31 janvier 2010

Bon à savoir


Conception et organisation: Soulé Abdou Diarra

Etat – Jeunes : match nul ou quand s’associer pour mieux servir devient se noyauter pour mieux détruire

Au mois de Décembre dernier avaient eu au palais des congrès à Nouakchott les journées de la jeunesse. Et comme le thème le révélait bien, ces journées se donnaient comme objectif de rappeler le rôle que peut et doit jouer cette frange de la population dans le développement d’un pays. Hasard du temps, j’étais parmi ceux qui titraient au lendemain de la première journée : « journées de jeunesse ou journées de manipulations ? ».
Il est vrai qu’à l’heure actuelle encore je tiens toujours à cette thèse. D’autant plus que ces journées, pour résumer, n’avaient pas eu lieu parce qu’on se soucie de l’avenir de la jeunesse en l’inscrivant dans le cadre d’une politique générale de développement de notre pays mais parce que, en partie, l’intégrisme qu’il fallait prévenir mais qui guettait cette jeunesse ne pouvait servir de terreau à une quelconque initiative, fut-ce celle de vouloir passer pur aux yeux de bailleurs de fonds. Il avait fallu alors ces journées médiatisées aux dents pour appâter notre jeunesse et détourner son attention qui était à la solde du désespoir.
Croire que ce plan réussira c’est oublier que cette jeunesse est la production génétiquement photocopiée de ces grands et que de par et d’autre il y a des intentions inavouées. Les vieux cherchaient à manipuler en convaincant que tout ira à merveille désormais. Les jeunes cherchaient des décaissements des fonds pour leurs oniriques associations qui ressembleront plus à des prétextes qu’à des véritables engagements pour le développement social.
Quoiqu’il en soit et s’il faudra juger par la fin, disons simplement que l’option de la création d’association avait été la plus probable. D’ailleurs n’avait-t-on pas assisté à un marathon de présentation de projets ? Mais en est-on pour la plupart aujourd’hui ?
Je ne saurais vous répondre. Seulement ce que je sais est qu’avoir un papier n’a jamais été aussi un parcours de combattant comme aujourd’hui. Il n’est pas rare de rencontrer des trentaines de jeunes amassés devant nos administrations à la recherche de leurs autorisations de création d’association. C’est sûr, certains d’entre eux sont parvenus à s’en procurer et se sont mêmes lancés sur la voie de la concrétisation de leurs rêves : chercher les fonds et se mettre à l’action.
Mais sérieusement de quelle lutte il s’agit pour la plupart ?
Pour s’en rendre compte écoutez plutôt ce que me dit cet ami : « Sais-tu, mon petit. Moi avec mon diplôme de troisième cycle je ne sais quoi faire. Si seulement je savais que je pouvais gagner des millions sans rouiller mes pantalons sur des bancs mal limés, je n’allais pas attiser les colères de mon papa chaque fois que je lui demandais de m’acheter un cahier. Ces derniers temps je suis membre d’une association. Je gagne dans un mois le double de ce que mon père gagne pendant une année en tant que fonctionnaire de l’Etat. Et pourtant notre bureau ne s’ouvre qu’une fois par mois. Quant à ce pour quoi on est reconnu accomplir, cela ressemble plus à un rêve qu’à la réalité. C’est ce qu’on appelle être intelligent… »
Tout est dit sans langue de bois. Donc de ces journées aucune partie n’a perdu.
Pire encore s’associer aujourd’hui en Mauritanie, à quelques rares exceptions de près, signifie, tout simplement, se servir du pauvre pour s’accouder. Ainsi n’entend-on pas chaque fois les cris des pauvres qui se disent volés ou manipulés par quelques clans escrocs.
C'est pour alors dire que l’Etat a une responsabilité dans cet état de fait. Lui qui doit veiller au bien du citoyen ne doit pas légaliser des associations d’escrocs et au cas où elles existent clandestinement, il doit les déguerpir et les punir. Quant à celles qui existent légalement, elles doivent faire l’objet d’une inspection délicate et doivent toujours rendre des comptes.

30 janvier 2010

Association ou manipulation ??????

Hier, Vendredi, au soir, au cours d’une des nombreuses discussions que j’ai l’habitude de tenir avec certains jeunes de ma ville, mon grand-frère chargé par les initiateurs d’une association de ressortissants de notre quartier à Sélibaby nous a informés de la tenue de leur assemblée générale qui devrait avoir lieu le lendemain. Seulement avant qu’il finit de transmettre son message voilà que les désistements pleuvent de toute part. Etant étranger dans tout cela, j’ai essayé de faire le mieux afin de m’en rendre compte de la réalité du fond. Ainsi mes premières questions étaient les suivantes : Quelle association s’agit-elle ? Quelle est sa raison d’être ? Quand a-t-elle commencé à exister ? Qu’est-ce qu’elle s’est fixé comme objectifs ? Qui sont les membres actifs de cette association ? Quelles sont les réalisations jusqu’à présent ?

Les différentes réponses, que j’ai pu avoir de ces questions m’ont convaincu d’un certain nombre de faits qui ne contribuent sûrement pas à la consolidation d’une quelconque union.
Inutile de revenir sur chacune de ces réponses mais quelques unes d'entre elles méritent qu'on y s'attarde en peu de temps. Ainsi, permettez-moi de vous dire qu'il s'agit pour le moment d'un simple engagement, disons tout simplement, d'une simple volonté mais à bien des avis qui est en train de prendre la direction d'un mauvais mur.

