02 novembre 2010

Les soninkés ont-ils été récompensés par l’UPR ?

Si après devrait toujours être comme avant pourquoi se faire tant des peines; mieux vaut adopter une position susceptible de t’apporter quelque chose qu’être dans une posture qui ne permet même pas à ton nom d’être entendu.
Malheureusement et regrettablement c’est le constat que l’on peut se permettre de faire lorsqu’on analyse de près les relations d’intimité par lesquelles certains soninkés flirtent avec UPR. Par la mentalité mauritanienne selon laquelle il faut toujours être avec celui qui a le pouvoir pour avoir plus, certes il y a bien lieu de comprendre, mais pas sûrement occasion d’excuser surtout lorsque la finalité de tout engagement politique après tout reste de tirer un profit quelconque indépendamment de tout profit collectif.
Mais en réalité, malgré les immenses efforts déployés par les soninkés en vue de l’élection de Ould Abdel Aziz et pendant les dernières implantations, quelle récompense ont-ils eu en retour ? Qu’ont-ils eu de retour afin que les générations futures sachent qu’elles aussi ont apporté leur pierre à l’édification de notre Mauritanie à nous tous ?
Si l’on doit se fier à l’expérience tirée de nombreuses nominations qui se font à chaque conseil de ministres, osons reconnaître que rien. Certains justifieront sûrement cet état de fait par le manque des cadres bien formés parmi notre communauté. Mais, madre mía, depuis quand se soucie-t-on de compétence en Mauritanie ? Et puis, si on n’en trouve pas parmi les cadres jeunes (ce qui serait d’ailleurs faux. Car si le problème de compétences se posait avant, aujourd’hui ce n’est plus le cas), pourquoi ne pas en faire parmi ceux qui travaillent déjà. Malheureusement les soninkés continuent d’être les parents pauvres en terme de nomination.
Pourtant ces nominations que l’on néglige de si près ne servent pas qu’à nous doter matériellement comme beaucoup en pensent, ce sont surtout des manières de marquer l’histoire de son pays par la prise des décisions à impact socio-économique voire culturel inoubliable. En effet, chaque personne aimerait que son nom soit cité derrière une réalisation qui se spécifie par sa durabilité.
Mais en analysant de près, osons reconnaître qu’en toute logique UPR n’a rien fait. Les responsables à un tel état de fait restent les soninkés eux-mêmes. Nous l’avons dit et répété les luttes qui réussissent en Mauritanie sont des luttes collectives et non celles de leadership et des castes. Mais pour que telles luttes soient ce qu’elles méritent d’être, elles sont tenues d’être responsables, pensées et surtout bien réfléchies.
Pourquoi telle communauté, telle tribu ou telle autre s’organise pour aller solliciter des postes pour leurs fils et pas nous ? Pourquoi continuent-ils de faire des milliers de nominations annuelles sous nos yeux sans qu’aucun d’entre nous ne soit nommé tout en restant indifférent ?
Cessons de rêver, il est temps pour nous de capitaliser nos adhésions. Cessons de courir pour rien au monde pour des gens qui nous oublient dès qu’ils deviennent ce qu’ils désirent. Réagissons vite et de manière responsable. Ayons le sens de réaction avant que l’histoire nous y contraint regrettablement.
Fixons-nous des objectifs politiques, économiques, sociaux et culturels et mettons en place des plans d’actions adéquats permettant d’assurer aux générations futures ce qu’on ne nous a pas assuré.
Vous ne devrez pas continuer à soutenir un parti qui ne s’occupe pas de l’avenir de vos enfants, qui vous oublie chaque fois que c’est une question d’intérêt ?
A mon avis c’est à plusieurs niveaux que ce problème mérite d’être pensé et auquel on doit réagir par des actions viables et concrètes. Il s’agit d’abord de s’organiser démocratiquement. Que chaque village soninké ait un président ici à Nouakchott qui doit prendre part à l’assemblée qui devrait élire un bureau exécutif. Le rôle principal de ce bureau est d’être la voix officielle des soninkés mais aussi de penser à propos des moyens qui peuvent permettre aux soninkés de prendre conscience des réalités des temps actuels. Ce qui peut déboucher sur la mise en place d’un plan d’actions basé sur des objectifs socio-économiques et politico-culturels réalisables et responsables.
Ainsi sur le plan politique par exemple, il revient au bureau de réfléchir à propos de ce qu’il faut faire concernant l’engagement politique des soninkés. Un des objectifs peut être par exemple de porter une candidature soninké aux municipales prochaines notamment dans la circonscription de Sebkha à Nouakchott même s’il faudra se présenter sous les couleurs d’un parti indépendant.
Mais comment tout ceci peut-il être possible si la jeunesse ne s’engage-t-elle pas avec corps et âme en commençant par exiger des aînés une union responsable et consensuelle pour laquelle elle est tenue de veiller à l’équilibre démocratique et participatif et où chacun aura droit à la parole ? Comment ceci peut-il être possible si les hommes d’affaires soninkés ainsi que nos vaillants émigrés ne mettent-ils pas la main dans la poche ? Oui comment cela peut-il être possible si nos hauts cadres ne donnent-ils pas d’abord l’importance à la nécessité de s’oublier au profit du bien commun en s’investissant au maximum possible pour que les soninkés puissent enfin marquer pour jamais leur présence à tous les niveaux ?
“Sira nan maxa toxo regene xafunna xoben ganta bakka”