23 octobre 2010

A quoi servent les missions infinies effectuées à l’étranger annuellement par nos fonctionnaires étatiques ?

L’arrivée au pouvoir d’Ould Abdel Aziz fut marquée par des événements inédits. Qu’ils soient prévus sous le régime de Sidi ou non, l’important est que beaucoup de ces réalisations ont vu le jour et dont les plus remarquables restent, d’une part, évidemment la lutte contre la gabegie sous toutes ses formes et les conséquences collatérales causées par celle-ci, le désengagement de l’Etat des charges relatives aux logements et véhicules de fonctionnaires de l’Etat, en un mot une gestion efficace et efficiente par le biais de la maîtrise des coûts. D’autre part, l’on a assisté à la réalisation de plusieurs routes asphaltées, la redynamisation des services fonctionnels de l’Etat et de plusieurs initiatives privées et associatives.
Toutefois dans la rubrique gabegie, il y a impression qu’un élément d’une importance capitale fut omis. Il s’agit notamment des missions diplomatiques que nos agents et autres fonctionnaires de l’Etat ne cessent d’effectuer à l’étranger. En effet, si on est encore avec la réalité l’objectif de ces missions n’est pas que la présence physique de qui que ce soit. A bien d’avis, ces rencontres qui se font autour de thématiques diverses, riches et d’actualité ont d’objectifs de conscientisation, d’initiation et de formation, ou encore de publicité et de promotion. La présence à telles rencontres peut, par conséquent, être d’une importance d’envergure si elle est capitalisée. Mais d’après nos enquêtes plusieurs questions posées ci-après restent encore sans réponses claires : A quoi servent réellement des missions aussi onéreuses sur les finances publiques si elles devraient rester que ce qu’elles sont autrement dit non matérialisées par un quelconque rapport ? Matérialisées par un rapport ou non, ces missions profitent-elles réellement à l’Etat mauritanien à travers des prises de conscience et l’application de quelques points focaux appris ? Que représentent ces missions, en réalité, pour nos fonctionnaires ?
Last In, First Out. Nous avons eu à discuter avec beaucoup de nos fonctionnaires. Et l’enseignement tiré de ces discussions est que les missions auxquelles, ils prennent part servent plutôt d’occasion d’affaires, d’aventure et de découverte mais aussi de gain de beaucoup d’argents faciles (frais de missions…) plus qu’autre chose. Se déplaçant généralement en classe affaires et rarement le contraire, nos fonctionnaires en missions résident aussi en grande partie et pour la plupart du temps dans des palaces et souvent pendant des mois. Certains se permettent même d’autres services complémentaires relatifs entre autres à des circuits et autres caprices de tours package. D’autres ont pris un malin plaisir de ne même pas quitter le sol national, consacrant les jours qu’il doit consacrer au voyage en congé forcé. Tandis que les troisièmes une fois sur le lieu de mission restent cloîtrés dans leurs hôtels jusqu’au retour. Tout ceci, en partie, n’est pas mal si à la finalité, le pays, pour et par lequel tout ceci est arrivé, en profite pleinement. Mais qu’assistons-nous par contre ?
En effet nous avons été dans plusieurs départements ministériels. Nous avons essayé de voir les rapports de missions effectuées à l’étranger. Mais peines perdues. Si ce ne sont pas les bureaux les enfermant qui ne sont pas disponibles, ce sont les personnes qui s’en chargent qui sont absentes. Bref, il n’y en a pas. Plus frappant est que ce missions n’ont eu aucun effet sur place. Pas de changement en termes de savoir-être professionnel ni de savoir-faire. Tout reste comme avant. Les mêmes théières sur les bureaux, les mêmes bureaux transformés en buvettes et autres lieux de papote. Donc les milliards que l’Etat débourse annuellement pour les missions ne sont que des pailles dans un incendie.
Au président d’en prendre alors conscience. La lutte contre la gabegie doit aussi passer par la lutte contre les fraudeurs et les dépenses sans effets directs de court, moyen ou encore de long terme. Les rencontres internationales qui sont organisées annuellement dans le monde sont innombrables. Toutes ne sont pas d’une importance capitale, bien évidemment, pour notre pays. A cet effet, il revient de sélectionner pour chaque département les rencontres qui sont importantes et d’effets mesurables en termes de quantité et de qualité pour notre pays et de réserver un budget pour cela. Ensuite les participants à ces rencontres doivent matérialiser leurs participations par des rapports qui serviront aussi ceux qui n’ y avaient pas pris part. Et puis ce qu’ils ont appris doit être symbolisé sur le terrain. C’est cela aussi contrôler tout pour mieux gérer…