Pour s’en convaincre remontons au contexte qui a vu naître cette association. L’on peut juste dire qu’elle est l’issue d’une certaine prise de conscience d’une réalité non désirable et regrettable faite de manipulation et trafic d’influence où certains en clans mangent sur le dos de ceux qui sont pourtant les acteurs du terrain. Avec cette prise de conscience tout homme sensé ne peut s’attendre que d’un virage de quelques degrés de différence au moins par rapport à la mentalité qui avait été la cause de la première ou seconde perte. Mais lorsque les acteurs qui ne sont pas des sujets ne se sentent responsabilisés que lorsqu’il y a lieu de faire le nombre, à mon avis et d’ailleurs de celui de tout celui qui réfléchit bien, il y a lieu de lever quelques boucliers.
Mais que ces boucliers ne se lèvent pas par la boude tout court et pour le moment. Qu’ils s’ajustent et se dressent parce qu’on refuse de reconnaître leurs droits à savoir celui de dire tout, celui de demander tout et celui d’avoir un représentant au sein de l’entité chargée de prendre des décisions.
Quant à l’idée générale sur ladite association, à mon avis, et selon mes premiers éléments d’informations, elle relève plus d’une envie de nuire que d’être le bien de tous. Si tel n’est pas le cas, la transparence, tout de même, fait énormément défaut.
On ne s’associe pas pour le simple plaisir de s’associer. Si c’est le cas l’union sacrée de notre société par identité valait mieux être consolidée. On ne s’associe pas sur des arguments « arbre de la forêt ». On s’associe parce qu’on se sent utile.
Dans une société aussi pauvre où le pain quotidien reste la seule préoccupation du citoyen, vouloir s’en passer de l’idée de la transparence, c’est se convaincre d’être voué à l’échec. Mal fait, bien fait, tout ce gnimi-gnama n’est pas l’affaire du pauvre. L’essentiel c’est la fin qui ne doit faire fi d’une responsabilisation continue.
Un combat ne saurait être prompt et conséquent lorsqu’il manque de clarté dans le concept et tant qu’il est affaire de temps-en-temps.
La vérité est là. Ce que « les petits » comme on le dit ici se sentent trahis et manipulés. Et prouvez alors qu’ils ne le sont pas.
Affaire à suivre………
Pour dire que voler n’est pas que l’affaire des géants.

28 janvier 2010

Tourisme en Mauritanie, un grenier méconnu: Quand on attend tout d'une administration qui ne se reconnait pas responsable du destin de ce secteur

En 2008, le monde a enregistré + 900 millions d’arrivées touristiques et + 1000 milliards de $ comme recettes. Si l’on se permet juste d’imaginer ce que tels chiffres pourraient avoir comme impacts en termes de retombées socio-économiques, il sera aisé de comprendre pourquoi le tourisme, dont il est question ici, fait essentiellement de relations humaines, est devenu, en un laps de temps, un des secteurs clefs de l’économie mondiale.
Cet enjeu, réel dans certaines de régions de notre pays aussi où le tourisme se fait mot d’ordre, heureusement, fut vite compris par nos autorités politiques qui l’ont traduit, dès 1994, en un acte concret: L’adoption d’une déclaration de politique générale du tourisme en Mauritanie dans laquelle notre choix stratégique de développement de ce secteur s’est porté sur le tourisme sélectif. Autrement dit, un tourisme qui contribuerait largement au développement socio-économique de notre pays sans porter préjudice à notre riche patrimoine tant naturel qu’humain sur le plan matériel qu’immatériel. Dans la foulée plusieurs actions furent entreprises dont la loi N° : 96-023 du 07 Juillet 1996 portant organisation de l’activité touristique dans notre pays suivie de l’approbation de plusieurs décrets et arrêtés.
Cependant, bien que cet intérêt manifeste vis-à-vis du secteur du tourisme ne se soit prononcé que tardivement, l’on peut, par l’expérience, reconnaître, que les résultats sur le terrain ne se mesurent pas encore, pour autant, au temps et efforts (crus être) consentis depuis cette date fatidique.
En effet, notre tourisme reste encore à la délicate phase de balbutiement. Spontané et informel, il reste tributaire au plus petit de bourdonnements. L’impact que les charniers ne peuvent provoquer ailleurs, un cas isolé d’instabilité le fait chez nous. Ne disposant pas des chiffres exacts et fiables sur le secteur en terme d’arrivées, de nuitées et de recettes, chiffres qui permettent de prendre les décisions adéquates qui s’imposent, la défaillance a toujours caractérisé la conception, la planification et la coordination de quelques stratégies de développement touristique dans notre pays tant sur les plans administratif, marketing que dans le domaine juridique.
Malheureusement, la réalité sur le terrain n’a été que le fidèle reflet de cet état de fait regrettable. Toutefois, il est à reconnaître que même avec un aspect saisonnier, le tourisme existe bien et ne peut qu’exister en Mauritanie et aussi à un niveau appréciable. C’est l’administration qui ne dispose pas des statistiques. Mais à estimer simplement les arrivées en tourisme d’affaires, les déplacements pour des raisons de santé ou à but religieux, le tourisme individuel international, le tourisme sportif (cas de rallyes), le tourisme affinitaire et de découverte, l’on peut hasarder le chiffre de 20 000 par années (tourismes national et international confondus). Si l’on a habitude de dire que là où ça pue il y a les mouches, force est de reconnaître aussi qu’il y a des gens qui servent ces déplacés. Il s’agit notamment des employés de nos établissements touristiques et hôteliers qui ne cessent de pulluler comme à l’annonce d’un événement d’envergure, des commerces d’artisanat, des guides locaux. Même si là également les chiffres manquent, les estimations tendront, tout de même, vers les 30 000 pour les seules villes de Nouakchott, Atar et Nouadhibou. A côté de tout cela, l’on ne saura ne pas rappeler les autres retombées socio-économiques palpables surtout lorsqu’il s’agit du tourisme international, un des maillons faibles de notre tourisme pourtant. Le manque des statistiques fiables ne nous permet pas ici idem de prouver l’importance mais un guide local exerçant dans la région d’Adrar nous a laissé entendre, un jour, que grâce à ce qu’il a pu gagner de son emploi de guide des touristes, il est en train de se faire construire une auberge dans la même région. Ce dernier ne désespère pas du tourisme mauritanien qui, selon lui, vient à pas de caméléon mais sûrement en rappelant la condition selon laquelle il nous faut une administration compétente et active loin de celle, effacée actuellement.
Toutefois, à travers tout cela, l’on s’est juste contenté de rappeler ce qui est palpable mais quant à ce qui ne l’est pas et qui est d’une importance capitale dans un pays où le progrès est victime en partie des conséquences des mentalités rétrogrades, cela relève encore de l’idée « quand viendra la masse ».
Mais quand et comment viendront les masses ?
C’est aussi celle-ci la nouvelle préoccupation. Du côté de notre administration chargée du tourisme, les autorités ne se sont pas intéressées au tourisme. Mais c’est qui ces autorités quand on sait que c’est entre les mains de cette administration accusatrice que le destin de notre tourisme se trouve.
Si l’homme de la rue peut déceler à travers cette attitude les grains de l’incompétence, laquelle incompétence est confondue par notre administration en charge du tourisme au manque des moyens humains, techniques et financiers, ceux qui en payeront les pots cassés restent les acteurs du terrain. C’est ainsi qu’à chaque occasion de retrouvailles pour une quelconque formation ou réunion le mot d’ordre du jour se transforme en règlement de compte par des critiques acerbes à l’égard d’une administration plus motivée à amasser des fortunes qu’à s’intéresser au sort d’un secteur dont celui de plusieurs mauritaniens en dépendent pourtant.
Mais poser la problématique ainsi, c’est perdre de vue son véritable contour.
En effet, bien qu’à la recherche d’un véritable modèle de développement, aucun pays au monde au monde ne saura opter pour un secteur plutôt qu’un autre pour le simple exemple d’autres pays. Les faits doivent être avérés et étayés par des chiffres avérés et concrets pour que l’intérêt se manifeste. Donc la balle est dans le cas de l’administration qui est directement concernée. La nôtre fera-t-elle alors son œuvre ?
Attendons et voyons. Ce qu’on peut dire pour le moment est que cela mettra du temps tant qu’on continuera à faire le semblant sur le véritable problème de notre administration à savoir le manque des compétences en tourisme.
Entretemps, les opérateurs feront tout pour se forger des conditions touristiques viables sans qu’ils ne parviennent facilement. Car tout simplement, on ne leur permettra pas de faire en sorte qu’ils puissent faire entendre leurs voix.

