15 août 2009

Nouakchott, notre gros village....

Nouakchott. Sept ans après. L’on peut se permettre tout sauf admettre qu’il y a eu un véritable changement. Une fois de plus la réalité amère du terrain vient confirmer le grotesque de la théorie. Rien que des paroles. Seulement une seule chose : l’argent circule à flot. Ici on ne meurt pas de faim. Solidarité oblige. Sinon les mêmes têtes. Je veux dire les mêmes mentalités. Les routes rarement couvertes d’asphalte restent polluées par le sable. Une société nouvelle chargée de l’assainissement de la capitale est à pied d’œuvre chaque jour. Ses employés pour la plupart de femmes et hommes âgés sont du matin au soir collés à leurs râteaux. Objectif : nettoyer ce qui ne l’est pas. Les eaux sales sortent des maisons et sont versées partout. Les saletés aussi, ici nommées « mbalite ». Les corbeilles constituent évidemment un luxe. Elles qui sont réservées à la poubelle se tiennent sagement et innocemment près de dunes de débris et morceaux de toute nature. Tout près deux voire trois cadavres d’ânes ou de chiens prêts à exploser et ainsi embaumer le quartier environnant sont ostentatoirement déposées. Les éboueurs de la commune ne s’en occupent pas. Car comme l’on dit de ce côté de l’Afrique, ces cadavres morts souvent sous les coups de leurs propriétaires cruels font partie de ces poubelles qu’ils ne doivent pas ramasser. Voilà que la pluie arrive. Car, n’oubliez pas, ici nous sommes en plein hiver. Toutes les routes sont devenues des mares. Les eaux n’ont pas là où aller. Nouakchott, ville nouvellement installée sur l’ancienne surface occupée par la mer est superficiellement à quelques mètres des eaux de mer. Plus possibilité de marcher. Toutes les pistes sont bloquées. Le marché cinquième a l’auguste insigne en la matière. La mauvaise odeur ajoutée aux eaux polluées par les détritus de toute nature ne saura donner bonne appréciation. Même les habitués de ce bel immonde en parlent et ne cessent de l’incriminer. Et pourtant ces mêmes populations en profitent pour déboucher leurs W.C. Ces mêmes populations, dans les coins les plus tenus à être propres s’adonnent à des comportements irresponsables. L’on ne vous jamais dit ? Alors, moi, je vous le conseillerai : difficile en Mauritanie de stationner votre véhicule sans que cinq minutes après l’on ne sature les pneus de la couleur jaunâtre des urines. Dans cette situation marquée par une mentalité rétrograde nourrie et consolidée par l’attitude de nos dirigeants le plus rapidement possible. Car en fait notre premier défaut est d’abord l’esprit de désordre qui a son empreinte sur tout ce qu’on fait ou touche. L’Etat en est le premier responsable. Tel père, tel fils. Car quoique la population fasse, elle reste comme elle l’est partout dans le monde cet éternel enfant qui ne grandit pas mais qu’il faut éduquer et dicter un comportement qu’elle sera disposée à admettre étant proche de ses valeurs culturelles et religieuses. Les moyens à emprunter en ce sens sont ceux que nous disposons et qui sont ceux à quoi nous prêtons non esprits et dont entre autres : la religion. Toutefois faut-il mettre nos imams à pied d’œuvre afin qu’ils fassent passer le message relatif à la responsabilité, au patriotisme, à l’esprit d’ordre. Faut-il activer notre système éducatif afin qu’il inculque aux générations futures le sens de la propreté et du patriotisme ?

Mais comment tout ceci serait-il possible sans que le minimum soit réalisé de la part de ceux qui nous dirigent. Aujourd’hui si la population se permet de verser des eaux sales sur les routes, de déchets à côté de corbeilles et non à l’intérieur, si elles se permettent de déboucher leurs W.C, de pisser sur les places publiques et non ailleurs, posons-nous les bonnes questions : Disposons-nous des canalisations souterraines, sommes-nous sensibiliser de nouvelles dispositions en matière de salubrité publique, disposons-nous les routes nécessaires bitumées ?

N’est-ce pas à l’Etat de faire d’abord, de sensibiliser, d’éduquer puis d’imposer pour que la population suive ?