14 avril 2007

LA PORTEE POLITIQUE DU FILM BELGE SUR LES PENDUS DE OUALATA QUI SERA PROJETE LE 03 MAI PROCHAIN A PARIS

Le 03 mai prochain sera projeté a Paris un film sur les séquestrés pendus de la bagne de Oualata des événements des années 89. Le réalisateur de ce film de court métrage de nationalité belge a voulu montrer, en collaboration avec certains ressortissants exiles politiques mauritaniens en même temps, membres actifs des Forces Africaines de Libération de la Mauritanie, un témoignage ardent de certains rescapes de ces événements regrettables qui avaient mis aux mains notre pays et son voisin du sud Est le Sénégal. Ce témoignage de plusieurs dizaines de minutes est incontestablement un rappel affreux du passé de notre pays, ce pays que le destin a choisi afin qu’il soit un trait d’union entre l’Afrique noire et l’Afrique blanche. Le bilan était lourd en pertes humaines et matérielles et des centaines de milliers de mauritaniens s’étaient retrouves de l’autre coté de la frontière contre leurs grés et leurs droits les plus exemplaires de rester sur la terre de leurs aïeux. La haine s’est ainsi instaurée entre les peuples frères. Certains ont choisi l’exil. D’autres furent exécutés dans des circonstances obscures. Tout cela en état de guerre. Cependant tout le monde connaît ce passé qui fut dur et peut l’interpréter à sa façon. Mais tout le monde connaît aussi que notre pays vient de franchir une étape importante dans sa vie historique et politique c’est notamment celle qui a vu le retour a un régime véritablement démocratique du moins officiellement. Et l’on peut dire une chose sur laquelle aucun mauritanien ne semble se tromper : Ce que le 03 Août 2005 a vu notre pays trancher sur son sort qui est celui de mettre fin aux dictatures et aux potentats de toute carrure. Depuis les voix, les pas, les comportements ont joui de leurs droits les plus exemplaires c’est-à-dire la liberté dans son sens responsable. Une amnistie générale a été lancée à tous les mauritaniens y compris ceux qui ont la capacité de mettre leur savoir, leur énergie, oui leur amour au service de la mère patrie, comme ceux qui ont quitté le berceau contre leur volonté. Les fruits n’étaient pas du tout mauvais. Mais si l’on prend compte de la diversité raciale et ethnique de la Mauritanie, l’on peut avoir quelques remords au cœur et se poser la question suivante: Que veut, en réalité ce peuple ? Plus que ce qu’il n’espérait avoir ? Une chose est sûre: le peuple mauritanien est un peuple atypique qui veut et ne veut pas en même temps ce qu’il veut. Dans le marathon de tout ce bonheur, les sourires ont eu raison de retour sur les visages osseux. Mais revenir sur le passé sanglant mais regrettable que l’on a décidé d’enterrer par des actes concrets, par des films de témoignage de ce type n’est-ce pas une position qui mérite d’être analysée et repensée ? A mon avis oui sans aucun doute. Je ne dis pas que ce film tombe au mauvais moment ou qu’il n’a pas sa raison d’être dans cette phase cruciale mais importante dans le processus de reconstruction de la Mauritanie. Car droit aux artistes de montrer ce qu’on dissimule. Droit aux défenseurs de droits de l’homme de rappeler les crimes et de les sanctionner pour que d’autres de même nature ne se refassent. Mais dans l’état actuel des choses l’acte a plus de portée politique qu’humaine. Ainsi pour en être convaincu, il ne suffit que de revenir sur les acteurs du film. On se rappelle qu’il y a de cela quelques années, des ressortissants mauritaniens exilés en Europe ont porté plainte contre le régime de O/ Taya pour crime contre l’humanité. En plus le film actuel est orchestré par les FLAMS qui ont toujours été dans la nature, qui ont toujours dénigré leur patrie a travers les différents systèmes mais en réalité qui n’ont rien apporté au peuple mauritanien souffrant dans ses entrailles. Et Dieu sait que ce film peut avoir droit de regard à l’étranger mais pour ce qui de la Mauritanie elle-même, on a toujours suivi les films après leur deuxième siècle d’apparition. Alors pour quel but il est réalisé : est-ce une façon pour ce belge de se forger une place dans le monde du showbiz européen difficile à percer que renverser une montagne en Afrique ? Ou est-ce une nouvelle stratégie pour les Flam d’attirer l’attention du monde entier sur le calvaire des réfugiés mauritaniens au Sénégal ? En tout cas une chose est sûre : visualiser ce film en Mauritanie serait un véritable parcours du combattant dans un pays où être un simple signifie être un délinquant donc un fléau à combattre.

1 Comments:

At 11 novembre, 2008, Anonymous Anonyme said...

Great work.

 

Enregistrer un commentaire

<< Home