12 octobre 2010

Cultures Soninkés : Pour l’organisation d’un festival international de la culture soninké

La culture soninké est par nature riche. Et grâce aux différents brassages dont elle a été l’objet à travers le temps et l’espace cette richesse n’a pu être consolidée que davantage. Pourtant par ces dernières années, il a été de tous les constats qu’entre autres faits, les soninkés restent plus aptes à parler la langue des autres que les autres n’en parlent la leur. Cela n’est pas en soi, en toute logique, un mal. Mais lorsque l’on oublie la sienne par goût de celle des autres, il y a raisonnablement et nécessairement lieu de tirer la sonnette d’alarme. Ainsi, il y a de cela quelques années, il était possible de croire à l’éventuel risque de disparition de la langue soninké en Mauritanie dans les siècles à venir. Ce constat n’était pas sans preuve. En effet, je n’avais pas l’expérience d’autres pays, mais à Nouakchott en Mauritanie, il suffisait d’entrer dans quelques familles à cent pour cent soninké pour s’en persuader. Les langues ou dialectes les plus usités ici, restent celles ou ceux des autres. Assister à leurs mariages ou autres événements de connotation culturelle ne peut que persuader du comble des choses.

En effet, à bien d’avis, il parait qu’il y a différence entre s’enrichir culturellement et s’acculturer. Connaître les valeurs des autres c’est bien voire même très bien mais les connaître pour ne plus rester soi-même est le pire des pires qui peut arriver à une personne qui n’est en tant tel que parce qu’elle est spécifique en étant elle-même.

S’il faut vraiment justifier cet état de fait, il y a lieu d’indexer deux responsables : d’abord les parents, ensuite la communauté soninké tout entier du pays qui n’a rien fait pour faire immerger quotidiennement la population soninké dans sa culture. Car, il faut le reconnaître, il est de toute logique que lorsqu’on ne se connaît pas que l’on se reconnaisse en quelqu’un d’autre qui n’est pas soi. Nos enfants généralement à Nouakchott, semblent naître dans un environnement qui n’a généralement rien de leurs valeurs sociales culturellement.

Ainsi des années durant, ce vide culturel matériellement comme immatériellement avait eu ce qu’il fallait comme conséquences dont la plus risquante était de ne voir que rarement un soninké se manifester et s’exprimer culturellement et dans tout ce qui fait sa spécificité. La peur, heureusement, fut atténuée à bien des niveaux, le risque étant évité. Avec la prolifération des chanteurs soninkés, beaucoup d’enfants soninkés ont pris conscience d’eux-mêmes. Beaucoup ont compris, à travers les messages véhiculés par ces différents chanteurs, que la première richesse d’une personne se trouve avant tout en elle-même. C’est en se reconnaissant dans toutes ses dimensions qu’on peut faire plus en ayant, souvent, au-delà de ce qu’on veut.

C’est pour combler avant tout et davantage ce vide, que je suggère aujourd’hui l’organisation d’un festival international de la culture soninké qui sera à tour de rôle dans les pays à forte concentration soninké comme entre autres la Mauritanie, le Mali, Le Sénégal et la Gambie. Ce festival, auquel tous les chanteurs chantant la langue soninké peuvent être conviés, sera l’occasion d’exposition des patrimoines matériels et immatériels des soninkés dans toutes leurs dimensions. Il devrait y avoir des concerts, des conférences, des séances de dégustation, des séances de conte…etc.

En tant que journées de retrouvailles et de retour aux sources, la présence de la jeunesse devrait être une priorité. Car l’objectif est avant de leur dire qui, ils sont et à partir de là qui, ils sont en mesure d’être.

Toutefois pour qu’une telle initiative soit possible, tout le monde mérite d’être impliqué et en premier lieu les jeunes et les femmes soninkés du monde entier. Les communautés soninkés en émigration doivent y jouer un rôle déterminant du point de vue soutiens matériels.

Avec tels événements, après s’approchera plus de ce qu’on veut qu’avant. Toutefois nous écoutera-t-on pour autant ? Wait and see…

Le tourisme national, un moyen d’assurance et de conviction, un soutien voire une simple alternative au tourisme international tributaire, sensible...