27 janvier 2010

Pour le changement, il nous faut de nouvelles têtes et non du nouveau dans des têtes inchangées car cela demande de décennies

Ces derniers temps Nouakchott, notre capitale, grouille de rumeurs. Vraies ou fausse, ces rumeurs se dédoublent d’opinions antagonistes comme il en pouvait toujours être. Seulement tout cela n’est pas l’objet de notre présente intervention écrite. C’est sur quoi j’aimerai vous entretenir cette semaine est bien la réponse que l’on peut apporter à la question qui semble diviser l’opinion nationale en deux à savoir s’il est possible d’admettre le changement dans notre pays. Avant de toucher le fond du sujet, permettez-moi de procéder à quelques éclaircissements : D’abord ce n’est pas du tout le temps de l’évaluation. Ensuite la réponse dépendra de ce qu’on veut entendre par l’idée de changement.
Toutefois, à partir de l’état de fait actuel, l’on peut, tout de même, se permettre d’analyser l’actualité pour estimer le futur. A mon avis, dans l’état actuel de phase préliminaire des choses, il n’est pas facile de parler changement. Car comme dit-on bien de ce côté de l’Afrique ce n’est pas le mariage qui est difficile mais après bien le mariage. Ould Abdel Aziz a, en tout cas, bien lancé les dés. Les premiers actes ne montrent pas de signes de faiblesse même s’ils semblent être le fruit d’un montage consistant à prévenir qu’à véritablement combattre. Du moins c’est ce qu’on peut lire à travers l’incarcération de certains de nos hommes intouchables, libérés ensuite avant qu’ils ne se réconcilient enfin sous l’œil bienveillant de Ould Dedew, la moralisation de l’administration et la campagne pour la sécurité et l’assainissement urbain. Au lieu de remettre en question la manière impensée dont la plupart de ces œuvres sont en train d’être entreprises, contentons-nous juste de dire sous forme de rappel : pour combien de temps véritablement ?
Légitime de reconnaître que le changement est sur la piste. Mais qu’il est arrivé est une étape que l’on ne saura aborder pour le moment. Surtout lorsqu’on sait que le seul sommet ne saura concrétiser ce rêve dans un pays où la bureaucratie nourrie par l’impunité soutenue, à son tour, par le népotisme reste encore une réalité incontestable facile à déchiffrer. Voilà pourquoi, à chaque fois que l’on me tressaille par des arguments coquilleux, je ne manquerai d’opposer la réalité du terrain. En effet depuis l’investiture de Ould Abdel Aziz, aucun mauritanien ne saura dire, sans aucun trafic d’influence, qu’il a eu ce qu’il demande dans notre administration de manière convenue. Le même retard, les mêmes atermoiements en un mot les mêmes lourdeurs administratives demeurent encore. Si la faute revient aux façons de procéder à ce changement, elle peut aussi être signalée dans son côté exemplaire. En tant que comportement avant d’être un acte, le changement saura s’imposer facilement avec de nouvelles têtes qu’avec du nouveau dans la tête qui devra sûrement avoir affaire à la culture. Les culturalistes vous diront que c’est une affaire des décennies.
Tenez. Le 15 Septembre 2009, deux asiatiques appartenant à l’agence de voyages internationale, Satguru Travel & Tours Services, présente dans plus 36 pays à travers le monde avec plus de 50 agences, déposaient pour la première fois leur demande afin d’être autorisés à exercer leur activité en Mauritanie. Mais à la date d’aujourd’hui encore la dite autorisation ne leur est pas encore délivrée.
Le 24 Janvier, de passage au ministère du commerce, de l’artisanat et du tourisme, j’ai rencontré deux guides. Leur raison d’être là à un moment aussi touristique dans notre pays : leur mobilisation pour que leur association soit reconnue officiellement 4 mois après le dépôt de leur dossier.
Le moins que l’on puisse dire comme raison pour ces deux cas, seuls cités ici mais qui ne doivent être uniques, est que notre administration n’a pas encore fini avec les démons du passé. Elle prostitue encore entre bureaucratie, népotisme, corruption, trafic d’influence et fuite de responsabilité. Quand même exception faite pour l’étranger, pour question d’image ! Voilà pourquoi un ami m’a laissé entendre un jour une affirmation que je ris mais qui est plus que vraie. A savoir que notre administration est faite pour servir les lobbies du privé qu’autre chose. Comment ne pas réfuter cette affirmation pourtant réalité si l’on n’a pas affaire cette privadministracratie ?
C’est ainsi que même reconnaissant aux actions actuellement menées par notre président, nous ne saurons ne pas remettre en cause, tout de même, l’argument selon lequel on s’est engagé sur la voie du changement. Si la volonté s’affirme du haut, c’est bien mais si elle n’aura pas de retentissement à partir du bas, ce changement peut s’avérer être une coquille vide.

19 janvier 2010

Une question qui doit être traitée par des psychologues lorsque les religieux se l’approprient, les effets peuvent être contradictoires.

