23 février 2010

Le colon et le nègre: Quand Kouchner exige d’A.T.T la remise en question de la vie des millions de pauvres contre celle d’une seule personne

Ceux qui ont déjà lu le contrat social de Jean Jacques Rousseau savent à quel jeu, le pouvoir des lois à l’appui, les occidentaux jouent. Puissant et exigeant, connaissant ses droits et épris de liberté, le peuple occidental, pour ne pas dérailler, ne saurait admettre, même au prix des millions de vies ailleurs, de se sentir léger de quelque manière que ce soit. Accomplissant ses devoirs, il ne badine pas quand il s’agit de ses droits. Et que dire si c’est une de leurs vies qui est en question ! Cherchez, on vous répondra ainsi : la volonté générale est un digne fruit de la somme des volontés individuelles contraintes à être morales localement mais autre chose ailleurs sous déguisement des coups tordus, déplacés, et d’une rare perversion morale. C’est dans l’intimité obsessionnelle de satisfaire tous ces caprices, souvent sans véritable raison d’être qu’un luxe de plus ou du moins s’inscrivant dans la directe ligne de faire croire qu’on bouge aussi de son côté que le feu est toujours porté ailleurs, cet ailleurs où la vie a moins de sens car à la portée perpétuelle de tout ce qui n’est pas vie, que les occidentaux interviennent pour ankyloser leurs malheurs.

Au bout de tout une seule parole que nul ne peut contester : ce que la vie du pauvre africain comme celle du pauvre asiatique ou encore du latino-américain n’a jamais été d’importance pour les leaders occidentaux. Ce qui prévaut surtout lorsqu’il s’agit de l’Afrique est l’incantation selon laquelle « pourvu qu’on parvienne seulement ». Deux poids, deux mesures, quand ils n’ont jamais cessé d’être pourtant ceux qui portent la croix de la défense de droits de l’homme, lesquels droits ne sont que prétexte ostentatoire d’une réalité bien dissimulée car, simplement, moralement inavouable. Ainsi agit l’occident. Ainsi est le pauvre, une espèce de mouton à sacrifier pour conjurer le mal.

Car l’évidente question que chacun de nous doit se poser est la suivante : qu’est-ce qui explique qu’avec les conséquences actuelles et potentielles du terrorisme, la France ose-t-elle remettre en cause la vie des millions d’âmes contre celle d’une seule personne si importante certes et qui mérite d’être sauvée mais pas sûrement au prix de celle de la masse ?

Aujourd’hui, les quatre terroristes sont libérés selon les exigences d’Aqmi. Al qaida du Maghreb s’est remis, à sa façon, des derniers coups tordus subis dernièrement. Bernard Kouchner a gagné mais pas sûrement A.T.T qui ne peut que perdre. Les meilleurs spécialistes en communication politique, les meilleures manières de tordre le coup à la loi, ses meilleures interprétations ne sauraient convaincre qui que ce soit. La vérité est que A.T.T à qui j’ai toujours eu beaucoup de respect, s’est comporté moins qu’un mouton d’abattoir dans le souci de faire plaisir à une France nostalgique et consciente qu’elle est en train de perdre progressivement le continent ; donc qui recommence à refaire surface par des coups d’Etat insensés et d’autres ingérences. D’autres diront que c’est une peur irraisonnée. Peu importe le deal inavoué qui avait été conclu, d’intérêt personnel ou non ?

Ce qu’on peut dire pour le moment ce que la campagne sous-régionale de lutte contre le terrorisme a des mailles d’envergure qui prouvent qu’elle n’a jamais été en réalité une sincère campagne.