12 août 2010

Le tourisme saharien a-t-il de l'avenir ?

Même si la question semble être, de toute évidence, de portée pessimiste, elle mérite, tout de même, d’être posée. Elle mérite d’être posée et à travers elle, celle relative aux pays qui sont basés essentiellement sur ce type de tourisme dans le cadre de leurs activités touristiques. Elle mérite d’être posée compte tenu des exigences d’un secteur reconnu être l’un des plus sensibles et fragiles mais qui se retrouve depuis un certain nombre d’années face à ce qu’il a toujours banni de ses ingrédients les plus complémentaires à savoir l’insécurité.
En effet, depuis le 11-septembre 2001, notre monde semble s’engager dans une lutte confuse et sans merci contre le terrorisme et tout ce qui le signale. Dans cette campagne, la confusion, la stigmatisation et les sentiments inavoués d’exclusion de l’autre ont été les armes de bonne conduite. Des personnes se sont trouvé alors victimes sans avoir pourtant fait bouger le petit pouce. Les victimes d’autres causes se sont fait incorporer dans le contre-courant sans qu’elles n’aient une relation quelconque à ce jeu. Des communautés entières ont appréhendé le message par antiphrase. Le comportement est devenu une idéologie pour s’ériger en mentalité. C’est dire que le phénomène a atteint une ampleur de dimension mondiale à laquelle seule une contre-offensive mondiale semblait être la solution adéquate.
Le combat s’est alors décentralisé et fut même planifié parmi les politiques prioritaires des gouvernements. La contre-offensive qui s’en était suivie est de telle sorte que les rafles sont devenues les conséquences d’une affaire de soupçon. Il a fallu alors aux terroristes de trouver de nouveaux abris : le Sahara et tout ce qui le ressemble.


En effet ces no mans’ land s’étendant sur des millions de kilomètres particulièrement inhabités ne sont pas faciles à gérer surtout pour des pays à sécurité sous perfusion étrangère. Faits des dunes de sables, des montagnes et d’autres grottes, il y est facile de vivre sans souci d’une interpellation subite.
C’est ici que beaucoup des terroristes pour la plupart originaires de cet univers se sont forgé des habitats sous des appellations révélatrices et tentaculaires. C’est ici qu’ils kidnappent, maintiennent ou décapitent leurs pauvres proies en général des occidentaux. C’est aussi d’ici qu’ils font leurs doléances pour la plupart satisfaites.
Depuis 2007, et malgré les nombreux combats qui leur sont opposés, les terroristes du Sahara particulièrement, n’ont pas perdu grande chose de leur force. Avec des doléances très souvent honorées, ces mouvements par leurs nombreux coups contre certaines armées sont parvenus à se bâtir un arsenal militaire d’une grande envergure.
Et chaque jour, ils se font parler d’eux en continuant de porter un coup retentissant à tout ce qui peut être rentable à cette région dont le tourisme.
Bien qu’on ne dispose pas encore des chiffres révélateurs de cet état de fait, tout celui qui connait bien le Sahara sait qu’il n’attire plus grand monde. De grands pays émetteurs, des déclarations officielles déconseillent leurs ressortissants à se rendre dans ces zones. Des tours operateurs ne cessent d’annuler leurs vols. Si les saisons sont retardées généralement, elles sont tout simplement annulées dans la plupart des temps.
Aujourd’hui, une question semble être plus qu’opportune à être posée. A savoir si le tourisme saharien a-t-il vraiment de l’avenir.
A la lumière de ce qu’on vient de voir, la réponse ne fera pas de doute. Mais avec des politiques touristiques bien ficelées, l’on peut se permettre de rêver. Mais qu’en est-il exactement de notre pays ?
La mort du tourisme saharien signifiera celle du tourisme en Mauritanie
En prenant connaissance du contenu des nombreuses études faites jusque-là sur le tourisme mauritanien notamment dans le cadre de son développement, il est impossible de ne pas lire que parmi les raisons de notre retard touristique y figure en bonne partie notre stratégie de monoproduit. Conséquence de la spontanéité de notre activité touristique, la concentration sur le Sahara est devenue aujourd’hui une entrave à l’épanouissement du secteur du tourisme malgré une mosaïque d’atouts touristiques.
Que faut-il alors faire ?

Par l’importance de ses potentialités touristiques, la Mauritanie mérite plus qu’un seul type de tourisme. Il est vrai que dans cette dernière décennie, la tendance va dans ce sens, mais pas sûrement avec l’intensité méthodique qu’il fallait. La diversification de nos produits reste encore un souci majeur pour les promoteurs. Quant aux autorités compétentes, les efforts restent encore entravés par le manque des moyens humains et matériels. Il s’ensuit une politique de diversification morose flirtant avec le désordre. En effet la réalité est que le secteur du tourisme est victime d’un manque de politique étatique contrairement à la religion, la santé, la jeunesse et à moindre niveau l’agriculture. Bien vrai que le secteur est devenu une préoccupation quotidienne de beaucoup de mauritaniens avec des faits concrets sur le terrain, les autorités semblent être préoccupées ailleurs. Mais jusque quand exactement ?