Le lundi 18 Janvier est lancé officiellement un dialogue avec les « salafistes extrémiste » de la prison centrale de Nouakchott. « Organisé sous le signe de la sagesse, du dialogue et des versets coraniques qui appellent à la tolérance », ce dialogue se donne comme objectif la paix sociale par la dissuasion pacifique. Cependant, au-delà de cette intention, apparemment louable, que peut-on lire derrière toutes ces manœuvres politiques qui pourraient se révéler ridiculement insolites voire même regrettables ?
En effet, discuter n’a jamais été un problème. Du moins pour ce qui est du point de vue résultats. Mais savoir avec qui on discute est aussi important qu’indispensable, si l’on tient à ce pourquoi cette discussion a été engagée. Nos autorités qui se sont hasardé sur ce terrain miné savent-elles réellement avec qui elles ont engagé la discussion ? Et à l’issue de cette discussion sauront-elles qui, il faut libérer et qui il faut maintenir ? Sont-elles convaincues que ceux qu’ils vont libérer coopéreront-ils réellement avec elles ou non ? Et si cela sera le contraire, que pourra-t-il advenir comme conséquences ?
Avant d’apporter un essai d’éclaircissements à toutes ces questions, essayons d’analyser le contexte de l’engagement de ce dialogue. Plus qu’une volonté, ce dialogue s’identifie d’abord à des motivations politiques. Certes l’Union européenne exige d’abord l’ouverture du dialogue avec l’opposition pour la reprise de quelconques coopérations avec notre pays mais lorsqu’il s’agira du champ terroriste, l’union douterait certainement avant de répondre. A cet effet pour comprendre toute cette affaire, aventurons –nous sur le terrain de l’histoire récente. Après sa prise du pouvoir, Ould Abdel Aziz s’est mis à tenir ses promesses. Ce qui ne pourra ne pas passer par l’arrestation de trois des hommes les plus puissants de notre pays. S’ensuivent alors une série de protestations qui commençaient à infecter le champ politique. Aziz qui avait dans l’esprit que l’ouverture des mannes financières de l’UE passe par l’unique condition d’entamer le dialogue avec l’opposition ne tardera pas alors à sauter sur l’occasion de se faire retirer à bon compte du bourbier en acceptant de libérer ses prisonniers dérangeants sous l’intervention de l’érudit Ould Dedew. Mais comme on dit de ce côté d’Afrique, rien ne se fait sans rien. Ould Dedew n’a pas manqué de promettre à son hôte de contribuer à faciliter les nouvelles responsabilités pesantes du président. A comprendre alors le terrain terroriste. Dans la foulée des journées de réflexion furent organisées à l’issue des quelles et parmi les mesures qui ont été prises l’ouverture du dialogue avec les prisonniers intégristes.
L’intention est louable à bien des égards surtout lorsqu’il s’agit d’une question aussi délicate comme l’intégrisme qui est avant tout une idéologie. Il n’est pas facile de combattre par les armes une idéologie surtout lorsqu’elle s’assimile à la religion. Mais à la question de savoir si nos autorités savent-elles réellement avec qui elles ont engagé la discussion, la réponse sera vite et brève : non. Elle est non parce que l’affaire dépasse le champ de « mauritanité » où nos religieux semblent bien l’astreindre. C’est une question de culture nouvelle bénéficiant du coup de pouce de l’injustice nationale et internationale soutenue par la pauvreté. Les anthropologues vous conseilleront alors que pour influer sur une culture de tel pedigree, il faut non seulement du temps mais aussi de l’éducation et tout ceci sous haute surveillance. Ainsi tenter même de s’en servir par, exemple, la voie de l’infiltration ou utiliser ces victimes comme outils de propagation du bon discours risquent dans l’état actuel des choses d’engendrer des effets contraires.
Tout cela pour dire qu’une question qui doit être traitée par des psychologues, lorsque les religieux se l’approprient, les effets peuvent être contradictoires.
Toutefois il faut reconnaître à césar ce qui lui revient. Merci encore Aziz….

18 janvier 2010

Trois raisons principales qui doivent pousser notre pays à voir du côté du tourisme

Que le tourisme soit la conséquence du développement dans les pays occidentaux et non le contraire c’est une réalité. Mais que le contraire puisse s’imposer pour le cas des pays en voie de développement, c’est aussi une autre réalité. Mais qu’il soit pour l’une ou pour l’autre, la véritable préoccupation reste toujours le développement, à soutenir ou à consolider (pour le premier cas) à atteindre (pour le second cas). C’est, à dire qu’oser prescrire ce secteur comme moyen de développement pour les pays en quête d’un véritable modèle de développement, ne relèverait pas d’une confusion des moyens, comme semblent le soutenir certains détracteurs qui se mobilisent pour la conception traditionnaliste de l’idée du développement mais plutôt une autre option afin de juguler un statisme et un marathon d’échecs qui n’ont que trop duré.
Pour notre pays, plus précisément, trois raisons principales doivent nous pousser à tenter aussi du côté du tourisme ce que nous n’avions pu obtenir ailleurs.

