01 octobre 2011

Evénements issus du recensement : que la violence ne prenne pas en otage une cause juste et défendable…

Le problème d’identité a été, de tous les temps, l’une des principales sources d’incompréhension voire de divergence entre les mauritaniens. De ce point de vue, il serait sage que tout ce qui mérite d’être entrepris dans ce cadre fasse d’abord l’objet d’un débat ouvert et participatif auquel les mauritaniens à travers partis politiques, sociétés civiles et associatives, représentants de jeunes et femmes mais aussi celui des mauritaniens de l’extérieur aient d’abord leur mot à dire. Car, il n’est à l’insu de personne aujourd’hui que le problème lié à la question d’identité n’est pas de savoir si telle décision est bonne ou mauvaise, bien ou malintentionnée, le problème se situe au niveau des interprétations de toute nature qu’on s’en ferait. Et à la lumière de l’histoire des divergences identitaires en Mauritanie, l’expérience n’oriente pas malheureusement les esprits à voir que du bon côté. Le vide aux carcans anarchiques semble être plus sûr que tout. Ce qui n’est pourtant dans l’intérêt d’aucun mauritanien sachant les problèmes socio-économiques du monde actuel.

Une telle situation ne peut pourtant pas justifier une décision imposée de quelque manière que ce soit. De même qu’il ne serait pas non plus responsable ni démocratique de ne pas prendre en compte les revendications des parties qui se sentent lésées d’une manière ou d’une autre. A ma connaissance, dans ce recensement qui est en train de se passer actuellement, jamais les mauritaniens n’ont été unanimes sur les dysfonctionnements d’un système conçu et imposé d’un haut que le recensement actuel. Mais faudrait-il encore capitaliser cet atout en restant uni et unanime à travers des réactions responsables et aux effets durables. Faudrait-il que les manifestants admettent que la cible n’est ni les maures, ni les peuls, ni les soninkés et non plus les wolofs mais bien l’Etat auteur et acteur.

Je ne saurai ne pas faire mention de ce constat dans la mesure où le but de ces soulèvements est d’obliger l’Etat à revoir sa copie et non d’engager la Mauritanie dans un cycle infernal et vicieux de guerre civile où l’on peut être amené à s’en prendre à un innocent qui combat pourtant le même mal.

Pour arriver, je pense que des manifestations pacifiques et responsables auraient plus d’effets que celles violentes actuellement et qui tendent plus à justifier les réactions sécuritaires disproportionnées du pouvoir. Les édifices publics et autres privés n’appartiennent pas au pouvoir mais bien à la Mauritanie et au privé mauritanien. Donc n’occasionnons pas le terreau de la haine interethnique, ni des dépenses fictives au compte du contribuable mauritanien.

D’autres moyens sont plus efficaces : journées ville morte, occupation pacifique des espaces publics, grande marche, blocage des centres d’accueil citoyens ou encore boycott du recensement…..