Avec les bavures sécuritaires de ces derniers temps au Sahara et ce qu’elles ont pu avoir comme conséquences en terme de médiatisation à outrance, les questions relatives entre autres à l’avenir du tourisme mauritanien basé essentiellement sur le tourisme saharien sont plus que jamais posées. Il suffit de lire l’actualité pour s’en convaincre. Des titres malséants ne cessent d’être à la une des journaux internationaux, des titres qui ne reflètent pas pourtant la réalité des terrains mais qui ont déjà porté des conséquences fâcheuses au tourisme dans les pays du Sahel en général. Aujourd’hui alors la question qui est de toutes les lèvres reste la suivante : Quelles stratégies faut-il pour minimiser les conséquences d’une communication à outrance de dimension internationale ?

Dans mes précédentes publications relatives entre autres à cette crise, j’ai eu à avancer beaucoup des plans de réaction dont la plupart semblent s’inscrire dans le long terme. Parmi ceux-ci j’ai eu à me focaliser sur la possibilité d’envisager une politique de diversification du produit touristique mauritanien par l’organisation des visites de presse, d’éductours, des festivals et autres événements sensés faire connaître et vendre, dans les nouvelles destinations à promouvoir. J’ai eu à avancer l’idée de la mise en place d’une politique de communication régulière à travers la création d’un site web diffusant de l’officiel et du vrai sur l’actualité du tourisme mauritanien dans toutes ses dimensions, à travers l’organisation d’événements d’envergure internationale auxquels la presse internationale ne saurait rester indifférente. Sur cette lancée, il m’a semblé utile d’ajouter aussi le tourisme national comme soutien ou encore moyen d’assurance et de conviction d’une clientèle internationale dubitative pour le segment qui connaît déjà la destination Mauritanie ou tout simplement comme alternative à une forme de tourisme international que seul le national peut consommer au-delà des préjugés tout faits. Mais qu’entendons-nous d’abord par tourisme national ?

Par tourisme national, il y a lieu d’entendre cette forme de tourisme pratiquée par les nationaux. En effet, les nationaux comprennent en même temps les mauritaniens de l’intérieur comme ceux résidant à l’extérieur. Donc le tourisme national mauritanien est le déplacement à connotation touristique effectué par le mauritanien résidant en Mauritanie à l‘intérieur du pays ou encore le mauritanien de l’extérieur vers la Mauritanie et/ou à l’intérieur de la Mauritanie.

Le tourisme national des mauritaniens résidant en Mauritanie

Le mauritanien est par nature un voyageur. L’histoire et les raisons dont certaines sont de connotation touristique sont là pour prouver cette réalité. A travers le temps, ce goût du voyage n’a fait qu’intensifier. Si les déplacements sont devenus des contraintes des temps actuels, ils reflètent aussi des modes de vie. En Mauritanie, ces modes de vie restent des miroirs aux valeurs anciennes et religieuses de la société. Ainsi, les déplacements affinitaires, d’aventure dans le grand désert du Sahara, la guetna, la lekhriv, les déplacements à but religieux restent parmi les valeurs phares de la population mauritanienne. Bien qu’on ne dispose pas des chiffres exacts puisque ces déplacements ne sont pas encadrés, on peut estimer cette forme de tourisme toutes catégories confondues à des centaines de milliers de déplacements surtout s’il faut considérer les cadences tout au long des années.

Le tourisme national des mauritaniens résidant à l’extérieur

Dans mon article publié sur cridem.org titrant « Quelle politique à l’égard des mauritaniens résidant à l’étranger ? » j’avais eu à faire l’analyse citée ci-après pour estimer approximativement le nombre exact de mauritaniens résidant à l’extérieur : « si l’émigration se justifie par des faits relatifs entre autres à la situation socio-économique et politique d’un pays donné, par expérience des faits qui ont marqué ces trois dernières décennies notre pays, tout semblait être réuni pour que le nombre exact des mauritaniens résidant à l’étranger s’accroît d’année en année pour être estimé à plusieurs centaines de milliers (compte tenu de la population totale du pays) et dont plus des quatre-vingt pour cent dans les pays voisins, les pays avec lesquels nous partageons certaines spécificités culturelles ou encore les pays développés. » Et s’il faut considérer que cette émigration reste motivée par la conquête d’une vie meilleure pour soi et pour les siens, il est tout à fait logique que ses retombées soient d’une importance capitale pour la Mauritanie. Mais quelle peut être son importance du point de vue touristique ?