1- Un pays à la recherche d’un véritable modèle de développement
Depuis les années 60, notre pays a été soumis à plusieurs plans de développement dont le but, il faut le rappeler encore, était d’assurer à notre peuple des conditions socio-économiques favorables et viables. Mais près de 50 ans après, tout laisse comprendre, s’il faut juger par les réalités sur le terrain, que tous ces plans, jusque là adoptés, ne furent que des machines de gâchis. La vie du vrai peuple mauritanien reste encore partagée entre souci du quotidien et désespoir des lendemains.
En 2005, cet état de fait fut remis en cause. L’année 2007 allait lancer les dés pour un véritable engagement sur la voie du progrès, inhibé en 2008 puis repris en 2009. Ce sera le début d’une véritable campagne d’assainissement moral et urbain. Avec un tas des coups tordus souvent, pourtant pas incroyables dans cette Mauritanie insolite, on vient d’entamer le long processus de mise en place d’un Etat de droit où l’impunité, l’injustice, le clientélisme, le népotisme et autres formes de favoritisme ne seraient plus tolérés ; début de la mise en place d’un environnement économique favorable et attractif, sécurisé et viable. Une initiative à encourager pour toujours pour des objectifs à court terme, mais, il faut le reconnaître, qui ne saurait se faire valoir une certaine durabilité qu’à la seule condition d’avoir une vision sur le long terme où consommation évoluera de pair avec production. Cependant, il est important de se poser un certain nombre de questions :
De quels problèmes souffre-t-on ?
Les problèmes dont souffre le peuple mauritanien sont multiples. Seulement, pour être exhaustif et bref, on peut parler de problèmes que connaissent les pays en voie de développement en général, autrement dit absence de développement, et s’il y en a en clair-semence, développement concentré. Ce manque débouche, dans une espèce de cercle vicieux, sur celui d’environnement économique propice en raison de la corruption épidémique, l’insécurité, le trafic d’influences. D’où, à son tour, le manque d’investissements. Le chômage et autres formes d’exclusion se retrouvent alors justifiés.
Qu’a-t-on fait jusque là ?
Beaucoup. Mais sans résultat. Presque. Et les raisons de ces échecs se trouvent dans les solutions employées.
Pour résoudre un problème quelconque, inutile de le rappeler, il faut le connaître. Le problème du développement mauritanien est non seulement une affaire des moyens, mais c’est surtout celle de culture à partir de laquelle, nous ne saurons, ne pas prendre soin d’accentuer sur celui de nos mentalités. De là, il devient relatif aux questions de types : comment faire et par où commencer. Le rabâchage, nous n’avons pas le choix parce qu’incontournable, nous suggère le problème des compétences d’abord, pour qu’à notre tour nous nous consacrons, pour rester fidèle à notre thématique, à celui du moyen dont il faut se servir pour arriver à bon port.
En réalité, les autorités mauritaniennes ont une idée fausse des problèmes dont souffre le peuple. Et les solutions généralement employées n’ont jamais été, pour la plupart, que des prétextes, par conséquent, n’ont jamais été un élément logique d’un ensemble coordonné dans le cadre d’un plan de développement national global. Les différentes frasques politiques sont venues pour donner raison à ce vide.
ø Quelles opportunités à saisir aujourd’hui ?
Si la meilleure preuve d’amour et de fidélité à son pays est de lui dire ses vérités selon Abdelhakh Serhane, nous nous permettons de reconnaître aujourd’hui dans notre indépendance totale d’opinions et fidèle à notre dignité intellectuelle, que notre pays est en train de connaître des vents de changements inédits dans son histoire, à notre connaissance. Mais, pour ne pas tomber dans la même erreur que les précédents gouvernements, une attitude est souhaitable : que tout ce que nos politiques sont en train d’entreprendre s’inscrivent dans un plan global de développement pour lequel le tourisme peut être envisagé comme une voie à envisager. Le tourisme ? Oui. Car l’homme de la rue sait, dans l’état actuel des choses, notre pays n’a pas simplement besoin d’un développement socio-économique décentralisé, il a besoin aussi, pour qu’un tel développement soit durable, d’évolution des mentalités de notre peuple. Mais puisque vouloir n’est pas pouvoir surtout lorsqu’il s’agit d’un secteur aussi composite comme le tourisme qui est ambivalent à bien des égards, au-delà du simple fait d’être le centre de notre éventuel nouveau modèle de développement, quels autres arguments pour faire du tourisme, un outils de progrès ?
ø Un pays à la porte du plus grand marché émetteur des touristes à travers le monde
Entre la Mauritanie et l’Europe, sur le plan touristique l’on ne saurait omettre le Maghreb à travers ses destinations stars. Mais avec des politiques de développement touristiques bien adaptées, notre pays ne saura que faire dire haut à la plupart des touristes ce qu’ils commencent à dire tout bas : du déjà vu, des harcèlements mais aussi et surtout la motivation de voir du nouveau.
Plus qu’un simple amour des mots et au-delà de la simple ténacité de vouloir coûte que coûte convaincre, le Maghreb du tourisme est en train de tourner la page pour le nord afin d’attirer le sud. Plus que jamais le tourisme destructeur a pris le pas sur celui qu’il fallait pourtant bâtir dès le début des aventures. Cela ne peut servir que des pays comme la Mauritanie, ces pays où l’hospitalité n’est pas un comportement forcé mais plus tôt un mode de vie quotidienne, ces pays où le harcèlement relève de la honte. Une des preuves patentes est la ruée des touristes vers notre pays ces dernières années.
ø Un pays aux potentialités ayant peu à envier de celles de grandes nationales touristiques
Cette phrase semble être une parole incantatoire pour tous ceux qui veulent convaincre leurs autorités afin qu’elles se servent du tourisme pour contribuer au développement socio-économique de leurs pays. Pour le cas de la Mauritanie c’est plus qu’un argument. Notre pays est l’histoire et l’actualité, c’est le désert et la verdure, l’océan et le fleuve, l’homme noir et l’homme blanc. Le pays des millions de poètes peut-être aussi celui des millions d’érudits en islam. Ces potentialités se sont vendues d’elles-mêmes. Elles se sont vendues car sous l’influence d’aucune éventuelle politique, elles furent reconnues et courtisées de par le monde. Fait certes souhaitable aujourd’hui mais qui ne le sera pas pour toujours. Et s’il le sera, ce ne sera pas dans l’avantage de notre pays.
Rappeler ces trois réalités ne signifie pas que le secteur du tourisme, surtout dans sa version souhaitée par la déclaration de politique générale de notre pays en 1996, est à portée de main. Mais ce sont là quelques éléments explicatifs du fait que notre environnement socio-économique est quasiment prêt pour un engagement dans le sens du tourisme, un engagement qui éviterait une éventuelle vanité aux efforts qui sont en train d’être entrepris actuellement par nos autorités….

14 janvier 2010

un pays qui consomme plus qu’il ne produit est un pays qui est condamné à mendier plus qu’à pouvoir s'assister.

L’on l’a dit et redit : un pays qui consomme plus qu’il ne produit est un pays qui est condamné à mendier plus qu’à pouvoir s'assister. Cette vérité de première heure, nos autorités la savent mieux que ceux qui la soutiennent et ne cessent de la rappeler chaque fois que cela s’avère nécessaire. Mais à l’heure où l’on vous soumet notre présent article, par les actions quotidiennes de nos autorités, que peut-on lire et comprendre ?

A vous d’analyser.

Depuis la prise de pouvoir de Ould Abdel Aziz, officiellement, le 05 Août 2008, un jour n’est passé sans qu’un acte de bravoure ne se déguise en fait divers, comme pour prouver par les actes que le nouvel homme fort qui nous dirige est différent de tous ceux que nous avions connus jusque là. L’impensable, dans un pays comme le nôtre, a été franchi, notamment avec la mise en arrêt de trois des hommes les plus puissants et crus les plus intouchables de notre pays. Bien que ces derniers seront libérés quelques mois plus tard par l’intervention de l’érudit Ould Dedew, l’acte en lui seul avait quelque chose de significatif dans la mémoire du mauritanien moyen.

