20 juin 2010

Histoire d'une indifférence: Quand nos ministres sont coomplètement déconnectés de la réalité quotidienne de leurs ministères

Il y a une question que je me suis toujours posée mais qui semble persister à rester sans réponse. Cette question, si je ne me trompe pas, je m’étais déjà posée. En effet elle consistait à savoir le vrai rôle d’un ministre dans un pays particulier comme le nôtre. S’il faut prendre le cas concret des nôtres comme exemple, difficile de se retrouver, tellement l’inertie dominait tout. C’est ce que j’ai essayé de comprendre.

Qu’est-ce qu’un ministre ?

Selon wikipedia.org, « un ministre est un agent du pouvoir gouvernemental qui est à la tête d'un ministère ou d'un département ministériel, tel que les finances, la défense ou la santé. Il dirige les départements ministériels qui sont sous ses ordres, représente l'État pour ce qui concerne son ministère (ou département ministériel) et représente son administration au sein du gouvernement. »

Cette définition met en exergue la responsabilité du ministre pour le domaine d’activité auquel son département s’identifie. En représentant son ministère au sein du gouvernement, il a entre ses mains le destin du portefeuille qui lui a été confié.

Mais qu’en est-il exactement de nos ministres ?

La responsabilité reste la même, même si elle reste théorique dans le cas de nôtres. En effet chacun de nos ministres a un portefeuille qu’il doit manager. Mais à voir de près ce qu’il en est sur le terrain, impossible de ne pas se rendre compte du caractère indifférent et incohérent de nos ministères. Tout porte à dire que tout est fait pour que nos ministères soient ce qu’ils sont aujourd’hui c’est-à-dire déconnectés complètement des réalités du terrain à telle enseigne que les activités courantes soient sa meilleure performance si seulement celles-ci s’accomplissent comme il se doit. Mais comment d’ailleurs si tout dort dès l’amont ? Et puisqu’il n’ y a rien à faire il faut juste se contenter de siroter du thé et au cas échéant aller dormir à la maison sans souci que l’on soit cherché.

Premier responsable de ce qui ne va pas : les hautes autorités

Bien évidemment les premières responsabilités à cet état de fait peu appréciable reviennent d’abord sur les épaules de nos hautes autorités qui n’ont rien fait pour responsabiliser et activer nos services publics. Ces premières responsabilités leur reviennent parce qu’elles n’ont pas établi une politique générale de développement dans laquelle chaque ministère reconnaîtra sa tâche et pour laquelle chaque ministère oeuvra contre vent et marées pour ne pas être le maillon faible du chaînon. Elles leur reviennent parce qu’elles ont tout politisé. Les postes qui doivent faire l’objet d’une attention particulière dans le cadre du développement de notre pays font l’objet d’un clientélisme (rejeté par la main droite pour être accepté par la main gauche) politique. A cet effet les incompétents des incompétents se retrouvent à la tête des départements importants. Souvent le choix de ces hommes est fait à l’insu même de leurs chefs hiérarchiques.

Deuxième responsable de ce qui ne va pas : les ministres eux-mêmes

En Mauritanie ce qui prévaut au-dessus de tout est la carrière. Qu’elle soit bâtit sur du permis ou le contraire peu importe. Ainsi il n’est pas rare de voir quelqu’un courir derrière un poste parce que potentiellement les retombées sont conséquentes. Vouloir trop l’argent n’est pas mal mais le vouloir sans céder un pouce de soi relève aussi de l’égoïsme. Accepter un poste n’est pas un crime mais l’accepter en étant convaincu que l’on peut y faire quelque chose est même mieux. Voilà le sésame qui manque énormément chez le mauritanien. Lorsqu’on nomme quelqu’un à la tête d’un ministère, celui-ci s’il est patriotique et travailleur peut se permettre de poser toutes les questions mais aussi de conditionner sa nomination. Ainsi il peut, par exemple, exiger qu’il ait tous les pouvoirs qu’incombe sa responsabilité de ministre en ayant le droit de nommer ceux qu’il trouvera compétents et de muter d’autres. L’important est qu’il remplisse les objectifs qui lui furent fixés.

Mais au lieu de tout ceci, nos ministres sont devenus ces faux pères de familles qui regardent contemplatifs leurs maisons échouant sur leurs têtes. Aujourd’hui combien des ministres ignorent-ils complètement tout ce qui se passe dans leurs ministères ? Combien n’ignorent-ils pas que leurs départements éprouvent un lourd besoin en personnel ? Combien ont-ils d’ailleurs d’objectifs pour les quels les actions quotidiennes de leurs départements respectifs s’inscrivent ?

Quand même la Mauritanie d’Aziz mérite mieux que ce bel immonde où on continue de neiger sans neige.