En prenant l’exemple du Maroc dans sa vision 2010 qui consistait à accueillir dix millions de touristes à l’horizon 2010 par le biais d’objectifs généraux et d’objectifs spécifiques, l’on peut remarquer qu’une grande partie de ces touristes sont des marocains résidant à l’étranger. Donc l’importance de cette frange est qu’elle est facile à convaincre et disposée à convaincre d’autres touristes, connaissant mieux le terrain. Ensuite, elle dispose les moyens adéquats qui peuvent avoir d’effets positifs sur la vie des populations locales.

Mais comment rentabiliser cette forme de tourisme ?

En effet, dans les années 94 quand la Mauritanie érigeait le tourisme en une de ses priorités politiques, se trouvait parmi d’autres objectifs généraux celui de vouloir lutter de façon décentralisée contre la pauvreté. C’est normal que pour un pays comme le nôtre cet objectif reste encore d’actualité parmi tant d’autres. Mais par les spécificités culturelles de la clientèle principale de cette forme de tourisme, il y a moins de rentabilité qu’avec le tourisme international. Donc il y a nécessité de réfléchir aux éventuelles stratégies de rentabilisation de ce type de tourisme.

Et comment développer cette forme de tourisme ?

A chacun sa façon de batailler. Mais à notre niveau, la première des choses est d’encourager le retour saisonnier au pays par des campagnes de communication adaptées et la mise en place d’autres facilités administratives et de transport sans oublier l’organisation des festivals en période de vacances permettant par exemple aux mauritaniens résidant à l’extérieur de redécouvrir leurs valeurs culturelles auxquelles ils sont pratiquement séparés par le vécu à caractère étranger de leurs pays ou villes d’accueil. Cela exige l’implication des agences nationales de voyages qui doivent concevoir des package de ce type.

Avec la dynamisation de ces formes de tourisme, notre pays dépendra moins du tourisme international, les informations amplifiées seront appréciées à leur juste valeur. Bref notre tourisme ne sera plus soumis aux caprices d’un tourisme international qui croit à tout.

10 octobre 2010

Pour une redéfinition des rôles de nos gouverneurs régionaux : Du tout sécuritaire au tout socio-économique et culturel en partie

Si j’ai bonne mémoire, il m’a été appris à l’école primaire que notre pays compte douze régions en plus du district de Nouakchott. A la tête de chaque région se trouve un gouverneur central. Je ne sais pas trop les différentes responsabilités de cet administrateur central mais la réalité des terrains conduit à reconnaître que c’est le tout sécuritaire qui semble prévaloir au dessus de tout. Autrement dit, la présence de ces gouverneurs centraux ne se constate que lorsqu’il s’agit de signer certains papiers, de trancher un différent de moyenne dimension ou encore lorsqu’il s’agit tout simplement d’organiser des élections.
Pourtant cette responsabilité tout sécuritaire n’a jamais été accomplie comme il fallait. En effet si aujourd’hui les morts d’autres pays dans leurs tombeaux disposent des papiers d’identité mauritaniens, lesquels papiers ont toujours été à la portée du premier venu et premier partant, si les populations de l’intérieur s’entredéchirent et s’entretuent pour des faits insignifiants pouvant pourtant être tranchés sans aucune effusion de sang, si les classes des écoles ne sont courtisées que par des élèves abandonnés par leurs enseignants vaquant à leurs propres affaires, ben que l’on ose le reconnaître et le dire, la faute revient directement à ces gouverneurs centraux et à travers eux l’Etat tout entier. En effet un père de famille responsable ne devrait ignorer ce qui se passe dans sa maison. Un gouverneur central ne doit pas non plus ignorer ce qui se passe dans la région qu’il est chargé d’administrer.
Aujourd’hui alors avec cette Mauritanie qui bouge de fond en comble, il est nécessaire de secouer nos gouverneurs centraux à deux niveaux : D’abord qu’ils remplissent avec loyauté leurs responsabilités à finalité sécuritaire en étant justes entre les différentes populations, intransigeants avec les fraudeurs, en visitant les établissements publics et veillant à l’assiduité des agents et autres fonctionnaires de l’Etat. Ensuite que leurs responsabilités soient aussi socio-économiques et culturelles. A ce niveau, un plan de développement spécifique à chaque région s’avère être indispensable. Et pour sa mise en place, il est indispensable que les populations, les associations et autres ONG locales soient intégrées. Ainsi en fonction du potentiel de développement des activités phares de la région, des secteurs prioritaires seront choisis. Ainsi des cadres seront recrutés et affectés dans ces régions afin d’appliquer ces plans. Et en tant que superviseur, le gouverneur central qui doit être entouré des conseillers dans plusieurs domaines, doit aussi avoir le profil et ainsi faciliter la réussite de ces plans de développement régionaux. Il doit aussi inciter et dynamiser les initiatives associatives relatives au développement socio-économique, culturel et sportif de la région.
Ainsi le décalage qui existe entre les régions en matière de développement ne saura que diminuer. Les populations locales resteront sur place en gagnant leurs vies. Toutefois nos autorités auront-elles la sagesse de nous écouter encore ?
En tout cas la fracture entre les régions est déjà assez béante. Mais avant tout attendons et voyons.

