03 décembre 2010

Les journées de promotion touristique à Paris, une imposture managériale aux conséquences financières lourdes sans effets sur le tourisme

A la mi-novembre 2010, les habitués du journal Horizons et ceux du site électronique d’informations générales Cridem.org, ont eu à s’instruire de la tenue prochaine à Paris des journées de promotion de la Mauritanie. Evidemment avec une programmation, reflet des objectifs quantifiés et qualifiés à court, moyen et long terme, cette manifestation pourrait être d’une importance capitale pour la Mauritanie en général et pour son tourisme plus particulièrement.
Mais au-delà de cette finalité théoriquement positive, qu’occulte en réalité l’organisation de ces journées au point que ce dont on pourrait s’attendre comme résultats risque de tourner, tout simplement, au fiasco ? Est-ce vraiment l’action qu’il faut au moment qu’il faut, avec les moyens qu’il faut, les organisateurs qu’il faut et surtout là où il faut vraiment ? Quel serait le but réel de l’organisation de ces journées de promotion : relance du secteur du tourisme fortement endommagé par les bavures sécuritaires de derniers temps ou encore simple manipulation aux fins de faire savoir que de ce côté-là aussi l’élan engagé par l’hyper-président Ould Abdel Aziz est dignement suivi lorsque le contraire est pourtant plus que réalité ?
Second In, First Out.
« Le temps ne pardonnera jamais aux choses qui se font sans lui » avait souvent l’habitude de dire feu Hassan II, père défunt de l’actuel roi du Maroc.
En effet, nous l’avons dit et redit, l’année 2010 a tous les mérites d’être l’an zéro des actions d’envergure à entreprendre afin de bâtir dignement la Mauritanie dans les cinquante années à venir. Touristiquement, les événements sécuritaires de cette année prédisposaient à un tel état de fait. Nous l’avons dit dans nos précédentes publications, qu’il est toujours important de commencer par le commencement, ce commencement qui insiste sur le fait que le tourisme mauritanien, aujourd’hui, a besoin d’abord d’une réorganisation de fond en comble et de l’amont en aval.
Evidemment, une telle réorganisation ne pourrait être effective que lorsqu’elle serait la conséquence des discussions sincères entre différents acteurs directs et indirects du secteur du tourisme, au terme desquelles ce ne sera pas simplement à la responsabilisation à travers une définition claire des champs d’action et autres tâches de chacun des acteurs participants que l’on aboutira mais aussi et surtout à la mise en place d’un document récapitulatif des actions urgentes à entreprendre, comblant les imperfections de la stratégie actuelle de développement touristique en Mauritanie. Malheureusement, rien de tout cela n’est à l’ordre du jour, pas même discuté pour pouvoir le situer au moins dans le futur.
Le département du tourisme a préféré les journées de promotion du secteur du tourisme de la Mauritanie à Paris, une paraphrase d’une imposture notoire de plus à une série d’actions insensées et injustifiées à bâtons rompus et dont aucune n’a encore fait ses preuves. Pauvre tourisme mauritanien loin de la réalité managériale et du bon sens et plus proche des hommes d’intérêt aux intentions opaques.
Tout de même à chacun sa façon de batailler. Oui mais à chacun aussi son opinion et aux esprits avertis ce qui mérite d’être fait.
Que cache en réalité cette obsession à tenir, coûte que coûte, les journées de promotion touristique de la Mauritanie à Paris au lieu d’un salon à Nouakchott ?
Officiellement, l’argument qui fait la une des coulisses au ministère du commerce, de l’artisanat et du tourisme est cette volonté de vouloir relancer un secteur du tourisme endommagé par les bavures sécuritaires au Sahara. Mais est-il possible de relancer sans assurer ?
Ainsi au début du mois de novembre 2010, quelques tours opérateurs français, sous la pression des arguments superficiels, ont donné leur aval de retourner en Mauritanie en faisant fi aux recommandations de l’Etat français déconseillant la destination à ses ressortissants. Si le pari semble avoir tout pour être gagné, un petit débordement peut, tout de même, mettre tout en l’air. Et sachant le défi d’envergure que présente le fléau du terrorisme qui est loin d’être un épiphénomène voire devenu un outil de déstabilisation pour certains services secrets sous-régionaux, il y a forcément lieu de se dire que tout reste possible. Et que serait ,à ce moment, notre destination de lors que ce par quoi on pensait convaincre a été le plus vulnérable ?
