26 juin 2009

QUI A TUE LE RESSORTISSANT AMERICAIN ?

23 Juin 2009. Nous sommes dans la matinée. Raisonnablement tous les esprits sont braqués sur Dakar où le sort de notre est en train d'être décidé. Mais voilà une nouvelle vient de tomber: un ressortissant américain vient de tomber sous les balles de deux inconnus. Aujourd'hui, si le temps n'est pas de revenir sur la vie exemplaire d'un homme bienveillant au service de nécessiteux, il est tout de même d'une extrême urgence de se poser des questions sur les auteurs de ce meurtre incongru et inopportun eu égard à la situation politique que traverse actuellement notre pays. Qui ont tué Christophe ? Quelles étaient leurs véritables motivations ? Pourquoi lui au lieu d'un autre occidental ? Pourquoi ce jour du 23 Juin ?
Dans notre essai de réponse à ces différentes questions, il n'est pas de notre objectif de dire qui est l'auteur de ce crime. Mais, pour nous, il s'agit plutôt de reperer les quelques pistes que les enqueteurs peuvent emprunter pour mettre leurs mains sur les criminels. Sera-t-il aisé ou possible pour autant pour toutes les pistes revelées ? De mon avis modeste je ne le pense pas. Voyons pourquoi.

*** Le terrorisme

Les menaces terroristes ont toujours plané sur notre pays. L'alqaïda du maghreb en a toujours voulu à nos autorités pour, selon eux, leur connivence avec l'Etat d'Israél. Même si aujourd'hui ces relations sont en éclat, même si l'Amérique d'Obama ne veut plus être en guerre contre le monde musulman, ces menaces continuent de planer sur nos têtes par quelques manières que ce soit. Faut-il alors faire incomber la responsabilité de la mort de cet américain aux terroristes ? S'il s'agit de raisonner en terme des méthodes utilisées ayant abouti à l'assassinat du pauvre, l'on peut bien en voir quelques marques du terrorisme. Mais lorsqu'il s'agit de comprendre le forfait en terme de relations qu'ont les terroristes à l'encontre de nos militaires, l'on peut repousser une telle thèse. Raisonnables qu'ils sont, ils ne peuvent jamais apporter un quelconque soutien, fut-ce politique, à Aziz étant sur la ligne de mire de Sidioca qui exige la dissolution du HCE. Faut-il, par là, tout de même écarter cette piste ? Il serait, tout de même, bien envisageable.

*** Rendement de comptes

Notre société est reconnue par une mentalité: Ne pas se laisser faire. Et lorsque la magie ne perviendra pas à aboutir à la vengeance par manque de moyens ou quelques autres raisons que ce soit, la force en parviendra. Et les crimes relevant de cet ordre des choses ne se comptent pas sur les doigts de la main dans notre pays. L'intransigeance occidentale sera-t-elle alors en choc contre la recherche perpétuelle de facilités mauritaniennes ? On n'en sait pas. Mais ce que l'on peut dire pour le moment ce que l'enquête sur la mort de cet américain peut aussi envisager une telle piste traduite en fait par quelques délinquants. Une question toutefois: la délinquence et le rendement de compte se font souvent en coins cachés et à des moments silencieux comme par exemple la nuit ou le matin de bonheur. Une piste à écarter alors ?

*** Un crime politique

Le 23 Juin au moment où l'américain échouait sous les balles de ses meurtriers, les représentants de principaux protagonistes à la crise mauritanienne se trouvaient à Dakar. Ordre du jour: la dissolution du HCE. Pour les partisans de Aziz, niet. Puisque c'est la seule entité chargée de veiller à la stabilité du pays. Pour ceux de Sidi, pour que la transition puisse bien se passer, et les élections libres et transparentes organiser, cette entité doit disparaître. C'est dans cette lutte d'opinions et de positions que le ressortissant américain était tombé. A-t-il conjuré le mauvais sort ? Si l'on ne saura dire clairement qui saurait être derrière ce crime crapuleux, il est, tout de même, permis d'envisager une piste incontournable: un crime politique. Pour étayer leur thèse et consolider leur position qui sera soutenue incontestablement par l'opinion internationale, on a sacrifié un innocent qui sera d'un pays partout maté par les intégristes et qui, reconnaissant son sort et sa situation dans le monde, envisage rarement des enquêtes infinies contrairement aux français par exemple. Faut-il aussi rappeler d'ailleurs une autre piste: les facilitateurs. En effet les enjeux de la crime mauritanienne sont tellement énormes qu'aucun de nos voisins ne souhaiteraient que nous sombrions dans une situation à l'africaine. En plus de cela, les enjeux diplômatiques avec tous leurs corollaires d'image. Réussir là où d'autres puissants ont échouer force le respect. Kadhafi n'avait-il pas échouer à trouver une solution à notre crise ? Wade n'a-til réussi à faire signer les premiers accords ? Les seconds accords moindres en terme de difficulté ne feraient pas avalanche aux efforts des premiers. Pour cela, faut-il, tout de même qu'il y ait des sacrifices ? Le ressortissant américain a-t-il payé sa vie pour cela comme un mouton qu'on sacrifie pour sauver la vie de tout un empire ?

On ne peut rien dire de clair encore sur toute cette affaire. Ce qu'on sait pour le moment ce qu'avec cette mort la peur qui était seulement ressentie commence à prendre forme. Le retour de démons, la chasse aux sorciers. La peur du silence imposée. Faut-il avoir peur de notre liberté entamée ?