A cet acte, l’on ne peut ne pas rappeler les autres chantiers d’assainissement administratif et urbain.

Pour la première fois, notre capitale est en train de connaître les moments forts de son existence depuis sa création dans les années 58. Les routes et autres espaces publics sont en train de connaître de faire peau neuve. Tout porte à croire que la promesse de rendre fier le mauritanien de son pays ne sera plus remise aux calendes grecques. Autre révolution : le peuple mauritanien est pour la première fois au centre des préoccupations de nos gouvernants. Tout est tenu à lui être plus proche dans la justice et la transparence totale. L’impunité, le népotisme et autres formes de clientélisme sont à oublier. On les oubliera sachant là où la lutte a commencé à se tailler et conscient des victimes collatérales que les premiers coups ont déjà engendrées comme conséquences.

Last but not least. Au début de cette semaine, le ministère de la santé a lancé un appel à toutes les compétences en santé qui exercent à l’étranger de rejoindre le bled. Il y a du travail pour tout le monde. Je me suis d’ailleurs posé la question : qu’attendent les autres départements ministèriels aussi ?

L’on peut dire sans un grand orgueil que notre pays est en train de devenir, depuis 2005, un laboratoire pour les brebis galeuses qui cherchent à s’en sortir.

Mais en dehors de tout ce tohu-bohu, certes souhaitable, que peut-on réellement lire derrière, par fidélité à la théorie de développement ?

Nous ne cesserons de le reconnaître, les actions que nos autorités sont en train d’entreprendre sont à féliciter et encourager. Mais pour arriver à là où le peuple l’attend vraiment, c’est-à-dire, le développement socio-économique, nos autorités ne sauraient continuer à vouloir, coûte que coûte, voir le visage souriant de notre peuple à court terme.

Même si la stratégie semble déboucher sur les objectifs fixés au départ, force de reconnaître que cela ne sera toujours pas le cas. Le vrai développement ne saurait être temporaire. Il doit être durable et s’adapter au temps. Pour cela, faudra-t-il, que des actions qui feront gagner, à notre pays, des devises, des emplois ou autres retombées socio-économiques soient aussi entreprises ?

En tout cas, c’est le bon souhait pour un développement socio-économique durable dans lequel le peuple lui-même se prendra en charge.

Haïti sous les décombres, la Mauritanie est-elle épargnée pour toujours ?

Le jour de notre mort, c’est le jour de notre mort. Quoique l’on fasse l’on ne peut y échapper. C’est normal religieusement. Mais comme je suis de ces gens à qui on a appris que dans toutes les situations, l’on doit être capable de faire quelque chose, voici ce qui a été l’objet de mes spéculations aujourd’hui.
Nous sommes le Mercredi 13 Janvier 2010. Il est exactement 8 h 00. Je suis dans mon bureau. Comme tous les jours, j’ai allumé mon pc. Et avant toute chose, j’ai pris connaissance du pouls de notre monde. Sans surprise me voilà, bouche bée, devant le déluge à Haïti. A quatre heures un séisme de magnitude 7, sur l’échelle de Richter a endeuillé de milliers de familles. On ne sait pas encore le nombre exact de victimes (le chiffre de 100 000 est avancé), mais on sait que les dégâts exigeront, pour d’éventuelles restaurations, quelques milliards de dollars. Pauvre monde. Pauvre homme au destin lugubre.
Mais ce n’est pas ce qui me préoccupe moi. Vous vous rappelez de ce que dit cet adage soninké ? Non, je sens que vous l’aviez oublié. Ok je vous le rappelle : « lorsque la mort est aux portes de tes voisins ou tes frères, dis-toi qu’elle n’est pas loin de toi. »
Depuis mon arrivée à Nouakchott déjà je ne cesse de me poser un certain nombre de questions concernant l’issue d’éventuels déchainements des forces occultes de la nature dans notre pays également. Ce n’est pas par hasard de m’en soucier. Car, en 2007 déjà, des rumeurs laissaient entendre que Nouakchott serait sous les eaux. Au lendemain, seul le pauvre pouvait apercevoir son voisin pauvre laver la figure. Tous ceux qui avaient les moyens avaient pris la fuite d’une manière ou d’une autre. Ensuite, ces dernières années, vous le savez peut-être mieux que moi, on ne cesse de faire savoir les éventuelles conséquences du réchauffement climatique. Le climat est chaud voire même plus chaud qu’avant. Mais ce réchauffement et ce ‘il pourrait impliquer comme conséquences imprévues pour des pays comme le nôtre, ne sert pas encore de précaution pour le mauritanien au niveau de ses autorités. Pour s’en convaincre, il suffit, juste de se rendre à Nouakchott, direction l’océan atlantique. Tout le monde sait qu’il n’y a pas de ceinture entre cette mer et la ville. Mais aujourd’hui certaines maisons ont le pied dans les vagues de notre océan.
Alors le souci que je me suis posé est le suivant. Au cas où les forces occultes de l’océan se déchaînent que va-t-il advenir au pauvre mauritanien ? Quelles sont les mesures mises en place par nos autorités pour soulager les éventuelles victimes avant l’arrivée d’éventuels secours étrangers ?
De la même manière que je n’ai pas pu trouver des réponses, je pense qu’il en est de même pour vous aussi. Mais avant tout : pourquoi nos autorités ne cherchent-elles pas à prévenir dès maintenant avant qu’il ne ferait trop tard en déblayant des quartiers qui sont derrière le cinquième arrondissement vers l’océan, en construisant des vrais habitats à l’est de Nouakchott ou en créant de nouvelles villes tout simplement ?

