13 février 2008

La portée touristique de la CAN 2008

L’édition 2008 de la coupe d’Afrique des nations est bien finie. Les gagnants ont gagné. Les perdants ont aussi perdu. Mais la plus grande gagnante dans cette édition en réalité est le pays hôte, le Ghana. Le pays de Kuameh NKrumah ne s’est pas en réalité contenté que de sa troisième place. Avec environ 1 million de visiteurs dans l’écart de deux semaines et + 1 milliard de téléspectateurs à travers le monde entier, le Ghana qui n’a pas de souci d’ailleurs vu son image déjà confortable, a pu bien engranger de bonnes opinions au cours de cette petite retrouvaille continentale.

Si plusieurs recors sportifs furent battus au cours de cette édition, sur le plan touristique également il y a eu du nouveau. Dans les éditions précédentes, nous étions habitués à de déjà vus. Rien ne retenait le spectateur joyeux ou déçu devant son petit écran après le match sauf le petit moment de liesse qui voyait les gagnant brandir leur trophée ou les perdants essuyer leurs larmes. Le Ghana de 2008 a pu démontrer que les retrouvailles au niveau international lorsque les passions sont laissées à elles-mêmes, peuvent signifier autre chose que celles qui l’ont vu se tenir. Aujourd’hui, en réalité parmi le milliard de téléspectateurs fans du ballon rond qui ont suivi la CAN, rares seraient ceux qui n’ont pas désormais une idée de ce pays. Si Essien a légué à la plupart des joueurs sa danse de canard, lorsqu’il arrive à marquer un but, celle-ci pourtant ne fut qu’une infime partie de ce qu’on a pu contempler de son pays. La finale qui a mis aux mains les lions indomptables aux pharaons fut vraiment une opportunité bien exploitée.

L’on a découvert le Ghana à travers ses hommes bien bâtis et musclés jusqu’au crâne faisant gronder des tam-tams élégants. Une culture riche et enracinée véhiculée par des tenues traditionnelles multicolores rimant exactement avec les sourires qui poussent des beautés d’ébène. Tout cela dans un décor qui ne saura ne pas envenimer et charmer. En réalité nous, tous, étions charmés. Une fillette, épaules découvertes, portée par quatre hommes à l’image d’un roi de l’empire de Ghana, tenant entre ses petites mains sages le trophée de toutes les peines, armée d’un sourire endiablé constitue vraiment un appât qui saura bien harponner toutes les âmes avides. Ainsi fut le Ghana 2008 qui a été aussi une occasion de découverte des réalités africaines. Après cette CAN qui n’a pas l’idée, même intérieure, d’aller découvrir NKrumah dans son tombeau.

Ça aussi s’appelle l’esprit d’initiative.
Soulé Abdou Diarra