30 juillet 2010

Souvent il suffit juste d’une déclaration

Mes nombreuses expériences de l’étranger m’ont convaincu d’une chose. Ce que souvent et très souvent, il suffit d’une simple déclaration solennelle de la part de celui qui occupe la tête d’un Etat pour qu’on voie toutes les initiatives s’activer en la matière.

Au Maroc plus que dans un autre pays à ma connaissance personnelle, l’expérience est riche en cas précis. Les déplacements royaux sont scrutés avec une attention qui frôle souvent le guet. Les investisseurs locaux et internationaux sont en permanente veille pour savoir la direction que doivent prendre désormais leurs initiatives. Il en était pour le projet INDH, pour les grands projets d’investissements touristiques, pour l’habitat et aujourd’hui pour le « Maroc vert ». Inutile de revenir sur ce qui a été le résultat mais celui qui a déjà foulé ce pays sait que le changement est concret. Si le pays est devenu une des destinations touristiques phares du continent, il est aussi et surtout celui de la retraite et des soins pour certains présidents et anciens présidents.

Sans dire plus, chaque mauritanien sait que cet état de fait est aussi un de nos rêves. Nous aimerons avoir une Mauritanie construite et plus visitée où les initiatives ne manqueront pas d’appui. Mais faudrait-il que nos hautes autorités sachent que leurs déclarations doivent être souvent épicées d’initiatives pragmatiques et aisées.

Last but not least, les journées de concertation sur la jeunesse ont été suivies d’effets souhaités. Bien que la plupart restent encore sans autorisation administrative, les associations de jeunes de secteurs d’activité différents poussent partout.

Si le président a fait de la jeunesse une de ses préoccupations, ils lui ont bien rendu la monnaie. Car aujourd’hui ceux qui voient d’un bon œil ce dynamisme promettent qu’un jour notre pays peut ne pas avoir besoin de Pizzorno. Tellement les associations jeunes d’assainissement et de nettoyage des routes bitumées fourmillent partout.

Toutefois faudrait-il que celles-ci soient encore encouragées par d’autres déclarations de ce type ?

D’ailleurs entendra-t-on des déclarations qui iront dans le sens du développement agricole mais aussi touristique ?

Monsieur Aziz, c’est à vous dont nous adressons.

Un illettré n’est pas toujours un ignorant

Parmi mes plus proches amis je compte beaucoup de ceux qui n’ont pas appris mais aussi de ceux qui sont diplômés de grandes universités étrangères. Mais une chose m’a toujours étonné. Ce qui est sûr, il en sera de même pour vous. En effet extraordinairement j’ai toujours trouvé les raisonnements des premiers fondés voire même soutenus. Pour ce qui est des seconds, il m’arrive de me perdre dans les dédales des mots et des raisonnements longs et souvent kilométriques.

Seulement ce n’est pas tout ce que je vais vous parler aujourd’hui. C’est sur quoi j’aimerai vous entretenir est parti d’une question, une simple question posée par un de mes nombreux amis qui n’a malheureusement pas eu la chance de fréquenter les bancs. Je vais vous la poser car non seulement elle me semble démentir beaucoup d’idées arrêtées mais elle révèle combien l’idée d’une Mauritanie développée n’est plus un parcours de combattant à bien des points de vue.

