16 août 2010

Les soninkos peuvent-ils s'unir ?

La simple idée de s’unir est merveilleuse. L’idée de s’unir en donnant suite à celle-ci dans le but de contribuer à l’essor de la région d’où on vient ne peut être encore plus que merveilleuse surtout lorsqu’il s’agit d’une région comme le Guidimakha au potentiel de développement énorme, agropastorale, carrefour de trois pays et concentrant la plus forte communauté migratoire en Europe mais qui, malheureusement, ne cesse de tapir dans un sous-développement inexplicable.
Mais faut-il simplement rappeler que cette phase, prise de conscience des choses, a à son compte plusieurs précédentes dont plus de 98 % sont regrettablement tombées dans l’eau. Et les 02 % pour lesquelles il y a possibilité de s’enorgueillir sont restées ce qu’elles sont, autrement dit des coquilles vides qui n’ont accompli d’un iota ce pour lequel elles existent pourtant. Socio-politiquement, notre descente aux enfers ne connait plus de répit à un moment où le Guidimakha de l’émigration ne cesse pourtant de céder la place progressivement au Guidimakha des cadres pluridisciplinaires.
La vérité est qu’au-delà de toute logique de langue de bois, ces initiatives de regroupement pour une lutte commune n’ont jamais été motivées par une sincérité quelconque. Initiées par quelques opportunistes aux élans inavoués, ces unions n’ont servi que leurs initiateurs qui, une fois, bien secourus n’ont jamais hésité à dresser les uns contre les autres en faisant recours au clanisme sous toutes ses formes. Une race contre une autre. Une ethnie contre une autre. Voire une caste contre une autre. Chacun cherche à gagner au dessus de l’autre. A plusieurs reprises, il a été donné de constater que des ressortissants d’une même ethnie s’insurgent contre la nomination d’un d’entre eux pour la simple raison qu’il est de tel nom ou de tel autre. Ce sont ces comportements et ces attitudes démagogiques qui ont toujours freiné la réussite des regroupements.
Aujourd’hui encore même s’il y a lieu de faire table rase à ce passé, les expériences ne sont pas à ignorer. A savoir qu’afin que l’union soit possible, il est indispensable que les décisions soient démocratiques, que les chefs ne se choisissent pas mais qu’on les choisisse mais aussi et surtout que les femmes et les enfants aient la place qui leur revient en ayant droit aux prises de décisions. Et cela au-delà de tout préjugé.