18 février 2010

Le système, principale entrave à notre développement, s’inspire de nos réalités claniques sur lesquelles nos politiques se sont basé pour nous diriger

Hier nuit comme à l’accoutumée au cours de ma séance d’introspection intérieure, occasion qui me permet de revenir sur les événements de la journée, j’ai décidé, seul, de répondre à une question d’envergure à savoir pourquoi notre pays, malgré toutes ses richesses sur plusieurs plans, reste encore l’un des plus sous-développés au monde.
Les différentes réponses par lesquelles j’ai abouties, diverses et certaines partagées avec vous sûrement, étayées par mes expériences de la réalité du terrain m’ont fait convaincre d’un état de fait incontestable, à savoir que la principale raison à notre sous-développement reste la survie d’un système qui s’est inspiré de nos valeurs sociales séculaires pour s’ériger en mentalité devenue une culture et consolidée par le clanisme sous toutes ses formes.
Contre ce système, toute vague, toute force, aussi puissante qu’elle puisse être peut être amenée à se briser comme une douce brise marine qui s’amenuise à la rencontre d’un infidèle harmattan d’été. On me l’a, à plusieurs fois parlé mais j’ai toujours refusé de l’admettre. C’est avec l’affaire des mésaventures des deux investisseurs asiatiques que j’ai commencé à me rendre compte de cette réalité irréfutable.
En effet le système à cause duquel la Mauritanie gît dans un sous-développement indigne est tellement omniprésent et efficace qu’il devient incontournable. Il part d’une simple information qui fera l’objet d’une circulation par ouï-dire, prise au sérieux par la suite, avant que des boucliers ne soient conçus et levés une fois ce que les larrons qualifient de menace se concrétise. Sur le terrain notre administration est chargée d’assurer la levée. Ce fait est tellement patent que souvent l’on serait tenté de dire que le président lui-même fait partie de dociles applicateurs en cachette. Quant à ses ministres, on n’en parle même pas. N’étant pas en mesure de prendre la plus infime de décision sans la recommandation d’un « puissant occulte», nos ministres n’ont, tout simplement et pour la plupart, de titre que l’appellation. Ont-ils vraiment peur pour leurs carrières sachant l’envergure du trafic d’influence dans notre pays ou ne servent-ils que leurs propres intérêts convaincus que la plupart d’entre eux se dédoublent d’hommes d’affaires ?
Tout ce que l’on peut se permettre d’admettre aujourd’hui sans hésitation ce que le contexte par et dans lequel nos ministres sont choisis aujourd’hui est un contexte qui ne leur permet pas de travailler dans l’indépendance totale. Choisis sur des critères claniques, ils n’ont d’autre choix que d’appliquer à la lettre ce que leur dictent ceux qui sont la cause de leurs nominations à ces postes. Peuvent-ils faire mieux ?
Sauf par miracle.
C’est dire alors que tout est fait pour que le pays soit sous la coupe de ce système. Le pouvoir qui veut l’anéantir est celui qui continue de le consolider contre vents et marées et souvent à son propre insu. Et de là croire au changement c’est oublier que la Mauritanie est une vieille vache à terre. Elle ne saurait se tirer d’affaire quand, en l’aidant à se lever, certains de ceux qui sont en mesure effectivement de l’aider, l’appuient davantage.
L’espoir, ainsi, ne pourrait être permis qu’à la seule condition que les secteurs clés( les investissements directs étrangers par exemple) soient reconnus, répertoriés et spécifiés en quoi ils peuvent faire l’objet d’entrave de la part des trafics d’influence, dans le but principal d’être pilotés par le président de la république en personne. Autrement dit, lui-même sera chargé de délivrer dans le cas de cet exemple concret toute la documentation nécessaire à leur autorisation administrative.