En effet, lors du déjeuner de ce Jeudi et comme à l’accoutumée, Tougouné a eu à me poser la question suivante : gouverner est-il vraiment difficile ? En faisant semblant de ne pas l’écouter il réitère sa question sous forme de suggestion : « le jour du jugement vous qui avez appris répondront à des questions auxquelles vous aurez du mal à répondre. Si la Mauritanie n’avait pas eu comme vous, nous n’allions jamais nous retrouver à là où nous nous retrouvons aujourd’hui. Vous passez vos temps à nous piller, à nous enfoncer davantage dans des bourbiers qu’à penser réellement à nous forger des conditions de vie meilleures. On a toujours pensé que le mal de la Mauritanie est là à cause de l’importance conséquente de ses analphabètes. Mais en réalité ce sont des machinations. De mes expériences personnelles, dans ce pays plus on est diplômé plus on est spécialisé à voler sans qu’on en chasse quoique ce soit. » Après ce briefing ininterrompu, voilà que Tougouné poursuit en se posant la question suivante : « Présider est-il difficile ? » Et comme je ne le réponds pas, il assena : « C’est mieux pour toi. Car avec tout cet aréopage qui entoure Aziz fait des savants et des divins je ne sais pas pourquoi aucun d’entre eux n’a compris que le pauvre mauritanien souffrira toujours tant que nous dépendrons de l’étranger, oui tant que notre production intérieure reste dans l’état où elle est aujourd’hui. Je n’ai jamais lu un seul livre mais je sais qu’on ne choisit pas un ministre parce qu’il est descendant de telle ou telle famille ou qu’il représente telle ethnie mais parce qu’il est capable d’accomplir la responsabilité qu’on lui a confiée. D’ailleurs confie-t-on une responsabilité objective à un ministre en Mauritanie ? Non. Ici on dit prend ça et tais toi. Tu es ton ethnie. Eeeh Allah ! ».

Fatigué de ces longues dissertations orales, je lui ai posé la question suivante : Et si tu étais président que feras-tu ?
« Amen. Même si je sais que je ne le serai jamais. Mais comme disait Magic System, tant qu’on vit, il y a toujours espoir. Et comme tu m’as demandé je te répondrai. Si j’étais président je choisirai mes ministres parmi les compétents » Quand je lui ai dit « encore les intellectuels », il m’a dit qu’il voulait dire « les cadres pragmatiques qui savent agir avec méthode et habileté. Je ferai fi que mes ministres soient tous maures soninkés ou peulhs. L’important est qu’ils accomplissent ce qui leur revient. Ainsi à chaque ministre je fixerai un objectif. Et je demanderai à chacun ce dont il aura besoin pour réaliser l’objectif demandé. Je satisferai cette demande. Mais au terme de l’échéance si l’objectif n’est pas atteint, je le mettrai à la porte avec détermination de ne jamais me servir de ce vaurien. Si je trouve qu’il a volé, je le fermerai directement même s’il a toute sa famille malade entre les mains quitte à prendre en charge les pauvres de mon propre argent. A mon avis voici comment on peut diriger un pays. »

J’espère bien te voir président cher ami. Mais pour le moment laisse le grand duc terminer son mandant. Cela est aussi l’un de nos défauts…………..

04 juillet 2010

Si les juifs passaient leur vie à indexer les autres sans penser comment éviter les injustices subies, allaient-ils devenir ce qu'ils sont ?

Je ne sais pas si c’est un cas personnel mais une chose m’a toujours interpellé chaque fois que je prête l’oreille à mes compatriotes surtout sur des sujets relatifs à la situation socio-politico-économique. Ce qui est sûr il sera de même pour d’autres esprits avertis. C’est vrai cette chose qui est un comportement, une attitude, un état d’esprit voire même un mode de vie est quelque chose qui semble être une spécificité à tous ceux qui se trouvent « en bas ». Ainsi qu’il soit à l’échelle mondiale, continentale, régionale ou encore nationale, il arrive à chacun de nous d’entendre un « non-privilégié » se plaindre de sa situation en endossant l’entière responsabilité de ses maux à ceux qui sont « privilégiés ». C’est alors cette attitude qui m’étonne. Elle ne m’étonne pas parce qu’on crie mais parce qu’on se soucie peu des solutions. Et si les intellectuels deviennent les véhicules d’une telle « idéologie », il y a lieu d’avoir peur. A mon sens, s’ils ont la responsabilité de dénoncer ce qui ne va pas, ils ont aussi celle de moraliser, initier et encourager ceux qui en sont victimes.

Car la question que je me pose et que je ne cesse de me poser est que si seulement les juifs avaient passé toute leur vie, depuis tant des générations, à indexer les autres pour tout ce qu’ils endurent sans penser en un instant comment éviter ces injustices, allaient-ils avoir du temps vraiment à être ce qu’ils sont aujourd’hui ?

Bien évidemment non.