06 octobre 2010

Quelle politique à l’égard des mauritaniens résidant à l’étranger ?

Difficile de savoir exactement le nombre des mauritaniens résidant à l’étranger. Mais si l’émigration se justifie par des faits relatifs entre autres à la situation socio-économique et politique d’un pays donné, par expérience des faits qui ont marqué ces trois dernières décennies, tout semblait être réuni pour que le nombre exact des mauritaniens résidant à l’étranger s’accroît d’année en année pour être estimé à plusieurs centaines de milliers (compte tenu de la population totale du pays) et dont plus des quatre-vingt pour cent dans les pays voisins, les pays avec lesquels nous partageons certaines spécificités culturelles et les pays développés.
En partant du fait qu’une personne qui opte résider dans un pays autre que là où il est originaire est une personne qui a, très souvent, pu trouver mieux, on peut estimer que les mauritaniens résidant à l’étranger est un segment de notre population qui peut être d’une grande utilité pour la Mauritanie surtout quand on sait que parmi ceux-ci on compte des grands hommes d’affaires, des hauts cadres, des émigrés vétérans travaillant dans les grandes entreprises, des émigrés de ces dernières années mais qui gagnent bien leurs vies, des sportifs, des musiciens…
Beaucoup de nos pays voisins ont su combien cette partie de leur population peut leur être d’une grande utilité. Au Maroc, parmi les trois piliers de l’économie nationale figure en bonne position le transfert fait par les marocains résidant à l’étranger annuellement. Sur le plan touristique, sans le retour des marocains résidant à l’étranger annuellement, la vision 2010 ne serait qu’un rêve de bébé. Tout près de chez nous, l’exemple du Mali est aussi là pour nous éveiller. En Mauritanie même, notamment dans la région de Guidimakha qui connaît la plus forte communauté d’émigration en Europe et généralement en France, sans l’émigration et ce qu’elle a pu avoir comme effets positifs directs sur le terrain, cette région ne pouvait être que la face réelle de la Mauritanie toute entière. Ici les écoles, les dispensaires et autres services communautaires sont faits grâce à l’émigration. Mais diable, pourquoi nos hautes autorités ne s’intéressent-elles jamais à ce qui intéresse la population mauritanienne ?
Quand on sait que ces émigrés ne servent pas seulement à affluer de l’argent vers leurs pays d’origine mais qu’ils constituent aussi des véritables sources d’approvisionnement en compétences, en expériences, en sportifs, en musiciens et en touristes, il y a nécessité pour les autorités mauritaniennes d’ouvrir les yeux et de voir la réalité en face. Ainsi l’exigence des temps actuels est de mettre en place une entité chargée principalement de ces mauritaniens. Cette entité aura comme première tâche de procéder au recensement de tous les mauritaniens résidant à l’étranger ; les organiser et ainsi mettre en place une politique visant à faire participer ces mauritaniens aux chantiers de la construction nationale.

05 octobre 2010

A quoi servent les hauts cadres soninkés ?

