20 septembre 2009

Nouakchott: La ville triste aux mares qui emprisonnent; véritables porte-paroles auprès de ses majestés

Les pays qui sont bien contruits à travers le monde sont nombreux. Mais d'une manière ou d'une autre la plupart ne le furent pas par simple effet du hasard. Faut-il alors voir, à travers les crues que provoquent les quelques goutelettes de pluie qui tombent à Nouakchott, le présage d'une longue traînée de nos autorités devant une réalité derangeante plusieurs fois délibérement contestée ?
Peut-être. Mais le constat que l'on peut tirer pour le moment de ces pluies devenues fréquentes dans une ville où il y a de cela quelques années seulement elles étaient quasi-absentes est que le vrai aspect qui nourrit la réalité quotidienne de notre capitale n'est plus à l'insu du coin le plus réculé du monde. Ville sans routes ou ville des mares aux eaux inaspirables ?
Véritable proie à la presse la plus curieuse du monde, cette réalité de ville-bidonville sensée être la capitale d'un pays cru être sur la lignée de leurs homologues arabes ne peut plus être biaisée. Le mauritanien n'est pas simplement enclavé sur le plan national, il l'est également urbainement. Une pluie de 30 mm suffit pour diminuer les déplacements. Et pas une route dans notre capitale qui echappe à ce regret. Les milieux qui sont sensés être les plus en vue sont ceux qui sont infréquentables dans pareille situation. Le cinquième arrondissement de notre Nouakchott dispose le trophée en la matière. Pire qu'un bourbier, de simples goutelettes suffisent pour transformer son marché en un marigot à bout. On patauge dans la boue au Guidimakha pour aller cultiver. On le fait à Nouakchott pour aller rendre visite à ses parents.
Cette réalité amère dit combien la lutte pour le pouvoir n'a été qu'un pretexte. S'enrichir et toujours s'enrichir. 49 ans après notre indépendance, nous n'avons pas été en mesure de nous construire une capitale digne de ce nom. Et que dire des villes de l'intérieur ?
Heureusement. L'ordre naturel des choses est là. Toute chose est contrainte de subir la règle qui régit la vie de toute créature: naître puis grandir et enfin mourir. Personne n'a pensé que Ould Taya allait plier bagages. Tout le monde admettra également que les conséquences que sont en train de causer les pluies de ces derniers temps dans notre capitale contraindront nos autorités enfin à régarder la réalité amère en face. Le mauritanien ne saura s'enfermer éternellement chez lui. Cet enjeu doit être suivi de près par nos dirigeants. Seulement nous faudra-il de véritables routes ou de simples dunes de sables dans une ville déjà excessivement ensablée ?