23 juin 2009

AUCUN MAURITANIEN NE POURRA DIRE UN JOUR OU UN AUTRE : « JE NE LE SAVAIS PAS. »

La situation politique qui prévaut dans notre pays actuellement doit nous faire autant des soucis que de distraction. Depuis bientôt une année dans un pays où les urgences deviennent de jour en jour, pourtant pressantes, tout semble rallier avec le statisme. Socio-économiquement comme d’ailleurs politiquement, rien n’avance. Et plus extraordinaire, ce qu’on croit une occasion de dépassement des divergences internes minées de notre pays n’est rien, honteusement, qu’une lutte sans merci d’intérêts personnels avec tous leurs coups insolites. Car, en réalité il ne pourra s’agir que de cela lorsqu’on persiste à camper sur sa position quand pourtant l’avenir de tout un pays est en jeu. Les accords de Dakar I qui avaient ravivé les espoirs de tous les mauritaniens espérant une avancée vers la sortie de crise, ont été en réalité, par un Dakar II, une occasion pour certains de nos politiciens de gagner du temps afin d’activer leurs machines de machination et de manipulation. Ce qu’ils auraient pu faire lorsqu’ils étaient au pouvoir, ils veulent le faire aujourd’hui en tant que contre-attaque à des tactiques surannées déjà mais toujours à jour par les faits ; lesquelles tactiques peuvent se résumer ainsi : « Tu m’as dépossédé injustement du pouvoir, moi aussi je ferai tout pour que tu ne l’occupes pas.» Cette obsession dissimulée et mal déguisée nous amène alors à Dakar II. Sidioca décide de signer sa mort du champ politique mauritanien mais à une condition : que le haut conseil d’Etat (HCE), symbole de puissance de Aziz, susceptible d’assurer à ce dernier une victoire frauduleuse des élections prochaines, soit dissout. On comprend de là pourquoi le silence d’autres partis d’opposition qui ne voyaient pas déjà de bon œil la participation des militaires à ces élections. A l’heure où je vous soumets ces écrits, une entente n’est pas encore trouvée à Dakar entre nos protagonistes. C’est dire qu’à seulement quelques trois semaines des élections du 18 Juillet, tout concourt à soutenir, qu’à défaut d’un nouveau report, on risque fortement de nous revoir replonger dans une autre crise qui serait due cette fois-ci à une éventuelle contestation des résultats issus des élections impréparées ou/et mal préparées. Car avec Dakar I et II maintenant, l’opposition consciente que son intransigeance pouvant toujours apporter ses fruits ne se laissera pas faire par quelques manières que ce soit ? Passera-t-on au bâton à ce moment ? Et que fera la communauté internationale sous la pression des ONG, ces espèces de croc-en-jambe?
Preuve que notre pays n’a pas encore fini avec ses démons. Rien que des regrets. Nous n’avions pas pu manager notre apprentissage de la liberté. Nous n’avons pas perdu seulement du temps, à un moment où pourtant une petite seconde de près compte, nous avons aussi perdu beaucoup d’énergie et en ne cessant de nous ridiculiser face à tous ceux qui nous défiaient. Pire encore, chaque jour, avec cette crise qui s’annonce sans fin, nous ne cessons de perdre petit à petit notre souveraineté. Partant, qui dit que les intrus n’ont pas pris déjà place parmi nous. Rien que la peur dans la conscience de tout mauritanien susceptible de prévoir à partir des faits actuels ce qu’il pourra en advenir dans le temps. Bien que beaucoup d’entre nous le contesteront par complexité aujourd’hui, la Mauritanie, en réalité, n’avait qu’un seul homme, en l’occurrence O/ Taya. Après lui le chaos s’est instauré.
Et puisqu’il est encore temps de le dire, il faut le dire haut et fort pour que toute la Mauritanie l’entende et plus particulièrement la jeunesse mauritanienne. Pour que demain, aucun d’entre nous ne dira « je ne le savais pas ». Notre pays vit aujourd’hui le chaos, œuvre des irresponsables. Les protagonistes qui s’entretuent pour le pouvoir ont déjà fait leur temps pour la plupart. Nous, en tant que jeunes, parions que nous n’avions rien appris d’eux qu’hypocrisie, démagogie, mensonge et manipulation. Ce qui caractérise les années des indépendances en matière de développement l’est encore aujourd’hui. Nous continuons de souffrir des maux qui n’existent presque nulle part ailleurs aujourd’hui. Nos leaders n’ont pas assuré leur temps. Ils sont entrain de compromettre le nôtre. Occasion pour nous de contester cette imposture. Occasion pour nous jeunes de nous unir et de constituer une force influente contre ces apprentis politiciens. Déjà, le clan des intellectuels sur le net ne cessent d’œuvrer en ce sens en essayant de faire leur mieux pour que le mauritanien voit clairement. Mais conscients du taux d’analphabètes incroyable de notre pays, l’on doit reconnaître que leurs actions resteraient limitées. Voilà pourquoi sur le terrain nos manifestations pacifiques doivent être permanentes. Voilà pourquoi sur le terrain par notre union nous devrons neutraliser les forces nuisibles à notre pays. Car le temps, avant tout, n’est pas d’affirmer qui chacun de nous soutient, c’est plutôt celui de défendre notre Mauritanie de demain, en un mot, notre avenir.