03 décembre 2010

Bamba Ould Daramane, une vraie mauvaise imposture ministérielle

Si la meilleure preuve d’amour et de sincérité que l’on puisse témoigner à son pays serait de lui dire ses vérités de manière fidèle, il y a forcément lieu de parler de ces ministères à l’image de celui du commerce, de l’artisanat et du tourisme, ce ministère à qui le sort de centaines de milliers de mauritaniens commerçants, artisans et opérateurs touristiques reste intimement lié mais qui continue regrettablement de briller par le silence et le néant à plusieurs niveaux, en partie digne conséquence de l’amateurisme quant à la manière de s’en prendre.
Ainsi pendant des années et encore cet état de fait s’est soldé par un statisme peuplé de vide mais soutenu inlassablement par une médiatisation aiguisée et toujours orientée à dire ce qui n’existe pas. En effet, combien des fois, on dit et écrit que tout est en voie de changement sur les plans commercial, artisanal et touristique mais qu’à l’aube, le citoyen lambda ait du mal à contempler cette réalité du terrain dont il n’a plus envie de voir ? Combien des fois, on a entendu promulguer des décrets et des arrêtés relatifs, entre autres, à l’organisation de ces secteurs mais dont leur destination finale n’avait été qu’au fond des tiroirs ? Combien des fois, des projets de développement relatifs au commerce, à l’artisanat et au tourisme ont-ils été engagés mais qu’à ce jour encore, rien de ceux-là n’a encore vu le jour ? Oui combien des fois…. ?
On a l’habitude de chercher les causes de cette léthargie à bien des niveaux. Et les explications sur lesquelles, on a toujours voulu se reposer restent, entre autres faits, le manque des moyens. Facile à dire mais difficile à prouver sachant que nul ne peut, au jour d’aujourd’hui, étayer les réalisations, résultats des moyens qui ont été disponibles jusque-là.
Oser tenir que Bamba Ould Daramane serait la raison de toute cette débâcle serait s’enivrer d’excès. Mais ne pas reconnaître qu’aujourd’hui il est la cause principale de tout ce qui est sur la voie de ne pas bien fonctionner sur les plans touristique, artisanal et commercial, c’est insulter les milliers des mauritaniens qui dépendent de ces trois secteurs. En effet, la règle implique que le chef soit toujours responsable et jugé en fonction des résultats. Et pour qu’il y ait des résultats, au chef de savoir comment s’en prendre.
Bamba Ould Daramane est un homme jeune, beau et élégant, un homme qui, dans les normes, doit être en mesure de comprendre les réalités actuelles. Malheureusement à analyser de près l’état dans lequel se trouvent les trois secteurs dont il a la responsabilité, on ne diffamera pas si l’on dit que Ould Daramane n’a rien d’un homme qui sait diriger les hommes, les responsabiliser, les organiser et les motiver. Un pur désert en idées et en convictions dans le cadre d’un pragmatisme professionnel à revoir et recycler de toute évidence.
Le résultat est là affreusement patent : le commerce est devenu un fourre-tout en Mauritanie. On importe tout et de tous les coins du monde. Les produits périmés font légion dans les boutiques exposant la population à des problèmes majeurs de santé. Le marché intérieur n’est nullement protégé. Si on continue à freiner les investissements étrangers par la main droite, de la main gauche on freine la rentabilité des industries mauritaniennes. Nul besoin d’aller très loin. Mais chacun de nous imagine aujourd’hui le sort qui sera réservé prochainement à la Soboma dont les produits sont en rude concurrence avec ceux de coca cola du Maroc ne cessant d’envahir le marché intérieur.
Sur le plan artisanal, que retenir de la Mauritanie à part un secteur artisanal au coma, quelques commerces disséminés ici et là, quelques femmes aux flancs de la mosquée marocaine et d’autres en face du marché capitale concoctant respectivement des tentes (khaïmas) et des nattes. Et tout ceci face à une concurrence étrangère immense, bref une perte progressive de soi au profit de l’autre de jour en jour. Pauvre Judas, comment ose-t-on hypothéquer au prix de rien par amateurisme et incompétence un élément fondamental du patrimoine vivant et de la culture de tout un pays en pleine mondialisation aussi ?
Du point de vue touristique, rien également. Où sont les statistiques, les normes de classement et autres départements indispensables au démarrage du secteur du tourisme dans tout pays au monde à l’image de la direction d’aménagement et de la gestion du foncier à but touristique ou encore l’observatoire du tourisme ?
Pauvre ministère du commerce, de l’artisanat et du tourisme plus proche de Bamba et loin de cette réalité crue de notre monde marquée par le progrès.
Aujourd’hui osons le dire, Bamba est responsable de cet état de fait. Car de même qu’un père est indiscutablement responsable de ce qui se passe chez lui, Bamba est responsable de ce qui ne va pas aujourd’hui au sein du département ministériel qu’il dirige. Les directions ne sont pas des entités autonomes voire indépendantes. Elles constituent des parties intégrantes de son ministère. Bamba a alors le devoir de veiller sur ce qui s’y passe pour décider de ce qui doit se faire et être fait.
Mais tout cela n’est possible que si Bamba descende de temps en temps dans les bureaux, les visite, veille à la présence de son personnel toujours absent, l’oriente et le responsabilise. Cela n’est possible que si Ould Daramane trace des lignes de conduite et veille à leur respect.
Oui cela n’est possible que si, par rapport aux missions de chaque direction, Ould Daramane réunit ses directeurs, leurs dicte des consignes clairs en terme de réalisations et veille à ces consignes en actions urgentes soient appliquées.