11 octobre 2009

Les routes ? C’est vachement bien. Mais il faut les entretenir comme une plante. Et avant tout ceci d’abord les canalisations d’évacuation des eaux us

Le processus du changement est-il véritablement lancé ?
S’il faut croire par les faits, c’est le seul constat dont on pourra se le permettre pour le moment. Car en dehors du marathon de limogeages dont on ne cesse d’en être témoin chaque jour c’est la sortie du concept de projet de leur seul cadre théorique qui est, il faut le reconnaître, un véritable changement.
Preuve.
Nouakchott. Nous sommes le 09 octobre. Il est très exactement 18h GMT. Venant du marché capital, je me suis retrouvé devant un tas immense d’arbres déracinés. Las, habitué à voir des scènes semblables pour des futilités individuelles d’appropriation du bien commun, l’idée de ville verte dont beaucoup de cités à travers le monde ne cessent de se faire étiqueter pour des arguments mercantilistes à la fin vient d’être réduite voire compromise me dis-je. Mais penser ainsi c’est oublier que l’homme qui a le destin du peuple désespéré de Mauritanie est incontestablement une rupture avec le passé. Ainsi longeant ma piste, à quelques centaines de mètres de là j’ai pu lire sur un panneau « routes bloquées pour travaux d’intérêt commun ». Enfin un grand ouf sortait spontanément de moi.
A partir de cet acte je ne vois pas en Aziz, simplement un homme de spectacle mais plutôt celui d’action. L’homme qui fait puis laisse dire. Toujours bien informé, je ne crois pas avoir, même une seule fois, lu que tel projet se ferait tel jour comme il pouvait être le cas pour les régimes précédents.
Toutefois même venu un peu tard, nul ne peut, tout de même, dire qu’il est inutile surtout pour un pays, parent pauvre des villes modernes dignes de ce nom. Nouakchott est seule notre honneur mais elle est aussi seule notre honte. Les rares gouttelettes qui y tombent en ont fait la preuve incontestable : ce ne sont pas les logements seulement qui font défaut, nous manquons aussi du minimum nécessaire en termes d’infrastructures routières et celles de plaisance. Donc on attendait ce grand jour. Et puisque le ton est enfin donné, permettez-moi de conseiller par l’expérience du passé et pour l’intérêt de notre citoyen.
En effet, comme je le dis, les routes c’est incontestablement bien. Mais si seulement elles s’inscrivent dans un cadre général d’urbanisation civilisée bien planifiée consistant à parler de A d’abord avant de s’intéresser à B ensuite, elles ne pouvaient être que pérennes et durables. De ce fait, leur mise en place doit être précédée par celle des canalisations d’évacuation des eaux usées. En effet par l’expérience, nous savons que le principal problème de notre capitale est d’abord celui des eaux usées issues soit de stagnation des eaux de pluie (pendant l’hivernage) ou encore de débouchage des WC, lequel débouchage pèse lourd sur le faible revenu de foyers. Ce qui pousse la population à verser les eaux sales sur les routes goudronnées. Ensuite et enfin sachant le climat sablonneux de notre pays, les routes goudronnées doivent faire l’objet d’un traitement quotidien. L’on ne saura en construire sans s’en préoccuper. Pour s’en rendre il est important de voir les routes bitumées de campagne électorale d’Aziz. Bien que bien conçues et très bien faites, il n’est pas aujourd’hui facile de reconnaître ces routes, tellement elles sont polluées des dunes de sable de toute sorte. Ainsi, les routes ? C’est vachement bien. Mais il faut les entretenir comme une plante. Et avant tout ceci d’abord les canalisations d’évacuation des eaux usées….