11 janvier 2010

Oui, mes enfants, nous sommes faits pour être des éternels supporteurs d'autres équipes

Cela ne fait pas trop longtemps que je suis à Nouakchott. Etant seul dans un appartement et voulant avoir quelqu’un de sûr avec lequel je pourrai discuter après le travail de la journée, j’ai décidé d’élever deux de mes homonymes, fils de mes deux frères de sang. Enfants polis et soumis, mes homonymes n’osaient jamais me regarder dans les yeux, au début. Il en est de même lorsque nous nous mettons au tour du repas. Personnellement, ce comportement que je trouve trop docile me dérangeait même si je ne voulais pas leur en exprimer. Mais trois mois après, avec nos séances de contes et d’autres causeries que j’organise à la veille de chaque vendredi, mes enfants ont commencé à être ce que je veux qu’ils soient. Enfants travailleurs restés polis, qui s’occupent de ce qui les regardent, qui ne se laissent pas faire, qui osent regarder dans les yeux de celui ou celle qui les parle, qui osent donner leurs avis sans contredire belliqueusement. Ma motivation est de leur inculquer aussi les valeurs patriotiques. Plus de temps aux fausses critiques à travers lesquelles l’autre est toujours responsable des maux qu’on vit. Plus de temps à dénigrer un pays dont on est responsable, d’une manière ou d’une autre, de l’apocalypse qu’il vît au quotidien. Mais plutôt la conviction de se dire que contre ce qui ne va pas je peux faire quelque chose.
Cette mise au point, je veux dire cette responsabilisation, mes enfants l’ont bien admise et en ont fait une référence à leurs démarches quotidiennes.
Six mois après. Voilà la Coupe d’Afrique de Nations est arrivée. Nous sommes le 11 Janvier 2010. Il est 19 h. C’est le premier match de la caf. Il oppose l’Angola au Mali. A la trente-septième minute, voila que Flavio, l’avant-centre le premier de la Can. Un de mes deux homonymes cria alors. A son côté droit où se tenait un de ses amis de nationalité, en colère, rétorque « o ku do perdiyen nwu me. Yo xa okunku teye. E xa kun xa ? ». En français, comprenez « nous, nous avons perdu. Mais au moins nous avons pris part à cette Can. Et vous ? » Entendez-vous les mauritaniens. Comme leur homonyme, la réaction n’a pas attendue après-demain.
Seulement, petit qu’il était, mon homonyme ne savait pas que notre pays, à ma connaissance, n’a jamais pris part à une Can dans l’histoire de cette compétition. Et que, ce que le petit malien lui a lancé sur la figure, son homonyme de grand l’a, à plusieurs reprises, essuyé d’un revers de main. Nous avons toujours été les fans du foot. Mais toujours les fanatiques supporteurs des autres. D’ailleurs, il en est de même sur tous les plans qui se spécifient par des retrouvailles collectives.
Mais voilà que mon homonyme m’affuble des questions avant la fin de la partie : A quand notre match ? Contre qui nous allons jouer ?
Puisqu’il m’avait fallu lui donner des réponses et n’ayant pas des réponses qui satisferont ses attentes, je me suis contenté à lui prodiguer ce conseil après le match : « notre pays est une maison détruite. C’est à vous les enfants dont on attend tout. » Préservez notre bougie de s’éteindre. Votre homonyme le fait à sa façon. Et c’est seulement si chacun de nous le fait à sa manière que nous parviendrions à nous hisser au rang de ce monde. »
Ressentant que mon homonyme n’est pas du tout satisfait de mes explications, je lui ai dit que c’est une longue histoire et je lui raconterai une partie chaque jour…..

10 janvier 2010

Un des boucliers des caciques de notre administration : « les formations technocrates sont faites pour le privé ».

Ressent-on la grande tornade venir ?
En tout cas c’est la moindre des questions que l’on puisse se poser. Nos ministères, ces derniers temps, sont devenus des greniers à boucliers. Les temps changent. Eux aussi. Les nouvelles compétences, avec les vents du changement qui sont en train de s’abattre sur notre pays n’ont qu’une seule motivation : finir le plutôt possible les études et prendre part au partage du gâteau mal fait et mal partagé jusque là.
Seulement, sur le terrain la tâche ne semblerait pas être des plus faciles. Les anciens s’accrochent davantage. Les arguments dont ils se servent pour faire décourager les nouveaux postulants sont une preuve difficile à réfuter. Est-ce le début de la levée des boucliers ? En tout cas, la façon avec laquelle l’on commence à conseiller les nouveaux arrivants, l’on ne peut conclure que par une telle thèse. Si les portes ne sont pas simplement verrouillées derrière, on fait appel à des arguments de dissuasion dignes d’une communication politique high-tech, fidèle œuvre des spins où tout a été bien préparé, noté et ingurgité pour être opposé chaque fois que l’ennemi se montre. Mais jusqu’à quand exactement ?
C’est là la question qu’il faut vraiment se poser. Surtout quand on sait l’objectif que s’est fixé notre actuel président : assainir notre administration, la doter des compétences qu’il faut pour parvenir à là où on s’est fixé comme destination.

Plus qu’un désir, cela est en train de devenir une réalité. Puisque dans sa déclaration de politique générale du gouvernement pour l’année 2010, notre premier ministre n’a pas manqué de rappeler les engagements de notre « hyperactif » et pragmatique président au cours de son investiture du 05 Août dernier selon lesquels « notre pays, exposé au mécontentement de tous, n’arrive pas à s’imposer devant les antagonismes locaux et continue à souffrir de l’incompétence de ses institutions, des sureffectifs dans l’appareil administratif, des charges exorbitantes et de l’inefficience généralisée. Le citoyen se perd dans les dédales de procédures inadaptées, contradictoires et pléthoriques. A toutes ces tares, s’ajoutent le manque de transparence, la corruption de l’élite, l’incompétence et le manque d’expérience professionnelle des ressources humaines ».

Un homme averti en vaut deux. Puisque nos intouchables hommes d’affaires n’avaient pas échappé à cette volonté de concrétisation des promesses, ce ne sera pas un faux fonctionnaire qui le sera. Même tard, ce jour-là arrivera. Beaucoup de bruit pour rien.
L’administration n’est pas un garage pour ceux qui n’ont pas pu être utiles ailleurs. C’est le lieu où le sort du citoyen se scelle d’une manière ou d’une autre. De ce fait, deux paramètres sont tracés : Uno, plus de gâchis des deniers publics de n’importe quelle manière que ce soit. Secundo, l’œil attentionné veillera désormais sur le résultat.
Nos détracteurs ont alors un choix : se mettre à l’heure. Mais comment, puisque le goût de la simplicité est une affaire de culture. Et une affaire de culture demande du temps. Aziz en a pour leur distribuer ?
Donc aux fausses alertes, aux faux boucliers de se taire et se baisser. Notre pays n’a pas assez des moyens, à plus forte raison encore perdre plus de temps. Au-delà de la simple motivation de parler à son nom, permettez-moi de reconnaître que le temps fera tout. La Mauritanie qui s’annonce aujourd’hui est celle du travail, qui avec ses maigres moyens, veut sortir de son gros sommeil. Please, pères, la technocratie en est la solution. Moins exigeants en moyens (si on la compare au salaire d’un faux fonctionnaire corrompu qui fait appel au faux consultant pour un petit travail), elle se base sur le résultat….
A ceux qui brandissent alors les boucliers d’arguments, pas de réponse pour le moment. Ce sont les exigences du moment qui nous donnera raison….