Dans cette série de campagnes d’assurance, l’idée de faire revivre les journées de promotion du secteur du tourisme de la Mauritanie à Paris a tout bonnement atterri.
Les journées de promotion du secteur du tourisme de la Mauritanie à Paris, un moyen pour combler le vide qui commence à faire complexer et non une suite logique des actions stratégiques à entreprendre…
Tout celui qui connaît le ministère du commerce, de l’artisanat et du tourisme, sait qu’il n’y a rien à faire. Cette situation a fait que dans le plus clair des temps, les bureaux sont toujours vides. Avec l’ère de Ould Abdel Aziz où toute imposture semble être punie, chacun fait mieux pour rester dans la menée positive. Généralement ici, ce sont les bureaux qu’on laisse ouverts pour persuader qu’on est là lorsque c’est le contraire qu’il faut croire.
Aujourd’hui la tendance a pris toute autre couleur. D’où ces journées que rien ne justifie en réalité. Nul besoin d’épeler la suite qui peut être résumée ainsi : quand on ne sait pas ce qu’on veut, on ne saura pas comment s’en prendre et d’où les résultats contraires mais bien voulus car connus d’avance. Oui, il en est ainsi sinon en fonction de quels objectifs quantifiés et qualifiés le programme de ces journées a-t-il été établi ? Si tel serait effectivement le cas comment pourra-t-on les évaluer sachant que la disponibilité des chiffres qui fait partie de plus élémentaires de responsabilités du département du tourisme continue de faire défaut ?
Madre mía, est-il possible encore qu’au temps d’Aziz on puisse jongler à sa guise avec les deniers publics comme bon le semble ?
En tout cas, c’est ce qu’on peut se permettre de croire aujourd’hui. Car les journées de promotion du secteur du tourisme de la Mauritanie à Paris seraient, à la lumière de tout ce qui vient d’être analysé, une occasion pour certains participants de faire des affaires, du tourisme voire même d’y accomplir ce qu’on s’interdit officiellement ici en Mauritanie et plus touchant, tout ceci au dos du contribuable mauritanien ou en son nom (pour les apports faits par les sponsors).
Les journées de promotion du secteur du tourisme de la Mauritanie à Paris, un événement qui a révélé les conflits entre les différentes directions…
Dans la dépêche ayant mis au courant de l’organisation de ces journées, on pouvait lire que c’est la direction des études et de la coopération qui est chargée de l’organisation. Et l’office national du tourisme, reconnu officiellement comme l’organe en charge de la promotion, dans tout ça…. ?
Mais qu’il soit tôt ou tard, la recommandation de la stratégie nationale de développement touristique qui suggérait une redéfinition claire des missions de différentes directions de l’administration nationale du tourisme finira par avoir raison de son non application. Déjà, sauf par faux prétexte, sinon les conflits entre directions ont déjà eu lieu et ne manqueront pas de s’amplifier lorsque chaque direction aura à accomplir loyalement les missions qui lui sont prescrites.
Pourtant, un salon du tourisme en Mauritanie serait encore plus mieux….
L’activité touristique relève du naturel en Mauritanie. Et aujourd’hui encore c’est ce même état de fait qui continue de le caractériser. Mais dans les années 90, si un intérêt particulier a été signifié à ce secteur c’est parce qu’il a été des constats que beaucoup de mauritaniens en avaient trouvé une source de vie. Elan qui n’aurait malheureusement pas de suite. Cependant depuis 2007, l’Etat mauritanien parait s’y intéresser de près. Beaucoup de choses ont été accomplies depuis lors. C’est vrai la réalité du terrain n’a pas suivi mais pas plus que d’autres pays voisins. L’organisation de ces journées est d’ailleurs une preuve, la preuve qu’on essaie toujours de faire mieux pour avoir mieux. Mais pourquoi pas les organiser en Mauritanie en y invitant les grands tours opérateurs du monde qui auront l’occasion de s’informer de la réalité du terrain.
En tout cas, espérons-le bien…