09 janvier 2011

Tourisme en Mauritanie : Faut-il désormais croire à la tenue prochaine des assises sur le tourisme et comment pour éviter de manquer une occasion 1 ?

Le Samedi 01 Janvier 2011, j’ai eu à assister à une réunion de sensibilisation organisée par la fédération Upr section Nouakchott 1. En effet il s’agissait, selon les intervenants, dans une dynamique d’établissement des relations directes entre la base et le sommet, d’informer les adhérents au parti sur l’action du gouvernement et ses projets dans un avenir proche tout en s’acquerrant des problèmes de ces derniers. Ainsi au cours des exposés les intervenants n’ont cessé d’insister sur le fait qu’économique, entre autres, les secteurs du tourisme et de l’artisanat font parti désormais des préoccupations majeures du parti et dans un avenir proche de la politique gouvernementale. Il faut reconnaître qu’à la plupart des rencontres auxquelles j’ai pris part ces derniers temps, le message de ce type n’a jamais fait défaut. S’achemine-t-on enfin dans le sens d’un engagement ferme et sérieux dans une politique touristique et artisanale viable et intéressée ?
A la date où nous sommes actuellement, nous ne saurons le dire mais ce qui est sûr ce que rien ne sera plus comme avant touristiquement comme d’ailleurs dans la plupart des secteurs. Et comble des espoirs tant attendus, lors d’une réunion de la commission UPR chargée du tourisme, il a été clairement rappelé la nécessité d’organiser des assises sur le tourisme mauritanien. Dans la foulée des actions concrètes sont en train d’être entreprises. Au courant de ce mois de Janvier, sera organisée au siège central du parti UPR, une journée de réflexion sur le tourisme mauritanien au thème révélateur : « Quelles approches pour concevoir et développer le tourisme en Mauritanie ? ». En effet selon bien d’analyses, cette journée se veut être une étape importante vers l’organisation des assises voire des états généraux du tourisme en Mauritanie.
Aujourd’hui s’il faut reconnaître que le temps est à l’espoir, il n’est pas, pour le moment, à la joie. Loin de là ; surtout pour celui qui connaît notre administration nationale du tourisme reconnue pour ses pouvoirs surnaturels à transformer les élans les plus ultradynamiques en une démarche de tortue introvertie, ses complexes à ouvrir la porte aux idées des autres, les conflits internes qui ne cessent de l’assommer secrètement et surtout son amateurisme quand il s’agit de manager un secteur auquel elle ne pourra bien pourtant s’en sortir que lorsqu’elle reconnaisse à chaque César la place qui lui revient de plein droit et en tant que devoir.
Nous ne sommes pas encore là, c’est vrai. Donc il est logique que tout mauritanien averti sur la place qu’a occupé, jusqu’à présent, le secteur du tourisme dans le tissu socio-économique et culturel de notre pays puisse dire « enfin !» par rapport à cette nouvelle, venant tard certes mais rationnellement à point nommé sachant ce que c’est que réellement le tourisme dans ses paradoxes et au fin fond de ses contraintes.
Mais le temps est aussi à cogiter sur le comment de ces assises dont les résultats attendus ne pourraient être, incontestablement, que le reflet direct de la préparation dont elle fera l’objet. Pour cela, un certain nombre de principes doit être respecté pour réussir: D’abord que ces assises soient supervisées de haut niveau pour être sincères du point de vue fond et forme mais aussi bénéficier de tous les moyens susceptibles de produire des assises dignes de ce nom, ensuite que l’esprit qui motivera ces assises aie pour mission principale de jeter les vraies bases d’un développement touristique sans retour et enfin que chaque entité intervenant conséquemment dans le domaine du tourisme ait son mot dans l’organisation de ces journées.
Et de ce point de vue là, le pari est loin d’être gagné. Car d’autres préoccupations majeures se pointent à l’horizon : L’Etat veut-il sérieusement développer le secteur du tourisme ? Si oui quels objectifs réserve-t-il à ce secteur ? Et jusqu’où sera-t-il en mesure de mobiliser les moyens nécessaires ?
En attendant des réponses claires à ces préoccupations de premier niveau, reconnaissons par nos différentes expériences de multiples états généraux du tourisme dans les grandes destinations touristiques que les secrets de leurs réussites ont été les suivants : Jouer collectivement pendant l’organisation et la tenue de ces assises, programmer en fonction des objectifs ciblés, prendre note de ce qui est essentiel et viable par rapport au niveau actuel de notre activité touristique afin de pouvoir l’appliquer aisément.
N.B : Vous pourrez lire prochainement sur cridem.org un article intitulé : Ministère du commerce, de l’artisanat et du tourisme : De Bamba Ould Daramane aux directeurs en charge du tourisme en passant par Dane Ould Ethmane : Les 10 questions qui permettent de mieux comprendre pourquoi, au-delà des clichés manipulateurs, le tourisme mauritanien est-il réellement en panne ?
Cette enquête est une réponse aux questions suivantes : Au MCAT, Qui fait quoi ? Comment le département du tourisme est-il géré ? Quel est le budget alloué au tourisme ? Comment ce budget est-il dispatché et utilisé entre les différentes directions et les différentes activités ? Qu’est-ce qui est réellement fait avec ce budget et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Pourquoi ? Et où va le budget qui n’est pas utilisé ? Comment le personnel est-il managé ? Pourquoi voyage-t-on ici ? Qui voyage et qui ne voyage pas ? Quels sont les critères de sélection pour les voyages ? Quels sont les grands absentéistes ? Qui sont les grands travailleurs ?