06 janvier 2010

Voilà ce sur quoi j'ai beaucoup refléchi aujourd'hui et qui me fait peur....

Souvent je me sens seul. Je me sens seul même au milieu des gens. Je me sens seul intérieurement. Si ce moment est l’une des occasions de retour sur soi de rare introspection intérieure, il me permet, quand même, de revenir sur ce que je crois, socialement chez nous, indiscutable surtout avec certains de ceux qui n’ont pas eu la chance d’avoir un certain niveau de maitrise de soi. Cette introspection est, ainsi, le moment de retour sur ce qui ne va pas, sur ce qui est fait mais qu’il ne fallait pas et surtout sur ce qui se concocte.
Cette semaine j’ai eu, juste, le temps de réfléchir au sort de la plupart des noirs en Mauritanie, le sort de près de deux millions et demi des personnes. Le sort des guillotinés de l’histoire qui, par l’histoire récente peuvent, pourtant, tout se permettre, aujourd’hui, sauf une chose : oublier. Pourtant la conclusion par laquelle j’ai abouti ne fait pas rêver.
Cette frange de la population, pour la grande majorité, est la plus pauvre. Elle est celle qui n’occupe pas des fonctions clefs majoritaires de l’Etat. Elle est celle qui sollicite le plus ce qui lui revient pourtant de plein droit. En un mot elle est cette frange qui doit encore lutter pour avoir ses droits.
Mais entre temps, me suis dit, que peut-il réellement se passer ?
En étant réaliste vis-à-vis de soi-même, sauf par faux semblant, l’on ne peut ne pas reconnaître que la Mauritanie que l’on aime n’est pas loin de ce qui peut la sombrer pour jamais. Entre noirs et blancs, même si le discours intégriste relève encore du seul cadre des salons feutrés et du net, impossible de ne pas reconnaître, que les couteaux sont en train d’être limés. On attend, seulement, l’occasion pour se régler les comptes. « L’on ne permettra jamais à l’histoire de se répéter » me prévient un rancunier.
Mais au cas où nous nous trouvons devant ce fait, puisque c’est fort possible, que peut-il advenir ? Qui s’en sortira à bon compte ?
Mes réflexions issues de mes expériences quotidiennes m’ont fait admettre une chose. Une personne qui a osé exposer son fusil à la vue de tout le monde a, en cachette, sûrement le pain sur la planche. Alors que 99 négros sur 100 sont interdits d’en avoir accès et n’en disposent pas même clandestinement. C’est là une preuve qu’en plus du pouvoir économique qu’ils ont sur les blackis mauritaniens et qui leur permettent de détaler chaque fois qu’ils sont prévenus ou une fois que qu’un coup de fusil éclate, les blancs mauritaniens ont aussi les armes pour mieux finir avec leurs ennemis de toujours au cas où l’occasion se présente. Espérons que pour jamais.
Mais à une seule condition seulement: bâtir un Etat de droit.

Attention les démons ne sont pas si loin

Notre pays, à travers son ministère du travail et de la fonction publique a désormais un site, un site pas comme les autres car désormais, tout mauritanien au guet de rares concours organisés pour les besoins de notre administration, peut s’y rendre pour s’informer des nouveautés.
Ainsi, depuis un certain temps je m’y rends presque quotidiennement. Souvent pour voir s’il y en a mieux ou encore si, aux quelques concours auxquels certaines de mes infortunées connaissances avaient pris part, le résultat valait vraiment l’intention et la motivation. Pour certains, oui. Tant mieux alors. Mais pour la plupart, encore à revisiter le site. Rien d’anormal dans tout cela. C’est d’ailleurs le but des concours.
Mais ce que je trouve anormal ce sont les critères qui régissent la sélection des dossiers, le déroulement du concours et la rétention.
La sélection des dossiers
A mon avis, comme on le dit en milieu soninké, la main ne doit pas être incapable d’évacuer les déchets, issus de la nourriture qu’elle n’a pas été incapable de faire ingurgiter par la bouche. Notre pays, en effet, pendant des années s’était contenté d’assurer une formation, que l’on peut qualifier de pretextuelle. Tout le monde fait, moi aussi. Il n’a jamais pris la mesure des choses en se disant que l’éducation est aussi une partie intégrante de la politique de développement d’un pays. On a passé son temps à former des chômeurs qui ne seraient pas en mesure de s’assurer quoi que ce soit et pour lesquels l’Etat ne serait pas aussi en mesure d’assurer un emploi quelconque. Aujourd’hui qu’une nouvelle politique voit le jour, on veut laisser tomber ces laisser-pour- compte. Mais comment ?
En effet la délicatesse de la question est saisie par nos autorités, elles-mêmes, en légiférant un texte qui repousse l’âge maximum pour prendre part aux concours. Et ceux qui en ont plus et qui sont encore plus nombreux ?
Le déroulement du concours
Pour un pays aussi grand comme la Mauritanie qui comprend douze régions, organiser un concours qui se dit national dans deux villes seulement est un comportement qui ne relèverait pas d’un souci de faire bénéficier tous les enfants du pays aux biens de l’Etat. Surtout lorsqu’on sait les pouvoirs d’achat de notre population. Il serait mieux d’organiser le concours dans chaque ville quelqu’en soient les charges.
La rétention
Même clochard, il suffit de voir le nombre des candidats retenus par langue pour se rendre compte du fait que les arabophones sont plus nombreux que leurs collègues francophones. Et pourtant pour celui qui a, déjà, pris part à ce concours impossible de ne pas se rendre compte du fait que l’une ou l’autre de deux langues ne s’envient pas lorsqu’il s’agit du nombre de postulants.
Ne sommes-nous pas encore loin de nos démons ? C’est en tout cas regrettable……