08 août 2012

« Ligha’a ma’a cha’ab » 2012 du point de vue tourisme ?

« Ligha’a ma’a cha’ab », version 2012, est bien terminée. Le temps est désormais aux points de vue et autres interprétations de tout bord. Et chacun y va de ce qui l’intéresse. Auteur d’une publication à la veille de cette ultime rencontre d’Atar sous le titre « Tourisme en Mauritanie, Excellence Mr. le président, je vous écris cette lettre », il m’échoit aussi de revenir sur cette rencontre afin d’y voir ce qu’il en est exactement du point de vue touristique.
En effet, si dans une de mes publications titrée « ligha ma’a cha’ab 2012: Ould Abdel Aziz, un président assagi ? », j’avais eu à dire que « l’édition 2012 s’apparente mieux à une occasion pour le président de s’excuser des offenses commises à l’égard des hommes d’affaires de cette région juste après sa prise de pouvoir en 2009 qu’à un souci d’apporter une vraie réponse aux vrais problèmes de la région. », cette vérité reste encore plus patente quand il s’agit du tourisme.
Toutefois, au-delà des décisions occultes qui pourraient être entreprises par-ci par-là, qu’est-ce que la réalité crue de cette rencontre nous a permis d’espérer du point de vue touristique ? Autrement dit, la rencontre d’Atar a-t-elle été vraiment au rendez-vous du point de vue touristique ? Quelles sont les mesures prises par son excellence dans ce cadre ?
Rappel
Quand j’apprenais, il ya de cela quelques semaines, le voyage que devrait effectuer Ould Abdel Aziz à Atar, ma joie était sans limite. Car, à mes yeux, Atar symbolise le tourisme et partant une activité à laquelle a dépendu pendant presqu’une décennie la vie des milliers de gens mais qui a malheureusement souffert du manque d’attention de hautes autorités.
S’il est inutile de rappeler ce qu’a eu comme effets cette situation contradictoire à plus d’un niveau, à notre sens, Atar la touristique devenue Atar la répudiée allait devenir Atar la solution avec cette visite.
Mais hélas.
De cette « Ligha’a ma’a cha’ab » version 2012, du point de vue touristique, le président, avec un air mi-figue mi-raisin, a plutôt joué sur les mots à travers une déclaration à emporte-pièce mais qui semble résumer tout. Cette déclaration selon laquelle leur « présence à Atar fait partie des solutions aux problèmes du tourisme », si elle n’est pas spontanée, d’une part est révélatrice d’une recommandation explicite à recourir au tourisme interne qui n’est par essence que cette forme de tourisme qui « comprend les activités d’un visiteur résident dans les limites du pays de référence, dans le cadre d’un voyage de tourisme interne ou d’un voyage du tourisme émetteur ».
Mais d’autre part, elle révèle que l’ironie est devenue un moyen de fuir ses responsabilités surtout quand il s’agit du tourisme réduit ces dernières années à moins que rien surtout quand il s’agit de sa version internationale.
Grosso modo, si ce n’est espoir, « ligha ma’a cha’ab 2012 » a laissé les passionnés du tourisme sur leur faim.
La vérité est que le boss semblait manquer de tout. Ni chiffres, ni idées réalisables et à court d’idées en matière de tourisme, il fait incessamment recours aux raccourcis sous forme d’ironie.
Voilà qu’en laps de temps, tout un rendez-vous fut manqué. Ce qui est évident, ce que ni les autorités compétentes, ni les associations dans le domaine du tourisme, ni la fédération, ni, non plus les initiatives individuelles n’ont véritablement joué le jeu.
Cette débâcle a révélé que le tourisme mauritanien manque drastiquement d’hommes et femmes de conviction, organisés ou non en lobby ou autres groupes de pression sensés défendre ses intérêts.   
En conséquence là où il fallait s’attendre à ce qu’Aziz annonce que le tourisme dans sa version faisable soit l’objet d’une attention politique particulière, nous nous sommes retrouvés face à un père de famille qui fait la morale à un enfant à base des calmants étiquetés « espoir ».
Ainsi est le destin du tourisme en Mauritanie. Triste destin.

07 août 2012

LIGHA’A MA’A CHA’AB 2012: OULD ABDEL AZIZ, UN PRESIDENT ASSAGI ?

Dans la soirée du 05 Août 2012, Ould Abdel Aziz célébrait à Atar, à l’occasion de sa fameuse « ligha ma’a chaab » la troisième année de son accession au pouvoir en Mauritanie.

