31 janvier 2010

Etat – Jeunes : match nul ou quand s’associer pour mieux servir devient se noyauter pour mieux détruire

Au mois de Décembre dernier avaient eu au palais des congrès à Nouakchott les journées de la jeunesse. Et comme le thème le révélait bien, ces journées se donnaient comme objectif de rappeler le rôle que peut et doit jouer cette frange de la population dans le développement d’un pays. Hasard du temps, j’étais parmi ceux qui titraient au lendemain de la première journée : « journées de jeunesse ou journées de manipulations ? ».
Il est vrai qu’à l’heure actuelle encore je tiens toujours à cette thèse. D’autant plus que ces journées, pour résumer, n’avaient pas eu lieu parce qu’on se soucie de l’avenir de la jeunesse en l’inscrivant dans le cadre d’une politique générale de développement de notre pays mais parce que, en partie, l’intégrisme qu’il fallait prévenir mais qui guettait cette jeunesse ne pouvait servir de terreau à une quelconque initiative, fut-ce celle de vouloir passer pur aux yeux de bailleurs de fonds. Il avait fallu alors ces journées médiatisées aux dents pour appâter notre jeunesse et détourner son attention qui était à la solde du désespoir.
Croire que ce plan réussira c’est oublier que cette jeunesse est la production génétiquement photocopiée de ces grands et que de par et d’autre il y a des intentions inavouées. Les vieux cherchaient à manipuler en convaincant que tout ira à merveille désormais. Les jeunes cherchaient des décaissements des fonds pour leurs oniriques associations qui ressembleront plus à des prétextes qu’à des véritables engagements pour le développement social.
Quoiqu’il en soit et s’il faudra juger par la fin, disons simplement que l’option de la création d’association avait été la plus probable. D’ailleurs n’avait-t-on pas assisté à un marathon de présentation de projets ? Mais en est-on pour la plupart aujourd’hui ?
Je ne saurais vous répondre. Seulement ce que je sais est qu’avoir un papier n’a jamais été aussi un parcours de combattant comme aujourd’hui. Il n’est pas rare de rencontrer des trentaines de jeunes amassés devant nos administrations à la recherche de leurs autorisations de création d’association. C’est sûr, certains d’entre eux sont parvenus à s’en procurer et se sont mêmes lancés sur la voie de la concrétisation de leurs rêves : chercher les fonds et se mettre à l’action.
Mais sérieusement de quelle lutte il s’agit pour la plupart ?
Pour s’en rendre compte écoutez plutôt ce que me dit cet ami : « Sais-tu, mon petit. Moi avec mon diplôme de troisième cycle je ne sais quoi faire. Si seulement je savais que je pouvais gagner des millions sans rouiller mes pantalons sur des bancs mal limés, je n’allais pas attiser les colères de mon papa chaque fois que je lui demandais de m’acheter un cahier. Ces derniers temps je suis membre d’une association. Je gagne dans un mois le double de ce que mon père gagne pendant une année en tant que fonctionnaire de l’Etat. Et pourtant notre bureau ne s’ouvre qu’une fois par mois. Quant à ce pour quoi on est reconnu accomplir, cela ressemble plus à un rêve qu’à la réalité. C’est ce qu’on appelle être intelligent… »
Tout est dit sans langue de bois. Donc de ces journées aucune partie n’a perdu.
Pire encore s’associer aujourd’hui en Mauritanie, à quelques rares exceptions de près, signifie, tout simplement, se servir du pauvre pour s’accouder. Ainsi n’entend-on pas chaque fois les cris des pauvres qui se disent volés ou manipulés par quelques clans escrocs.
C'est pour alors dire que l’Etat a une responsabilité dans cet état de fait. Lui qui doit veiller au bien du citoyen ne doit pas légaliser des associations d’escrocs et au cas où elles existent clandestinement, il doit les déguerpir et les punir. Quant à celles qui existent légalement, elles doivent faire l’objet d’une inspection délicate et doivent toujours rendre des comptes.