J’ai eu à beaucoup réfléchir à propos de la situation socioéconomique de la région de Guidimakha. Les conclusions par lesquelles j’ai abouties, réalités du terrain à l’appui, obligent bien à se poser un certain nombre de questions et dont les plus patentes, à bien d’avis avertis, semblent les suivantes : A quoi servent réellement nos cadres ? Oui à quoi peuvent réellement servir nos hauts cadres, eux qui ont les entrées et les sorties faciles des lieux nettement surveillés et d’où les vrais problèmes des citoyens des coins reculés du pays ont du mal à parvenir loyalement, eux à qui les hommes les plus puissants de notre pays tendent souvent l’oreille ? Quel a été le service honorable rendu à leur région en plus du fait qu’en période d’élections ils ont toujours semé la zizanie entre les populations ? Oui comment une région qui pouvait devenir un des poumons de l’économie mauritanienne reste encore socio-économiquement des plus répugnantes ?
A chacun son point de vue. Mais de notre côté, la réalité que vit la région depuis toutes ces décennies départage ses principaux problèmes en tant que conséquences de marginalisation politique, d’inconvenances climatiques d’effets d’une urgence fatale et d’injustice quasiment institutionnalisée. Pas besoin d’aller au bout de mes idées. Chacun sait ce qui s’en est suivi : l’extrême pauvreté et tous ses rejetons à spécificités d’humiliation. De ce bel immonde tout ce qui relève de la volonté des cieux est sagement accepté. Quant à ce qui est de l’injustice humaine, on se contente juste de hausser la tête, de dire haut ce que nos hauts cadres n’osent dire bas auprès des grands de ce pays.
Ainsi des années durant, les champs des pauvres cultivateurs sont dévastés par des troupeaux sans aucune forme de procès, des inondations ont assiégé des villages entiers sans aucune assistance quelconque après, des maladies de plus curables continuent de prendre parmi les forces vives de la population, l’école devient de jour en jour le lieu de perte de temps et de clochardisation, l’émigration clandestine devient davantage la principale préoccupation de la jeunesse tenue à trouver des solutions immédiates aux problèmes immédiats occasionnés par la pauvreté, les camelins, bovins et autres caprins ne meurent plus naturellement. Ces problèmes malheureusement continuent aujourd’hui encore.
Pour dire vrai, cet état de fait repoussant a un seul et unique responsable : le haut cadre de la région, ce cadre qui semble ne pas se reconnaître, ce cadre qui par son attitude d’indifférence cause plus de conséquences nocives qu’autre chose, ce cadre qui oublie qu’en Mauritanie le choix à des postes clés est généralement un souci de représentativité communautaire et régionaliste plus qu’autre chose.
Pourtant il y a plusieurs façons de servir son pays, sa région ou sa ville : faire entendre sa voix c’est-à-dire ses doléances, contribuer activement à son développement par des investissements et d’autres initiatives associatives ou encore soumettre et soutenir les initiatives relatives entre autres au développement socio-économique voire culturel.
Malheureusement rien de tout cela n’est fait. La région de Guidimakha n’est utile d’une part qu’en période d’élections, lesquelles élections ont d’ailleurs mis en éclat le peu d’union qui existait entre des populations certes diverses à bien des points de vue mais qui ont toujours demeuré une. Les déchirements et autres divisions sont tels que ce qui se faisait par union ne l’est plus. Et chacun semble regarder l’autre désormais en chien de faïence. D’autre part, si l’un des principaux problèmes de la région reste relatif au manque des cadres formés, quelle situation vivent déjà ceux qui ont pu faire mieux en décrochant des grands diplômes dans des conditions où tout semble décourager pourtant ?
Ici aussi l’indifférence de nos cadres est patente. Et la situation est telle que le désœuvrement que vient la plupart des diplômés ne puisse pas encourager un parent analphabète à envoyer ses enfants pour être dans la même situation.
Donc le constat à faire aujourd’hui est que de ces hauts cadres n’ont pas rempli la mission morale qui leur revenait.
Il revient alors à la jeunesse de prendre la relève. Cela n’exige pas beaucoup des moyens surtout dans cette Mauritanie d’Aziz où il y a toujours quelqu’un prêt à écouter. L’exigence des temps actuels est de s’unir, s’unir en se fixant d’objectifs clairs entrant dans le cadre du développement socio-économique de notre région. Les champs d’expérimentation ne manquent sûrement pas. Avec la forte communauté que notre région dispose à l’étranger, beaucoup de projets peuvent être accomplis. Mais faudrait-il d’abord que nous nous unissions afin de constituer un contrepoids aux mouvements anciens qui ont toujours bradé la région sans résultats dignes de ce nom. Faudrait-il encore que nous nous unissions d’abord afin de faire entendre la voix de Guidimakha, d’œuvrer pour son essor, pour faire arriver les doléances des milliers de pauvres auprès des à qui de droit.
Tout est facile, il suffit juste de vouloir et se croire. Car que l’on le veuille ou non l’histoire de la Mauritanie ne pourra être complète que lorsque toutes les composantes de sa population remplissent comme il se doit le devoir qui revient à chacune comme à chaque mauritanien d’ailleurs.

