02 février 2010

N'accusons pas le terrorisme, le problème du tourisme mauritanien est avant tout administratif

Depuis 2007, date de premiers attentats terroristes sur le sol mauritanien, notre pays est devenu familier à des attaques similaires, dont le dernier en date est le regrettable enlèvement de deux touristes italiens à Kobéni dans l'extrême sud-est de notre pays. Depuis les commentateurs professionnels et amateurs ne cessent d'en faire écho en avançant régulièrement ce qui est et surtout ce que pourraient être les éventuelles conséquences de tels actes.

Il est évident, sans être expert, que c'est toute notre économie, partant la société, qui en payera les pots cassés. Ne serait-ce que du point de vue quiétude. Mais aller à ne voir que du côté du tourisme en osant, souvent, endosser la responsabilité de la faiblesse de nos arrivées au niveau de ce secteur à ces actes rares que minimes c'est ignorer tout de ce secteur, en amont, dans notre pays.
En effet, difficile voire impossible de ne pas reconnaître les effets de ces attentats sur notre économie en général. Mais quand il s'agit du tourisme, l'honnêteté patriotique, intellectuelle et professionnelle, pour celui qui a déjà séjourné au niveau du ministère en charge de ce secteur, nous contraint à reconnaître que ces actes n'avaient en fait rien ou peu trouvé de réalisé voire de consolidé.
Depuis 1996, date de l'adoption de la déclaration de politique générale de tourisme en Mauritanie par laquelle notre pays s'est engagé à prêter une attention particulière à ce secteur notamment en ce qui concerne sa version sélective, la seule réalisation digne que l'on peut mettre à l'actif de notre direction en charge de ce secteur est la mise en place de quelques arrêtés et décrets relatifs à l'organisation et au fonctionnement de ce secteur, textes d'ailleurs aussi contradictoires qu'ambigus ( attention ! il n'existe pas encore des normes de classement pour les entreprises hôtelières). Ceux-ci, fruits du travail amateur des faux consultants payés pourtant à des millions d'ouguiya par mois, sont pour la plupart plagiés ailleurs notamment des cas des pays qui sont vraiment en avance sur le nôtre du point de vue activité touristique.
Nul besoin de rappeler que le principal frein au bon fonctionnement de ce secteur se situe en amont notamment en terme managérial, à savoir le problème de compétences. Nos autorités ne cessent de faire la sourde oreille vis-à-vis de ce problème en cautionnant le clientélisme à double effets : un tourisme qui ne bouge pas mais aussi et surtout le gaspillage de deniers publics pour rien comme contrepartie. Bravo à la campagne de lutte contre la gabegie !!!!!!!
Et puisqu’il faut quand même un bilan, la fuite de responsabilité est devenue une technique coupe-faim. Allez dans notre direction et essayer de parler de l’état du tourisme dans notre pays, vous en saurez davantage. Même si c’est le sort de votre famille qui est en question.
Tantôt c'est l'Etat qui ne s'en occupe pas sérieusement. Mais qui est cet Etat ? Tantôt, c'est la direction selon les objections de leur propre ministre. A plusieurs reprises, il a réitéré le fait qu'il veut défendre ce secteur auprès du gouvernement afin qu'il bénéficie de l'attention qu'il mérite mais il lui faut un support d'appui. Qui l'élaborera ? C'est aussi cela la véritable préoccupation.
Pourtant certains agents de notre direction n'hésitent pas à faire étalage de leur amateurisme dans ce secteur dont ils ignorent tout lorsqu'il s'agit des décisions techniques. Mais en dehors de cette reconnaissance digne de courage qu'ont-ils fait de plus pour sortir du statisme et l’état d’ivresse dans lesquels la direction se trouve aujourd'hui (l'administration est aujourd'hui face au mur ne sachant pas ce qu'il faut faire. Elle se contente juste d'organiser quelques ateliers ou séminaires de déformation que de formation qui sont devenus d’ailleurs des occasions de règlement de compte entre opérateurs et administrateurs).
Presque rien. Au mois de Décembre dernier après quatre mois de vacances de poste due au fait que l’ex-directrice fut promue ministre, un nouveau directeur fut nommé au moment où on annonçait l’échec du Prcc. Donc 1.200 000 euros ont pris la fumée sans contrepartie palpable. Les premières réunions qu’il a eues à tenir avec les agents de la direction ont perdu de vue encore le véritable problème de la direction. L’on s’est contenté de rappeler encore, une fois de plus et de trop, les nouvelles dépenses pour des formations de prétexte.
Comme quoi, accusez le terrorisme d’être responsable de tous les maux que vit le secteur du tourisme en Mauritanie c’est venir enrichir les boucliers contre ceux, comme moi, qui ne cessent de dire et réitérer que le problème du tourisme mauritanien est avant tout administratif.

1 Comments:

At 03 février, 2010, Anonymous Anonyme said...

Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

 

Enregistrer un commentaire

<< Home