06 janvier 2010

Voilà ce sur quoi j'ai beaucoup refléchi aujourd'hui et qui me fait peur....

Souvent je me sens seul. Je me sens seul même au milieu des gens. Je me sens seul intérieurement. Si ce moment est l’une des occasions de retour sur soi de rare introspection intérieure, il me permet, quand même, de revenir sur ce que je crois, socialement chez nous, indiscutable surtout avec certains de ceux qui n’ont pas eu la chance d’avoir un certain niveau de maitrise de soi. Cette introspection est, ainsi, le moment de retour sur ce qui ne va pas, sur ce qui est fait mais qu’il ne fallait pas et surtout sur ce qui se concocte.
Cette semaine j’ai eu, juste, le temps de réfléchir au sort de la plupart des noirs en Mauritanie, le sort de près de deux millions et demi des personnes. Le sort des guillotinés de l’histoire qui, par l’histoire récente peuvent, pourtant, tout se permettre, aujourd’hui, sauf une chose : oublier. Pourtant la conclusion par laquelle j’ai abouti ne fait pas rêver.
Cette frange de la population, pour la grande majorité, est la plus pauvre. Elle est celle qui n’occupe pas des fonctions clefs majoritaires de l’Etat. Elle est celle qui sollicite le plus ce qui lui revient pourtant de plein droit. En un mot elle est cette frange qui doit encore lutter pour avoir ses droits.
Mais entre temps, me suis dit, que peut-il réellement se passer ?
En étant réaliste vis-à-vis de soi-même, sauf par faux semblant, l’on ne peut ne pas reconnaître que la Mauritanie que l’on aime n’est pas loin de ce qui peut la sombrer pour jamais. Entre noirs et blancs, même si le discours intégriste relève encore du seul cadre des salons feutrés et du net, impossible de ne pas reconnaître, que les couteaux sont en train d’être limés. On attend, seulement, l’occasion pour se régler les comptes. « L’on ne permettra jamais à l’histoire de se répéter » me prévient un rancunier.
Mais au cas où nous nous trouvons devant ce fait, puisque c’est fort possible, que peut-il advenir ? Qui s’en sortira à bon compte ?
Mes réflexions issues de mes expériences quotidiennes m’ont fait admettre une chose. Une personne qui a osé exposer son fusil à la vue de tout le monde a, en cachette, sûrement le pain sur la planche. Alors que 99 négros sur 100 sont interdits d’en avoir accès et n’en disposent pas même clandestinement. C’est là une preuve qu’en plus du pouvoir économique qu’ils ont sur les blackis mauritaniens et qui leur permettent de détaler chaque fois qu’ils sont prévenus ou une fois que qu’un coup de fusil éclate, les blancs mauritaniens ont aussi les armes pour mieux finir avec leurs ennemis de toujours au cas où l’occasion se présente. Espérons que pour jamais.
Mais à une seule condition seulement: bâtir un Etat de droit.