Tourisme en Mauritanie : Pour la création d’une direction chargée de la gestion, l’aménagement et la mise en valeur des terrains et sites à vocation t

Dès 1994, date symbolique de l’engagement de l’Etat mauritanien pour le développement d’un tourisme sélectif, notre tourisme a connu des étapes importantes, surtout du point de vue administratif. D’une direction de tourisme, quelques années plus tard on a pu assister à la naissance d’un office du tourisme et d’une direction des études et de la coopération.
La diversité des responsabilités assignées à ces différentes entités est certainement le reflet direct de la spécificité d’un produit comme le tourisme reconnu être un produit-système autrement dit un produit qui est le résultat de l’interaction souvent spontanée entre des domaines d’activité disparates. Ce qui exigeait respectivement d’abord une entité managériale chargée de l’administration politique, juridique et stratégique du secteur, ensuite un office spécialisé dans la promotion d’un secteur comme le tourisme reconnu se focaliser en partie sur une clientèle internationale unique qui ne saurait être attirée que par des stratégies de promotion et de communication spécifiques et régulières, enfin une direction chargée de tracer des lignes stratégiques de conduite à travers la réalisation de plusieurs types d’études (faisabilité, formation…) et la coopération internationale afin de trouver des bailleurs de fonds et autres partenaires pour des projets divers relatifs entre autres au financement et à la formation.
Une analyse de ces différentes entités quant à leurs principales responsabilités démontre que si les rôles étaient correctement remplis, le tourisme mauritanien du point de vue démarrage, pouvait être encore mieux par rapport à l’état qui le caractérise aujourd’hui. Le secteur allait jouir d’une organisation infaillible, diverses formes de tourisme et les touristes n’allaient pas faire défaut, les projets touristiques n’allaient pas aussi manqués.
Mais de ces entités, le résumé qui peut être établi est le suivant : organisation politique, juridique et stratégique du tourisme, promotion et communication, études et coopération. Et pourtant en analysant le processus de mise en place du produit touristique définitif les étapes importantes sont les suivantes : le transport, l’hébergement et la restauration, le produit touristique même. Et par rapport à nos directions existantes seule une partie des exigences de ces trois composantes semble être correctement remplie. Mais qu’en est-il de la gestion des investissements et des terrains à vocation touristique ?
La question mérite d’être posée. En effet, conscient du fait que notre tourisme est encore à la phase de naissance, laquelle phase doit être le reflet réel de ce que sera le tourisme mauritanien de demain, il est indispensable que le souci d’organisation planifiée prévale au-dessus de tout dans le but d’éviter un tourisme qui pourra être sûrement brillant dans l’avenir mais qui n’aura rien de sélectif ; ce qui, par conséquent, sera le contraire de ce à quoi ce secteur est réellement destiné.
En effet, la création d’une direction chargée de la gestion, l’aménagement et la mise en valeur des terrains et sites à vocation touristique s’avère être aujourd’hui une nécessité. C’est une action qui s’inscrit aussi dans la ligne droite de la déclaration de politique générale du tourisme de 1994 selon laquelle le tourisme sélectif reste la préoccupation principale de l’Etat mauritanien. Et qui parle de tourisme sélectif met en avant les deux critères suivants : la planification et la coordination.
Par la création de cette agence, il s’agira alors d’anticiper le désordre et l’aspect destructif qui ont souvent caractérisé les investissements et l’aménagement des terrains et autres sites à vocation touristique dans les grandes destinations touristiques mondiales. Il s’agira ensuite de recenser les sites à vocation touristique, de les aménager et d’en trouver des preneurs par le biais des appels d’offre internationaux. Il s’agira enfin de doter notre pays d’infrastructures touristiques et hôtelières de qualité susceptibles d’être une réponse exacte aux aspirations d’une clientèle responsable et de haute de gamme.