27 octobre 2009

Aziz survivra-t-il à son courage nourri de devoir ?

Depuis le début de ce mois d’octobre les vrais signes révélateurs de la taciturnité de notre président ne cessent de se montrer de jour en jour. Et bien avant les cent jours de notre héros à la tête de notre pays, cent jours par lesquels l’homme a pris l’habitude de juger l’action d’un autre, tout mauritanien, fidèle à la vérité, peut à partir des changements que notre pays est en train de connaître aujourd’hui, reconnaître que l’homme qui nous dirige est bien celui dont notre pays avait pourtant longtemps besoin.
Jamais l’on ne peut citer un domaine où ce changement ne s’est pas introduit. Notre capitale Nouakchott, notre seule fierté en quelque sorte, est en train de faire peau neuve. Une véritable campagne d’assainissement, sans précédent, dans l’histoire de notre pays, entre aujourd’hui dans sa deuxième semaine. Les coins les plus sacrés n’y échapperont pas. Certaines parties de la ville ont déjà commencé à faire un au revoir définitif aux dunes de sables qui ont toujours pollué les rares routes bitumées que l’on dispose. L’asphalte et le béton ne cessent de se faire couler. Tout dit que la continuité dans la détermination actuelle d’aller en avance engendrera une autre Nouakchott digne d’une ville moderne ; étiquette dont elle s’était pourtant longtemps donnée sans pour autant fait le minimum nécessaire en la matière.
Et pourtant Papa Aziz ne s’est pas arrêté là. Il s’est avéré que le président des pauvres est en réalité vraiment celui des pauvres autrement dit celui qui connaît les maux du pays, ces maux par où il a longtemps saigné d’incroyables hémorragies.
C’est ainsi que la lutte contre la gabegie a pris toutes ses formes dignes. Les caciques de l’argent facile sont en train de regretter leurs crimes économiques doublés d’immoralité patriotique. Le train de la course vers l’enrichissement personnel s’est ralenti pour ne pas dire arrêté. S’il ne nous faut pas d’autres prisons pour accueillir ces escrocs économiques, l’administration nationale est quand même sur la voie d’être décantée. Chaque jour les relèvements de fonctions viennent augmenter le groupe de dizaines d’autres.
Le train de vie de l’administration publique ne fait pas aussi exception. Désormais tout ce qui appartient à l’Etat ne pourrait être utilisé à tort et à travers. Les voitures de l’Etat ne sauraient servir désormais de berger ou de citerne dans les compagnes ni de moyen de s’enorgueillir dans le cadre de ses escapades nocturnes. En dehors des horaires du travail, interdiction, à quelques exception près, de voir circuler les véhicules immatriculés SG. Une révolution non ? Surtout pour tout celui qui sait ce que vaut en réalité notre administration. Longtemps dépensière, elle fut pourtant celle la plus inefficace, la plus incompétente mais aussi et surtout la plus paresseuse qui s’est toujours contentée d’accomplir ce qui existe avec amateurisme, clientélisme et favoritisme. Par cet état d’esprit elle fut longtemps peuplée d’incompétents de toute envergure. Les bureaux ne servirent que des salons de thé où les retrouvailles ont toujours été l’occasion de discuter de ses coups, versions crimes économiques. Et imaginez ce que le téléphone peut endurer dans pareilles situations dans un pays où non seulement refuser quelque chose pour son parent vaut un crime mais où pourtant ce qu’on consacre à nos dépenses téléphoniques dépasse de loin ce qu’on réserve à nos marmites reconnues pourtant être gourmandes.
Maintenant que tout cela est sur la voie de ne plus exister, qu’est-ce qui s’annonce à l’horizon ?
Nouakchott. Il est exactement 21 h. En plein dîner voilà que la discussion sur Mr Aziz reprenne le dessus. Question d’actualité les relèvements de fonction qui ne cessent de s’abattre. Voilà qu’un ami qui travaille à la primature m’a laissé bouche-bée par sa dernière parole : un coup d’état avorté.
Pour celui qui connaît bien la Mauritanie. Tout ceci est bien possible. Nos frasques politiques à travers l’histoire ne peuvent davantage que dire sur cette réalité incontestable.
En effet depuis le coup d’état fomenté par Aziz nommé coup de rectification, les ennemis des militaires ne sont devenus que nombreux. Et ils avaient tenu de telle manière que le report des élections prévues au début pour le 06 Juin au 18 Juillet fut l’une de leurs réalisations.
Et bien que la contestation issue de la victoire d’Aziz ne fût qu’un simple balbutiement, celui qui a assisté à son investiture pouvait reconnaître que cet homme travailleur ne fait pas pourtant l’aval de la majorité.
A cela il faut ajouter ce qu’il est entrain d’entreprendre actuellement autrement dit sa campagne de lutte contre la gabegie. Une campagne, il faut le reconnaître, qui n’arrangera pas certains d’entre nous qui y ont trouvé leurs indétournables sources de vie. Le retour de l’histoire n’est pas une réalité possible que les Etats-Unis d’Amérique ne sauraient admettre. Il en est de même pour une partie de notre population également. Un état de droit suppose le langage du mérite, de l’égalité mais aussi de la sanction. Mais que deviendra-t-il dans ce cas l’habitude ?
En effet, pourtant tout ce qu’en train d’accomplir Papa Aziz entre dans le cadre de notre bien commun. Le sens de son action est que l’on soit désormais fier de notre pays. Que l’on ait en fait enfin l’audace de pouvoir y convier des amis sans avoir honte de les faire visiter où que ce soit. Le sens de son action est de rendre durable le développement de notre pays en se focalisant sur un état de droit et d’égalité où comptera le mérite. Le sens de son action est de faire en quelque sorte que demain où après-demain qu’une race, une tribu ou une ethnie ne se réveille, armes en mains pour défendre leurs droits spoliés.
Le comprendra-t-on pour autant ou bien est-ce l’éternelle vengeance qui aura raison sur l’intérêt. Attendons et voyons…