Contrairement aux deux précédentes sorties, la « ligha ma’a chaab » de cette année a l’originalité d’être tenue à Atar, la ville de Ould Taya mais aussi la capitale touristique de la Mauritanie.

C'est, à dire qu’au-delà de la politique politicienne, l’évènement devrait avoir le mérite d’être à la hauteur des attentes immenses dans ce coin de la Mauritanie.

Mais hélas. La « ligha ma’a chaab » de cette année s’apparentait mieux à une occasion pour le président de s’excuser des offenses commises à l’égard des hommes d’affaires de cette région juste après sa prise de pouvoir en 2009 qu’à un souci d’apporter une vraie réponse aux problèmes de la région.

A Atar, ce n’est pas le Aziz que l’on connait d’habitude qui était face au peuple. Mais un Aziz assagi dans sa façon de parler, un Aziz, nouvel amateur de la langue des bois qu’il répugnait pourtant autrefois.  

Bien que les phrases qu’il a « parcœurisées »  du type « n’est esclave que celui qui le veut », « nous ne sommes pas en guerre contre Alqaida » restent encore une partie non-négligeable de son dico perso, Ould Abdel Aziz a acquis plus d’expérience qu’autrefois. Il ne conteste plus, il minimise. Il ne particularise plus mais généralise.

Aussi, cet homme qui avait du mal à accueillir par le sourire est désormais friand d’éclats de rire. Et cerise sur le gâteau, la posture par laquelle il a clos la soirée rappelle qu’en Mauritanie aussi, on peut avoir notre Steve Job national à la tête du pays.

Enfin de compte, faut-il résumer que la « ligha ma’a chaab » de 2012, introduit une nouvelle ère dans la gouvernance de Ould Abdel Aziz ?

Rien n’est moins sûr mais attendons et voyons…………… 

04 août 2012

Tourisme en Mauritanie, Excellence Mr. le président, je vous écris cette lettre

Demain, 05 Août 2012, pour la troisième fois consécutive vous serez face au peuple mauritanien à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de votre troisième année d’arrivée au pouvoir. Un rendez-vous annuel pour non seulement faire le bilan de vos différentes actions à la tête de l’Etat mauritanien mais aussi s’expliquer sur les décisions que vous aviez dues prendre mais qui restent encore incomprises de la part du citoyen lambda.

Oui, à l’occasion de cette troisième sortie, vous allez échanger de vive voix avec le peuple et cerise sur le gâteau, dans une des régions où, parait-il, vous avez du mal à vous faire admettre.  Question de principes ou simple casting politicien dans l’exécution de vos promesses de campagne ?

Seule l’histoire pourra nous en dire un jour davantage. Pourtant, à bien de points de vue, c’est de ce constat que dépend le succès de cette sortie d’Atar.

En effet, plus qu’une occasion de tarir l’opposition de l’une de ses potentielles ressources, la sortie d’Atar doit être une chance de responsabiliser chaque mauritanien en le reconsidérant dans le rôle qui lui sied de droit en tant que citoyen loin des conflits partisans.

Elle doit être également l’occasion de mettre en valeur même théoriquement toute activité socio-économique à laquelle peut s’intéresser une seule personne du peuple dont vous avez l’honneur de diriger. Combien de mauritaniens vivent-ils du tourisme ? Combien des touristes recevons-nous annuellement ? Combien sont-elles évaluées les recettes touristiques annuelles ?

Excellence, si toute tentative de réponse à ces questions ne peut relever que de l’à-peu-près, il est inutile de vous rappeler que la ville où vous vous trouvez actuellement est la ville la plus touristique de la Mauritanie.

C’est ici que pendant des années des vols directs en provenance de Paris atterrissaient avec à leur bord plusieurs touristes. C’est ici que beaucoup de mauritaniens ont fait leur nouvelle destination quand tout devenait difficile à l’intérieur du pays.

Ici, les perspectives de développement étaient claires et s’annonçaient durables car, tout simplement avec Atar, l’espoir d’une émergence touristique était une réalité.

Oui, Excellence, c’est aussi d’ici que viennent beaucoup de ceux qui ont tout perdu après la débâcle du tourisme. Atar, la touristique n’est plus que l’image d’elle-même. La ville solution devient peu à peu, depuis 2007, la ville taboue. Tout semble tendre vers la mort ici.

Avec votre visite animée, l’activité principale de cette ville qui est le tourisme aura droit d’être citée. Il aura droit d’être cité dans sa version de tourisme interne, une version qui ne demande que la volonté politique et surtout votre majestueuse recommandation.

En tout cas, il y va de la réalisation de quelques uns des objectifs latents assignés à cette sortie  d’Atar.