« Ligha’a ma’a cha’ab » 2012 du point de vue tourisme ?
« Ligha’a ma’a cha’ab », version 2012,
est bien terminée. Le temps est désormais aux points de vue et autres
interprétations de tout bord. Et chacun y va de ce qui l’intéresse. Auteur
d’une publication à la veille de cette ultime rencontre d’Atar sous le titre
« Tourisme en Mauritanie, Excellence Mr. le président, je vous écris cette
lettre », il m’échoit aussi de revenir sur cette rencontre afin d’y voir
ce qu’il en est exactement du point de vue touristique.
En effet, si dans une de mes publications titrée « ligha
ma’a cha’ab 2012: Ould Abdel Aziz, un président assagi ? », j’avais eu à
dire que « l’édition 2012 s’apparente mieux à une occasion pour le
président de s’excuser des offenses commises à l’égard des hommes d’affaires de
cette région juste après sa prise de pouvoir en 2009 qu’à un souci d’apporter
une vraie réponse aux vrais problèmes de la région. », cette vérité reste
encore plus patente quand il s’agit du tourisme.
Toutefois, au-delà des décisions occultes qui
pourraient être entreprises par-ci par-là, qu’est-ce que la réalité crue de
cette rencontre nous a permis d’espérer du point de vue touristique ? Autrement
dit, la rencontre d’Atar a-t-elle été vraiment au rendez-vous du point de vue
touristique ? Quelles sont les mesures prises par son excellence dans ce
cadre ?
Rappel
Quand j’apprenais, il ya de cela quelques semaines,
le voyage que devrait effectuer Ould Abdel Aziz à Atar, ma joie était sans
limite. Car, à mes yeux, Atar symbolise le tourisme et partant une activité à
laquelle a dépendu pendant presqu’une décennie la vie des milliers de gens mais
qui a malheureusement souffert du manque d’attention de hautes autorités.
S’il est inutile de rappeler ce qu’a eu comme effets
cette situation contradictoire à plus d’un niveau, à notre sens, Atar la touristique
devenue Atar la répudiée allait devenir Atar la solution avec cette visite.
Mais hélas.
De cette « Ligha’a ma’a cha’ab » version
2012, du point de vue touristique, le président, avec un air mi-figue mi-raisin,
a plutôt joué sur les mots à travers une déclaration à emporte-pièce mais qui
semble résumer tout. Cette déclaration selon laquelle leur « présence à Atar fait partie des solutions aux problèmes du
tourisme », si elle n’est pas spontanée, d’une part est révélatrice d’une
recommandation explicite à recourir au tourisme interne qui n’est par essence
que cette forme de tourisme qui « comprend les activités d’un visiteur résident dans les limites du pays de référence,
dans le cadre d’un voyage de tourisme
interne ou d’un voyage du tourisme
émetteur ».
Mais d’autre part, elle révèle que l’ironie est
devenue un moyen de fuir ses responsabilités surtout quand il s’agit du
tourisme réduit ces dernières années à moins que rien surtout quand il s’agit
de sa version internationale.
Grosso modo, si ce n’est espoir, « ligha ma’a
cha’ab 2012 » a laissé les passionnés du tourisme sur leur faim.
La vérité est que le boss semblait manquer de tout.
Ni chiffres, ni idées réalisables et à court d’idées en matière de tourisme, il
fait incessamment recours aux raccourcis sous forme d’ironie.
Voilà qu’en laps de temps, tout un rendez-vous fut
manqué. Ce qui est évident, ce que ni les autorités compétentes, ni les
associations dans le domaine du tourisme, ni la fédération, ni, non plus les
initiatives individuelles n’ont véritablement joué le jeu.
Cette débâcle a révélé que le tourisme mauritanien
manque drastiquement d’hommes et femmes de conviction, organisés ou non en
lobby ou autres groupes de pression sensés défendre ses intérêts.
En conséquence là où il fallait s’attendre à ce qu’Aziz
annonce que le tourisme dans sa version faisable soit l’objet d’une attention
politique particulière, nous nous sommes retrouvés face à un père de famille
qui fait la morale à un enfant à base des calmants étiquetés
« espoir ».
Ainsi est le destin du tourisme en Mauritanie.
Triste destin.