07 juin 2007

LA MENDICITE A LAQUELLE NOS AUTORITES MAURITANIENNES S'ADONNENT CHAQUE ANNEE DOIT CESSER

Il est dit dans la sagesse africaine qu’on aurait jamais à piétiner deux fois de suite sur les testicules d’un aveugle. Car soutient-on si la première fois fut un manque d’attention de la part de cet infirme, la seconde fois, quant à elle, serait le fruit de la leçon tirée de la première. Même si cette sagesse n’a pas tout à fait sa raison d’être appliquée à ce qu’on appelle les phénomènes naturels comme la sécheresse, il n’en demeure pas moins que les conséquences sociales humanitaires de ces fléaux ne font aucun doute : malnutrition, exode rural, pauvreté accrue. Un tel déterminisme de cause à effet est une règle aussi élémentaire qui n’échappe même plus au petit bambin. Mais pourquoi mon pays qui est la Mauritanie à travers ses élites, ses têtes pensantes et ses leaders politiques de toute carrure continuent d’adopter la sourde oreille à telle enseigne que chaque année, à la même période, avec les mêmes paroles mendiantes, le même cri d’alarme est lancé à la communauté internationale pour venir en aide alimentaire à près d’un million de mauritaniens dans un pays qui ne compte pourtant qu’environs trois millions d’habitants ?

Un tel refrain d’un désastre social significatif d’un désintérêt délibéré de la part de nos leaders politiques aux soucis du peuple mauritanien quotidiennement affamé et meurtri est une preuve indétrônable que ce qu’on appelle changement aujourd’hui n’est rien que la nouvelle version de l’exploitation politique ayant toujours régné qui s’est déguisée en une démocratie que seuls les imbéciles seront en mesure de croire. L’histoire ne se répète pas. Mais le peuple mauritanien qui a toujours eu confiance en sa patience et sa sagesse séculairement enracinées est un peuple qui continue de pleurer encore. Chaque jour les rues sablonneuses et tortueuses de Nouakchott sont les lieux de retrouvailles des chômeurs qualifiés, des mendiants pris entre les dents du désespoir, des enfants de la rue mais aussi des débiles mentaux. Quels remèdes a-t-on trouvé contre leurs problèmes ?

La Mauritanie n’a pas changé. Elle a certes changé de direction mais pas de vision. Les pauvres continuent de s’appauvrir. Les riches s’enrichissent davantage. Et chaque jour cet écart ne cesse de creuser. Mais poser la question à un mauritanien de la rue. La réponse ne ferait aucun doute. Il dira avec fanatisme qu’il vît mieux que tout le monde ailleurs. Il te dira que tout est gratuit en Mauritanie. Il n’a pas tort puisqu’il est psychologiquement emprisonné. Il ne connaît le monde qu’à travers les leurres des guerres et de conflits de toute sorte. En matière d’informations, il n’a jamais enjambé les frontières de la presse locale bredouille faute des moyens, soumise de crainte de se voir tout simplement interdite, pour laquelle presse d’ailleurs il n’a pas des moyens financiers pour se la faire procurer quotidiennement. Non je ne suis pas d’accord : la Mauritanie n’a pas changé. Car la démocratie n’est pas que la voix du peuple. Elle est aussi un moyen s’arrogeant le droit d’impunité auquel certains ambitieux fanatiques s’adonnent pour arriver à leurs fins. Non la démocratie à la mauritanienne actuelle n’est pas un changement : car il y a bien quelque chose qui précède la démocratie. C’est l’instauration d’un Etat de droit, de justice et d’égalité au sein duquel tous les enfants de notre cher pays se verront égaux. Ceux qui travailleront le plus mériteront le plus. Ceux qui travailleront le moins auront également ce qu’ils méritent. Et non le contraire. Un ventre vide ne peut jamais porter une tête libre de ses choix.

A nos leaders politiques de comprendre alors que si le peuple mauritanien a aujourd’hui un souci, cela doit être l’assurance de son pain quotidien. Quant à la mendicité à laquelle ils s’adonnent au nom du peuple mauritanien alors que, cette aide une fois en place, les pauvres ne la perçoivent même pas, ils doivent comprendre que la Mauritanie ne pourrait se contenter de mendier. Elle ne saurait rester une éternelle consommatrice. Car la sagesse africaine l’a bien dit : « la main qui donne est toujours supérieure à celle qui reçoit ». La Mauritanie dont l’histoire regorge des empires et des hommes de carrure ayant toujours contribué à l’édification de l’édifice mondial ne saurait accepter de mendier. A ceux qui veulent mendier à leurs noms de mendier néanmoins en laissant le non de la Mauritanie en paix et en cessant de détériorer l’image de notre pays bien aimé.

SOULE ABDOU DIARRA A MA MAMAN