio-économique et culturel durable de notre pays par la définition des secteurs prioritaires de développement et pour lesquels des unités de formation doivent être disponibles et dotées des moyens qu’il faut. Et enfin faire de la bonne gouvernance, un cheval de bataille au quotidien.

Notre système est tenu alors d’être conçu de telle sorte que l’issue peut déboucher sur la réalisation de ces objectifs. C’est une affaire de génération. Mais elle vaut bien le coup, celui d’une Mauritanie où ses différentes ethnies cohabiteront dans la tolérance et la paix, celui d’une Mauritanie où chaque chose que l’on fait se justifie et où le patriotisme ne serait plus un vain mot. C’est la responsabilité du système éducatif, lequel est tenu à faire du mauritanien celui qui agit plus qu’il ne parle, celui qui s’abstient plus qu’il ne gaspille et celui qui s’accepte plus qu’il ne se détruit.

Sur cette lancée, s’il est vrai que ceux qui communiquent ce sont eux qui se comprennent, la problématique de la langue ne doit pas être, en tout cas, un quelconque point de friction en amont et en aval de cette reforme. Le véritable défi, à mon avis, est de faire en sorte que les mauritaniens s’acceptent et s’excusent quand il le faut, travaillent en fonction d’une ligne directrice murement tracée et admettent que les pays qui se sont développés jusque-là ont d’abord misé sur leurs propres enfants que d’autres.

L’école, on ne cessera de le dire, a la responsabilité d’inculquer ces valeurs. Quant à la manière de parvenir, c’est la responsabilité du système dont fera objet ladite école.

Donc une mission tenue à ne pas être impossible. Parviendra-t-on vraiment ?

Wait and see

1 Comments:

At 28 novembre, 2011, Blogger Antar said...

Croisons les doigts,car toutes les reformes precedentes ont échouées.
Or restons optimiste,la mauritanie est une jeune nation pour ses cinquante et une bougie,si seulement ses intellectuels orientaient leurs lignes de forces dans le but de la construction,on n'en serait pas là,à mijoter des reformes sans lendemain,enfin je pries Allah que d'autres intellectuels comme toi unissent leurs savoir,pour nous tirer d'épingle,heureusement les politiques sont en voie d'instinction,car les peuples ont decidés de prendre leurs destins en main(la planète bouge par ces revolutions)
Au passage,merci pour le blog,il est magnifique!

 

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