30 janvier 2007

DEVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE: PAR OU FAUT-IL COMMENCER ?

Il y a des choses même dites et redites, connues ou méconnues du grand public qui méritent d’être chantonnées par leur importance en tant que paroles incantatoires. Et ceci, pas en raison de leur aspect exemplaire mais par le simple fait que le sort des peuples entiers en dépend. Et comme le dit bien l’adage « si tu me dis la chose qui prend plus de temps à tes préoccupations quotidiennes je te dirai pour quelle chose tu es fait ». Ainsi l’on peut affirmer sans doute que le continent africain dont il est question ici, par un aperçu sur les sujets qui font à la une des radios trottoirs, de la presse et de la vie quotidienne de ses citoyens a pour souci principal ses souffrances dues à la faim rendue possible par l’injustice de l’histoire et l’hypocrisie humaine. Tout ceci peut être englobé à travers une thématique de question de premier plan qui est le problème de développement. Heureusement l’Afrique n’est pas la première en la matière et n’est pas d’ailleurs la seule et unique. Mais s’identifier à l’autre pour se forger une piste dans le chaos de notre monde actuel est certes un acte bon mais qui n’est pas digne d’esprit de créativité et d’initiative. Le continent africain ne doit pas se reprocher d’orgueilleux si seulement, il agit ainsi. Car il ne s’agit, de sa part, qu’une juste reconnaissance de sa valeur, pas en tant que subalterne et éternelle consommatrice par raison historique ambiguë, bien connue de tous, mais en tant qu’actionnaire et actrice dans la construction de l’édifice humain. Cependant l’Afrique doit passer par là où tout le monde a passé autrement dit l’itinéraire qui mène à l’essor. Mais comment ?
Aujourd’hui il est à reconnaître qu’une question de premier plan se pose à l’africain. C’est en effet, celle qui consiste, après avoir bien sûr admis l’idée de développement par nécessité et contrainte de savoir par où faut-il exactement commencer ? Et quelles doivent être les priorités dans l’état actuel des choses ?
Se poser telles questions c’est autrement reconnaître d’abord que le développement n’est plus un simple luxe mais une exigence de notre temps ; ensuite malgré le manque crucial des ressources pour aboutir à une telle entreprise, la question de l’essor de notre continent a mobilisé même les opinions les plus pessimistes. La preuve : quand on écoute le jeune africain d’aujourd’hui deux constats peuvent être tirés de sa pensée : primo l’émergence de ce que l’autre appelle la « génération consciente » tantôt révolutionnaire à l’encontre d’un Occident usurpateur, tantôt rêveur d’une Afrique riche et prospère de demain ; segundo la poussée ralentie mais sûre de patriotismes jeunes et dynamiques dont on a l’habitude d’appeler « insurgés » ou « rebellions ». Toutefois par le manque d’interaction et de communication, ces initiatives, susceptibles de porter le continent au panthéon des gloires inédites, demeurent éparpillées si elles ne sont pas divisées, inconnues si elles ne sont pas dissimulées et inefficaces si elles ne sont pas noyées dans l’individualisme et la clandestinité.
Ainsi après des décennies de gestion occulte, l’Afrique se retrouve toujours sur la même place. Certains se posent la question du pourquoi mais d’autres savent que la volonté de développer ce continent ne fut pas une contrainte de ce temps pour multiplier les aides, plutôt une politique des puissants de ce monde de nous maintenir dans la dépendance par l’imposition de leur système économique : ce fut exactement le contexte qui a vu l’implantation du capitalisme en Afrique. Voilà pourquoi au début l’on a oublié que pour l’essor de notre continent il y avait obligatoirement lieu de savoir par où faut-il introduire. En ignorant ou en faisant semblant d’oublier cette question, l’on savait réellement d’où aller nous mener cinq décennies d’indépendance déguisée : le développement du sous-développement, la divulgation de la pauvreté, l’immobilité économique. Sommes-nous vraiment héréditaires de victimisation de nos parents ? Si non pourquoi la même cadence ? Faut-il revenir à l’histoire pour changer la donne ?
A mon avis non. Le temps n’est plus à chercher qui est responsable de telle débauche ou s’il faut le traduire devant la justice de l’injustice actuelle ? Car il est sûr que le combat serait long et vain quand il est engagé devant les maîtres du monde. Il s’agit plutôt de relever le cap et de revenir à soi en reconnaissant que l’homme qui est en mesure de donner jusqu’à s’inférioriser n’est qu’une pure imagination de la morale religieuse mais qui ne peut pas réellement exister. Ainsi l’Afrique doit investir d’abord dans l’éducation afin de permettre à son peuple d’être conscient de lui-même et de sa responsabilité dans la réussite de son pays. C’est la consolidation du patriotisme. C’est agir pour se dépendre d’elle-même. De là naît l’esprit de d’investissement de soi au service de son pays.......................................................................................