06 janvier 2010

Attention les démons ne sont pas si loin

Notre pays, à travers son ministère du travail et de la fonction publique a désormais un site, un site pas comme les autres car désormais, tout mauritanien au guet de rares concours organisés pour les besoins de notre administration, peut s’y rendre pour s’informer des nouveautés.
Ainsi, depuis un certain temps je m’y rends presque quotidiennement. Souvent pour voir s’il y en a mieux ou encore si, aux quelques concours auxquels certaines de mes infortunées connaissances avaient pris part, le résultat valait vraiment l’intention et la motivation. Pour certains, oui. Tant mieux alors. Mais pour la plupart, encore à revisiter le site. Rien d’anormal dans tout cela. C’est d’ailleurs le but des concours.
Mais ce que je trouve anormal ce sont les critères qui régissent la sélection des dossiers, le déroulement du concours et la rétention.
La sélection des dossiers
A mon avis, comme on le dit en milieu soninké, la main ne doit pas être incapable d’évacuer les déchets, issus de la nourriture qu’elle n’a pas été incapable de faire ingurgiter par la bouche. Notre pays, en effet, pendant des années s’était contenté d’assurer une formation, que l’on peut qualifier de pretextuelle. Tout le monde fait, moi aussi. Il n’a jamais pris la mesure des choses en se disant que l’éducation est aussi une partie intégrante de la politique de développement d’un pays. On a passé son temps à former des chômeurs qui ne seraient pas en mesure de s’assurer quoi que ce soit et pour lesquels l’Etat ne serait pas aussi en mesure d’assurer un emploi quelconque. Aujourd’hui qu’une nouvelle politique voit le jour, on veut laisser tomber ces laisser-pour- compte. Mais comment ?
En effet la délicatesse de la question est saisie par nos autorités, elles-mêmes, en légiférant un texte qui repousse l’âge maximum pour prendre part aux concours. Et ceux qui en ont plus et qui sont encore plus nombreux ?
Le déroulement du concours
Pour un pays aussi grand comme la Mauritanie qui comprend douze régions, organiser un concours qui se dit national dans deux villes seulement est un comportement qui ne relèverait pas d’un souci de faire bénéficier tous les enfants du pays aux biens de l’Etat. Surtout lorsqu’on sait les pouvoirs d’achat de notre population. Il serait mieux d’organiser le concours dans chaque ville quelqu’en soient les charges.
La rétention
Même clochard, il suffit de voir le nombre des candidats retenus par langue pour se rendre compte du fait que les arabophones sont plus nombreux que leurs collègues francophones. Et pourtant pour celui qui a, déjà, pris part à ce concours impossible de ne pas se rendre compte du fait que l’une ou l’autre de deux langues ne s’envient pas lorsqu’il s’agit du nombre de postulants.
Ne sommes-nous pas encore loin de nos démons ? C’est en tout cas regrettable……