13 avril 2007

LA CULTURE DE LA HAINE: UN FLEAU QUOTIDIEN DE L'AFRIQUE NOIRE

La culture de la haine est un des domaines où l'Afrique noire est maîtresse initiatrice et selon mes prévisions personnelles, où elle serait un jour largement autosuffisante. Si je m'exprime ainsi, ceci ne veut pas dire que je me dénigre moi-même du fait que je suis cette Afrique-là. Mais la meilleure preuve d'amour et de sincérité que l'on puisse témoigner à son continent partant à soi, n'est-elle pas de lui dire haut ce que tout le monde dit bas; oui n'est-elle pas de lui cracher ses vérités dissimulées dans le canevas de la honte et de l'humiliation quotidienne ? A mon simple avis je pense que oui. C’est dur mais il faut le dire. Car je pense qu’il est temps, dans le chaos où nous nous retrouvons aujourd’hui, têtes pleines des soucis, cœurs confiés au désespoir, avenir de la jeunesse, que nous sommes, de plus en plus compromettant, de reconnaître avec joie et fierté sans faux fuyant notre part de responsabilité à ces dérives qui s’annoncent, pour le moment, sans fin. Je sais que cette part est omniprésente mais sans me référer à l’Histoire, en laissant de côté notre exploitation illégale, j’aime vous conter le quotidien de l’africain à travers ses relations avec son propre frère, dans sa famille, vis-à-vis de ses voisins, à l’égard de l’autre. Ma propre expérience nourrie des témoignages d’autres amis m’ont convaincue sur une vérité à discuter mais qui n’est pas contestable : c’est celle de la haine, de la rancune teintée d’hypocrisie de l’africain. Et ce qui est grave ce que dans ce processus de destruction de soi, l’africain noir se montre intelligent, orgueilleux voire même bête. Le bilan est là : lourd. Du point de vue spatial, l’Afrique est dans une guerre quotidienne ardente inter-fraternelle mais une guerre silencieuse plus grave que celle à cause de laquelle l’on a dit que « Dieu a quitté l’Afrique ». Cette guerre peuplée de périls et de regrets quotidiens est celle soit de la jalousie hypocrite, de l’envie xénophobe de son propre frère ou de simples rendements de compte qui, de l’avis de l’africain, est la simple élimination de l’autre. Bilan, la haine est aujourd’hui exportée dans les quatre coins du monde. Le slogan est le suivant : je ne suis rien, je ne suis capable de rien, je ne serai pas quelqu’un mais le voisin, le frère, l’autre ne le seront pas pour autant. Pour cela, des talismans, des amulettes de toute sorte, des sorts sensés mettre fin à la vie de l’autre, sont soigneusement confectionnés dans notre pauvre Afrique puis expédiés dans les moyens de transports les plus luxueux du monde pour des fins les plus honteuses et les plus désolantes. Ainsi les frères qui ont traversé les mers et les montagnes à la quête des vies meilleures, ou pour se préserver de ces indésirables, sont souvent retournés au pays attachés car devenus fous, ils sont revenus malades car enviés. L’on croyait que cette mentalité des temps immémoriaux serait éradiquée par l’alphabétisation mais l’expérience a pu démontrer que ces comportements irresponsables sont, le plus souvent, plus fréquents dans les milieux intellectuels. C’est le cas aujourd’hui des étudiants. Je n’en dis pas plus. Ainsi devant ce chaos, il y a lieu de se poser la question suivante : d’où va réellement notre Afrique d’espoir, cette Afrique de jeunes et faite majoritairement des jeunes ? L’Afrique dispose-t-elle réellement un rendez-vous avec cette Histoire qui fait de cette vie l’édifice public fait de la contribution de chaque personne, chaque pays, chaque continent ?
A mon amour Jojo Biola